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 LIBRE ζ le train ne sifflera qu'une fois

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MessageSujet: LIBRE ζ le train ne sifflera qu'une fois   LIBRE ζ le train ne sifflera qu'une fois Icon_minitimeLun 5 Mar - 20:25


LIBRE ζ le train ne sifflera qu'une fois Tumblr_lzz0bixYla1rprlpdo1_500
are tomatoes fruit or vegetables ?

Vivre dans le district onze avait toujours semblé être une situation assez paradoxale à Kenneth Dash, pour la bonne et simple raison que les extrêmes les plus opposés s’y côtoyaient sans cesse. Pour commencer, l’abondance des sols fertiles, porteurs de milles vivres riches et savoureux, qui s’offrait aux yeux des inconnus, laissait place, dans l’intimité des maisons familiales, à la faim et à la misère. Tout ce que produisaient les habitants du onze – ou peu s’en faut – était directement encarté, empilé et envoyé pour remonter la chaîne des districts et, ultimement, nourrir la capitale : le Capitole. Cette dualité entre opulence et contrainte était la vie, le moteur-même de la vie des agriculteurs du coin, condamnés à cultiver des produits parfaits auxquels ils n’avaient que rarement l’occasion de goûter.

Cette ironie du sort, Kenneth avait le plaisir de la vivre avec un peu moins d’amertume que les autres. En effet, la situation « privilégiée » dont il avait héritée de son père ne manquait pas d’avantage. Les Dash possédaient leur propre fermette avec de vastes terres divisées en deux champs : l’un pour cultiver le coton, qui partait systématiquement en direction du district huit, qui s’occupe des tissus, tandis que l’autre champ servait à faire grandir de beaux plants de légumes, toujours à destination du Capitole. Néanmoins, l’absence d’intermédiaires entre la fermette Dash et ses acheteurs permettait à Ken de gagner un peu plus que le cultivateur moyen – un avantage rééquilibré par le fait que Ken doive nourrir plus de bouches que le cultivateur moyen avec cette paie. Avec cet argent, il avait même parfois la possibilité de racheter au Capitole une partie de sa propre récolte pour consommation personnelle. Un luxe, une ironie et pourtant, un plaisir qu’il goûtait à chaque fois, empreint de la fierté de produire des aliments de qualité, en toute innocence.

C’est donc fort de sa récolte que Kenneth se dirigeait en cette fin de journée vers la gare, afin de déposer dans le dernier train de marchandise de la journée le résultat de sa récolte de ces trois derniers jours : plusieurs caisses en bois solides remplies de tomates, qu’il avait monté sur un charriot, lequel était tiré par un cheval de trait vieillissant – une aubaine pourtant, cette bête et un sacré investissement, de surcroît !

La gare … c’était la deuxième grande aberration du onze. Comme beaucoup de districts, la vocation des habitants de la région était de fournir au Capitole tout ce dont il avait besoin. De ce fait, une gare imposante, laissant passer une bonne dizaine de trains de marchandises à la longueur démesurée par jours trônait à la périphérie de la ville. Et c’était sans compter la voie de chemin de fer spécialement réservée au transport des gens – autant dires des tributs, des capitolins et des vainqueurs, car ils étaient presque les seuls à voyager – qui bordait l’autre bord du quai principal. Cependant, cette voie faisait rarement l’occasion d’arrêts prolongés, excepté pour voir partir (et pratiquement jamais revenir) les tributs ou pour la tournée des vainqueurs. Kenneth y jetait toujours un œil circonspect, espérant, mi figue, mi confit, voir un train s’arrêter pour amener un peu de sang neuf en ville. Comment était-ce possible que son district abrite un tel endroit de transport, de commerce flamboyant et soit si connecté au reste du monde alors même que les habitants de ce district affamé étaient emprisonnés à l’intérieur d’un périmètre sauvagement délimité par des rang toujours grossissant de pacificateurs et l’immuable clôture électrique qui laissait dans ses environs un bourdonnement constant en fond sonore.

A chaque fois qu’il venait pour exporter ses marchandises, Kenneth laissait glisser un regard mélancolique vers les voies, rêvant de l’effet que ça lui ferait de pouvoir passer à travers le seul point faible des protections qui entouraient l’endroit et voir le monde ou même voir les cent mètres qui entouraient le district qu’il avait toujours connu. C’était à la fois fascinant et terrifiant de voir ce trou laissé par une voie inoccupée se perdre en direction de la nature, de la liberté.

