C'était enfin le temps, le temps de partir. D'échapper cet endroit rempli de souvenirs négatifs. Le Capitole était la raison de tous ses problèmes. À vrai dire, le Capitole guidait sa vie ou plutôt la manipulait à sa guise. C'était quasi insupportable pour ne pas dire insupportable puisque Maya était toujours là. Étrangement, elle n'avait pas fait de crise pour partir. Elle n'était pas du genre à exiger quelque chose de ces parents par caprices. Pourtant, pouvait-on qualifier cela de caprice? Peut-être qu'aux yeux du Capitole même bien entendu, mais certainement pas des vrais habitants de Panem. Ceux qui suivent le Capitole à l'aveuglette n’usait plus de leur esprit critique. Le questionnement n’était plus dans leur répertoire. Or, ceci équivaut à un statu quo mental où l’être humain cesse d’évoluer. En effet, la plupart des capitolins n’étaient pas réellement des êtres humains. Ils ne sont plus que des âmes errantes. À se demander s’ils détenaient véritablement une âme… La jeune Rosier, âgée de 14 ans, n'était pas du tout triste de partir. Elle attendait ce moment avec impatience à l’intérieur d’elle, bien qu'elle ne savait pas ce qui l'attendrait une fois dans son district, celui de la pêche. Deux ans à peine qu’elle était au Capitole et elle en avait déjà assez vu. Cet endroit était la pire chose. Ceci dit, Maya pas encore connu les Jeux de la faim. Néanmoins, le simple fait de savoir que c’est un produit généré et alimenté par le Capitole lui permet d’imaginer ce que c’est de vivre cela. En plus, les Jeux sont toujours diffusés dans tous les districts.

Maya se demandait bien ce qui se passerait une fois de retour au district quatre. Elle avait hâte, mais en même temps peur. En effet, peur. Le district avait-il changé? Malheureusement, la jeune fille n’avait pas eu beaucoup d’occasion de s’y rendre, passant la plupart de son temps à s’entraîner. Les deux dernières années étaient cruciales pour la jeune Rosier. Elle devait tant bien que mal forger ses forces pour être préparé si éventuellement elle devait subir les Jeux. Contrairement à la tendance de fierté générée dans les districts de Carrières, Maya n’avait pas du tout ce sentiment. Elle voyait plutôt cette préparation comme un cauchemar lent et épuisant. Enfin, le jour j pour Maya n’était toujours pas arrivé et elle espérait tant bien que mal que ce jour n’arrive jamais.

Des cartons surplombaient la chambre de Maya. C’était un vrai bordel avec tous les vêtements, livres, lettres et la panoplie d’objets inutiles dans sa chambre. Pourtant, elle se retrouvait dans ce capharnaüm. Elle prenait bien soin d’identifier les boîtes pour s’assurer qu’une fois déménager, elle puisse facilement se retrouver, même qu’elle avait pris soin de placer les boîtes dans un ordre précis. Présentement, elle était en train de placer tout ce qui était essentiel aux soins de ses longs cheveux bruns, que ce soit barrettes, passes, nœuds papillons, brosses, peignes, etc. Elle ne pouvait se passer de ces petits objets. C’était un de ses passe-temps préférés, après la pâtisserie. Ceci dit, elle ne pouvait trouver son petit miroir en argent avec son nom gravé dessus que son père Neil lui avait offert à son douzième anniversaire. Elle chercha un instant dans les tiroirs du grand meuble qui restait dans sa chambre. En général, elle le replaçait toujours au même endroit, mais il n’y était pas. La jeune s’arrêta un instant pour réfléchir à où est-ce qu’elle avait bien pu le déposer. Inutile de penser à la salle de bain, elle ne l’apportait jamais là-bas, de peur justement de l’oublier. Elle scruta encore une fois du regard sa chambre, comme si par magie il réapparaîtrait. Son regard se posa sur une photo. C’était une photo d’elle et sa sœur, Oz. Elles devaient avoir quatre et six ans respectivement. Maya avait un souvenir vague de ce jour là, mais se souvenait qu’elles avaient salis toute la cuisine avec une quantité phénoménale de farine. La photo en témoignait, car on les voyait les deux, sourire fendue jusqu’aux oreilles et le corps poudré de farines. Maya ne put s’empêcher de sourire au souvenir. Toutefois, son souvenir s’évanouit peu de temps après. Tout avait changé, du moins à l’intérieur d’elle elle le savait. Sans réfléchir, elle sortit de sa chambre pour se rendre à celle de sa sœur. Elle devait être en train de faire ses boîtes également, puisque leur parent leur avait dit de terminer le tout avant le soir, puisqu’on partait le lendemain matin.

Maya ne savait pas si elle devait cogner ou pas. Elle décida de cogner, mais n’attendit pas vraiment une réponse pour rentrer. Oz était là, en train de faire ses boîtes telles que Maya l’avait prévu. La jeune Rosier resta, un moment, silencieuse, puis demanda.

« Tu n’aurais pas vu mon miroir? Tu sais celui que papa m’a offert? J’arrive pas à le trouver »