“J’avais déjà perdu trop de temps dans mon planning… Et selon moi, ça n’allait pas s’arranger. „



topic libre

« J’aimerais du neuf, Lulabee. Je ne veux pas dire que tu dessines mal mais tes dessins sont souvent les mêmes. Mais attention, j’aime toujours autant tes dessins. Néanmoins, je veux encore plus de créativité, d’imagination… ». Je le regarde, attentive à chacune de ses demandes. Donc, Ethan veut du neuf. Des modèles inattendus en quelque sorte. « En faite, je veux que tu te dépasses. Même, je veux que tu dépasses ton propre talent. Tu vois ce que je veux dire ? » rajoute t-il, légèrement excité. Ethan, il m’amuse souvent. Il a souvent des idées uniques, carrément exubérantes et excentriques. Mais tout, c’est normal car il est un styliste du Capitole… Il représente bien la mentalité des capitolins. Je hoche la tête lorsqu’il me demanda si j’avais compris ce qu’il était en train de me demander. « Oui, oui. Ne vous inquiétez pas. En faite, vous voulez tout simplement que je me surpasse et que je vous dessine des modèles quelques peu choquants. Enfin… Quand je dis choquant, je veux dire des modèles qui sortent vraiment de l’ordinaire. » dis-je d’un air calme, mais très déterminé et avec une touche de professionnalisme. Ethan écarquille les yeux, trahissant son étonnement. « Que se passe t-il Monsieur Hayes ? ». Puis, un large sourire illumine son visage, et il me répond. « C’est exactement ce que je t’ai demandé. Tu as compris TOUT DE SUITE. Bref, tu m’as carrément bluffé. » me répond t-il. Je souris largement, contente d’avoir tout compris du premier coup. Mais bon, je n’ai jamais douté de mon talent… Et ça n’allait pas être aujourd’hui – c’est à dire au moment où un grand styliste capitolin m’a embauché dans son équipe – que j’allais commencer à douter. Je suis déterminée et je suis confiante en ce qui concerne mon talent – que j’appelle néanmoins un don. De plus, je ne dois pas être mal à l’aise avec lui. Je sais très bien qu’il me laisse toujours dire mon opinion. En quelque sorte, j’ai presque ma place en intégralité dans son équipe même si je ne suis encore mineure. « Alors, on se dit que tu me présentes tes premiers dessins dans… cinq jours ? Comme ça, avec l’équipe, on peut déjà réfléchir dessus pendant que t’en fais d’autres. Ca marche Bee ? ». Il veut me tester sur la rapidité de mon don et de ma créativité pour me demander des dessins dans cinq jours ou est-ce un rêve ? Quelque peu surprise par un délai assez court – surtout que je suis encore étudiante – je hoche quand même la tête. Je ne veux pas lui montrer que je suis légèrement déstabilisée par sa requête. J’allais devoir m’organiser un peu plus, entre les cours, mes dessins et la boutique de mes parents. Sara allait encore m’en vouloir. Elle allait certainement me crier dessus pour la énième fois car selon elle, je n’aidais pas assez souvent à la boutique. Tanpis, je dois garder cette place ; celle que j’ai dans l’équipe d’Ethan, si je veux un jour atteindre mon rêve. Sara comprendra bien un jour.

« Mais Sara ! Arrêtes de t’énerver pour un rien s’il te plait ! ». Ca fait déjà trois fois que je lui répéte la même chose mais elle ne veut toujours pas comprendre. « C’est toi qui veux pas comprendre Lula. Depuis que ce monsieur… Comment il s’appelle déjà ? Cet homme bizarre ? ». Elle bloque sur le prénom du styliste avec qui je bosse depuis quelques moins maintenant, ce qui me décroche un petit rire. Tout ceci prouvait bien qu’elle ne faisait guère attention à ce que je faisais. Elle ne voit que le mal dans mes actions. « Ethan Hayes. Et c’est pas un homme bizarre Sara. Il est styliste et il m’est très important pour la suite si je veux atteindre mon rêve. Tu devrais être contente pour moi au lieu de me blâmer constamment ? ». Je soupire doucement, attendant une réponse de la part de ma sœur ainée qui me regardait, désespérée. « Non, Lula. Enfin si, je suis contente pour toi. Mais fais la part des choses. Maman et Papa se tuent au travail pour toi… T’es bien contente quand Maman te donne tes feuilles pour que tu puisses dessiner les modèles que cet Ethan te demande. Et quand elle te ramène des morceaux de tissus, t’es contente aussi ? Alors mets de côté tes dessins et viens aider à la boutique. On va bientôt fermer et on a besoin de toi. ». me demande t-elle une nouvelle fois. Mais elle ne comprend toujours. Et ça commence sérieusement à m’énerver car je devrais dessiner au lieu d’essayer de convaincre ma sœur de me laisser tranquille. Surtout qu’elle ne m’écoutera jamais. Ce genre de conversations se finit toujours au même point. Ca tourne toujours en rond concernant ces conversations. « Bon, Sara… Ca sert à rien de discuter avec toi. T’es têtue, et je ne descendrais pas à la boutique car je dois finir ce des… ». Je n’ai pas le temps de finir ma phrase, que ma sœur ainée me répond. Mais cette fois ci, sa voix était rongée par la colère. « LULABEE ! T’exagère ! C’est avec toi qu’on ne peut pas parler. T’es une SALE EGOISTE ! ». finit-elle par dire, tout en prenant la direction de la porte de ma chambre. Je la regarde partir, sans lui adresser un quelconque mot. En faite, je suis contente qu’elle ait enfin quitté ma chambre. Car à cause d’elle, j’ai perdu beaucoup de temps et je me demande comment je vais faire pour faire plusieurs modèles en seulement quelques jours.

Je prends donc une nouvelle feuille blanche et mon crayon fétiche tout en m’installant à mon bureau dans le but de commencer un croquis d’un nouveau modèle. J’ai précisément l’idée dans ma tête. Je n’ai plus qu’à la mettre sur cette feuille blanche. Ca n’allait pas être très dur. En plus, la maison était très silencieuse… Le cadre parfait pour que mon travail soit excellent. Cependant… « LULABEEEEEEEEEEEEE ? ». Cette fois, c’est mon père. On change. « QUOI… ENCORE ? » lui réponds-je, un peu sèchement malgré moi. « Lula, tu me parles pas comme ça ok ? Je suis ton père si je m’en souviens bien. » me répond t-il, froidement. « Maintenant, tu sors de ta chambre et vas acheter du pain. On en a pas pour ce soir et vu que tu ne viens pas à la boutique, fais au moins ça. ». Je soupire doucement, en posant mon crayon ayant l’obligation d’abandonner mon dessin. « Lula ? Tu m’réponds s’il te plait ? » insiste t-il. « Oui oui… C’est bon. Je vais acheter votre pain. » finis-je par répondre, tout en prenant une veste. J’entends alors la porte claquée. Mon père vient de repartir, certainement dans le but de rejoindre Sara et ma mère à la boutique.

Dehors, je prends la direction de la boulangerie du district. Elle est située non loin de chez moi. Ca ne va pas me prendre un siècle pour faire l’aller-retour. « Ils m’énervent… Tous sans exception. J’ai l’impression qu’ils ne veulent pas que je réalise mon rêve. Ils me dégoutent. Aucun respect… » marmonne-je, pour moi toute seule, tout en marchant d’un pas rapide, la tête baissée. Il fallait que je me dépêche. J’avais déjà perdu trop de temps dans mon planning… Et selon moi, ça n’allait pas s’arranger.

environ 1 242 mots