Kenneth se ressaisit et détourna à regret son regard de cette liberté inaccessible pour se re-concentrer sur ses caisses de vivres. Il ne lui restait qu’un petit quart d’heure pour les monter à bord, exiger ses sous, voire un peu marchander et voir le train de marchandise filer vers le Nord, direction les régions riches où on ne manquait de rien.

S’abaissant, il empoigna une caisse précautionneusement. Si on y prenait pas garde, soulever de lourdes charges régulièrement, en s’y prenant mal pouvait bousiller le dos d’un jeune de vingt-cinq ans et vous donner des problèmes de sciatique récurrents. Kenneth essayait donc toujours de bien prendre son temps pour se positionner, soulever les charges sans brusquer ses muscles, quitte à paraître ridicule. Il pensait dur comme fer qu’il valait bien mieux qu’on rie de lui dans son dos – parce que, de toute façon, les personnes qui faisaient cela étaient des crétins dont il valait mieux ignorer l’existence – que de se détruire la santé, concept rare et précieux chez les agriculteurs de Panem. Il glissa donc quatre doigts sous le bas d’une première caisse, veillant à ce que ses phalanges épousent à chaque fois le coin de la caisse, pour ne pas se les abîmer inutilement. Avec son pouce, il assura de part et d’autre son appui, afin d’être bien certain que l’objet ne lui glisse pas entre les mains, même si on vint à le bousculer.

Il fléchit les genoux, les jambes légèrement écartées, se donnant une position proprement ridicule et utilisa le mouvement de piston et la force que cela lui donnait pour soulever sa lourde charge en faisant attention à garder le dos bien droit. Parfait. C’était impeccable. Il n’aurait pas mal ce soir en allant se coucher. Heureux, il calla la boîte contre son torse, déposa son menton sur le couvercle de bois hermétiquement fermé par des clous et se retourna, le pied léger.

Il le vit une fraction de seconde avant de l’entendre : un train de passagers arrivait en gare. Bel engin rouge brillant, de tout dernier cri. Un luxe de sophistication qu’on ne trouvait pratiquement nulle part dans le onze excepté ici. Emerveillé, il se laissa furtivement happé par la beauté de l’engin … et réagit très mal au sifflement dudit train qui le tira de sa contemplation envieuse, le fit sursauter, tanguer sur ses pieds et il manqua de tomber. Il ne tint sur ses deux jambes qu’en faisant aller cogner sa caisse sur un mur à proximité, ce qui souleva un coin du couvercle, lequel laissa alors échapper quelques tomates. Kenneth, aux abois, les regarda tomber et rouler par terre avec une mine décomposée. Quelque part, l’envie de pleurer comme un enfant se fit sentir, ce qui aurait été étrange pour un jeune homme costaud dans la fleur de l’âge. Néanmoins, il voyait rouler à ses pieds le fruit – littéralement – de mois de travail et les sous qui devaient initialement lui permettre de nourrir sa famille dans les jours à venir. Tout ce labeur qui s’éclatait au sol ou roulait, hors de sa portée.


    KENNETH - « Merde. Qu’est-ce que je fais ? »

Marmonna le jeune homme tout bas, pour lui-même. Devait-il s’abaisser, récupérer les légumes pour envoyer le compte promis au Capitole, quitte à mettre dans sa cargaison des légumes abîmés, qui feraient baisser sa côte de fiabilité et donc chuter le prix de ses ventes ? Ou devait-il les ramasser, les mettre dans sa besace et les servir à manger à sa famille ? S’il le faisait, il risquait des représailles sévères des pacificateurs qui grouillaient toujours dans la gare. On ne prend pas le fruit de sa récolte sans le payer au préalable était une règle ici. Mais que faire, alors ? Les laisser pourrir sur le quai ? Et risquer d’être arrêter et fouetter pour dégradation de bien publique ?

Le jeune Dash jeta un regard ouvertement suppliant aux quidams qui passaient autour de lui. Il ne pouvait décemment pas s’occuper seul de ce problème.



1342 mots


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MessageSujet: Re: LIBRE ζ le train ne sifflera qu'une fois   LIBRE ζ le train ne sifflera qu'une fois Icon_minitimeLun 12 Mar - 18:44
« Ayez pitié. Voyez des âmes dans les choses. »

→ 1044 mots.


Le train sifflait à une vitesse élevée. Les paysages défilaient au fil des heures, reflétant les District que le train traversait. Des paysages inconnus pour la plupart des personnes qui ne vivaient pas dans le district concerné. En effet, les règles et conditions de vie faisaient que peu de personnes étaient habilitées à visiter les autres District. On pouvait toujours voir des extraits à la télévision pendant les Jeux ou lors de la Tournée des Vainqueurs, mais en général on ne voyait que ce que le Capitole voulait bien que l'on voit.

Même si j'étais pro-Capitole et que pour rien au monde je ne voulais que la situation actuelle change, cela ne voulait pas dire que j'étais naïve et aveugle pour autant. Pour avoir gagné les Jeux, j'avais eu droit de visiter chaque District. J'avais vu des paysages somptueux, des familles aux sourires accueillants et bien portant. Mais je savais que pour la plupart tout n'était qu'apparence. Lorsque le Capitole se présentait dans les districts, les beaux habits étaient de rigueur. Mais dans les maisons, ça devait être une toute autre histoire.

Je me souvins de cette petite fille, que j'avais entre-aperçue lors de ma visite du District douze. Elle devait avoir cinq, six ans. Et sa pâleur et sa maigreur m'avait arraché une grimace. Elle était sous-alimentée, c'était évident. Et à l'époque j'avais été tellement surprise de voir ça que j'avais réagi lâchement : en baissant la tête et en accélérant le pas. Longtemps après je m'en étais voulue, ce que j'avais fait n'était pas bien, c'était lâche. Je n'avais pas été élevée à fuir ainsi les problèmes. J'aurai très bien pu m'arrêter, aller vers elle, et lui donner quelques pièces. Après tout ma famille et moi en avions tellement...

Je n'étais pas d'un naturel généreux. Ce n'était pas dans mes habitudes de donner de l'argent aux mendiants. Il faut dire que j'étais née dans le Un, que les conditions de vie là-bas étaient plus que bonnes, et que par conséquent les gens qui y vivaient ne manquaient de rien. Personne là-bas n'avait la peau sur les os, aucune maison ne respirait la misère. Nous étions tous forts, en parfaite santé, prêt à travailler et à gagner de l'argent. Presque le sourire aux lèvres. Un contraste saisissant avec les autres Districts, plus modestes voir carrément pauvres. Et c'est cette pauvreté que j'avais découvert au travers de la petite fille. Cette pauvreté qui m'avait tiré sur le cœur, qui m'avait arraché une grimace. J'avais eu pitié d'elle, j'avais ressenti de la peine en imaginant sa vie, de la tristesse en pensant à son futur -et encore, je ne suis même pas sûre qu'elle soit toujours en vie-. Pour la première fois de ma vie, j'avais ressenti de la honte. De la honte pour ma condition. Honte d'être née dans le luxe, honte d'avoir toujours mangé à ma faim. Et face à cette honte, je n'avais pas su réagir, je n'avais pas su assumer. Alors j'avais fui. Tout simplement.

Le train siffla, et me fit sursauter. À moitié assoupie, je regardai autour de moi. Des arbres fruitiers s'étendaient à perte de vue autour de la voie ferrée. On pouvait voir de loin des paysans s'occupant de l'entretien des arbres. J'étais dans le Onze, sans aucun doute. Ce qui voulait dire que j'arrivais à destination. Retenant un bâillement, je me levai et quittai mon compartiment privé. Je me retrouvai dans le couloir du train, où plusieurs personnes sortaient en même temps que moi. Certains restaient collés aux vitres, regardant sans se lasser la vue. Ils ne devaient pas prendre le train souvent. Je me souvins que la première fois que j'avais pris le train, c'était avec mon frère. Il avait des choses à régler au Capitole, et il avait décidé de m'emmener avec lui pour me faire découvert cet univers. Le voyage n'avait pas duré très longtemps étant donné que le Un était juste à côté du Capitole, mais ça avait suffit pour capter toute mon attention pendant tout le voyage. J'ai découvert les District lors de la Tournée des Vainqueurs. Là encore, je dois avouer que j'avais passé pas mal de temps devant la vitre, à regarder comment étaient fait les autres Districts.

Depuis, j'avais fait pas mal de voyages dans les Districts, exclusivement pour le travail. J'étais styliste, principalement pour le Capitole, mais pas que. J'aimais voyager dans les Districts pour piocher des idées, trouver de l'inspiration. Et pourquoi pas tenter de séduire le peuple de Panem, moins excentrique mais pas moins abordable que les gens du Capitole. Les personnes de la capitale suivait la mode, était fortunée, et aimait s'acheter des habits. Il n'était pas trop compliqué de les convaincre d'acheter mes créations. Par contre, le peuple de Panem était souvent pauvre, et s'il ne l'était pas, il est clair que sa priorité n'allait pas dans les vêtements. C'était donc plus dur de les séduire et de les inciter à acheter. Il fallait vraiment comprendre leurs goûts, pour leur faire avoir un réel coût de cœur. Une tâche compliquée qui demandait d'aller sur le terrain.

D'où le pourquoi je me trouvais dans le train en direction du Onze. J'avais besoin de passer quelques jours là-bas, histoire de trainer dans les rues et de m'inspirer des boutiques, des habitants. Peut-être aussi de visiter des vergers ou des serres. Voir les gens travailler, les beaux fruits et légumes... Et puis ça faisait un bol d'air frais, ça changeait un peu de mon travail. Ce voyage avait des allures de vacances.

Lorsque je descendis du train, mon regard se focalisa vers un jeune homme. Ce n'est pas son attitude qui m'intrigua, ni le fait qu'il avait une caisse dans les bras. Non, ce qui m'attira fut son regard. Le même que celui de la petite fille du Douze. Il était aux aboies, ne sachant pas quoi faire. Il restait sur place, regardant les passants qui sortaient du train. Qu'est-ce qu'il lui était arrivé pour qu'il soit comme ça ? Bonne question. Les passants marchaient à côté de lui sans faire attention, comme s'il n'existait pas. Ils agissaient de la même manière que moi j'avais agit avec la petite fille. C'est surement cette constatation qui me fit m'avancer vers le jeune homme en question.

« Un problème ? »

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MessageSujet: Re: LIBRE ζ le train ne sifflera qu'une fois   LIBRE ζ le train ne sifflera qu'une fois Icon_minitimeMer 14 Mar - 11:36


Il était clair que personne ne lui viendrait en aide. Les gens passaient autour de lui en détournant le regard ou regardant le bout de leurs chaussures. Et comment leur en vouloir, puisqu'eux aussi avaient leurs propres problèmes à régler, leurs propres affaires à penser. Chacun était bien assez préoccupé par sa propre vie pour se permettre de prendre les coups de fouets d'un autre. Lui-même aurait-il arrêté pour aider quelqu'un dans la même situation que lui, risquant ainsi la punition publique des pacificateurs qui aurait menée à l'incapacité de travailler ? Probablement pas, pensa-t-il avec honte.

Kenneth déposa sa caisse de tomates dans le train et alla chercher un marteau pas très reluisant dans son chariot, pour refixer le coin de sa caisse qui s'était soulevé. Il avait exclu l'idée de remettre les tomates qui étaient tombées dans la caisse, car - même si on pouvait les re-laver après tout - cela ne lui vaudrait que de futurs problèmes financiers, avec une dévaluation généralisée de ses produits. Et il ne pouvait pas se le permettre. La différence, le jeune homme en était sûr, passerait presque inaperçue aux yeux de son receveur, car il ne s'agissait pas d'assez de pertes pour qu'elle fasse diminuer, à vue d'œil, le contenu de la caisse. Néanmoins, le problème restait ... que faire de ces tomates qui avaient roulé au sol ?

Il en était encore là, à se torturer les méninges, quand une voix de jeune femme lui fit détacher les yeux des tomates au sol.


    NEELAHN - « Un problème ? »

En levant les yeux, Kenneth fut assailli de plusieurs émotions très différentes. La toute première chose qu'il pensa, avec stupéfaction, c'est quelqu'un vient m'aider ! Il y croyait à peine, partager entre admiration et abasourdissement. Une femme, qui plus est ! Il s'apprêtait déjà à refuser l'offre, refusant qu'une jeune femme aussi généreuse l'aide à porter ce blâme et risque les coups de fouet avec lui. La seconde chose qui lui sauta aux yeux fut une cascade de feu flamboyant et ondulant : les cheveux de la jeune femme. Ils en étaient presque éblouissant tant ils resplendissaient et leur couleur inhabituelle - Ken ne se rappelait pas en avoir vue de telle au district onze en vingt ans de vie - était encore soutenue, relevée, sublimée même, par la peau diaphane de la jeune femme. À partir de là, Kenneth remarqua tout très vite et son sourire gêné et reconnaissant, qui était apparu sur ses lèvres sans même qu'il ne s'en rende compte, s'évanouit en quelques secondes.

Les habits onéreux de la jeune femme contrastaient incroyablement dans cette gare, qui était pourtant le plus bel endroit de la ville. Aucun doute qu'elle venait au moins d'un district prestigieux - le un, peut-être le quatre - ou du Capitole lui-même. Avait-elle pitié de lui ? Ken n'avait pas besoin de pitié, il haïssait la pitié. Il avait toujours réussi à s'en sortir seul et, à ses yeux, la pitié qu'on pouvait lui porter n'était qu'une manière de rabaisser tous les efforts qu'il avait fait au cours de sa vie pour maintenir sa famille à flot. Néanmoins, pour, justement, avoir fait tant d'efforts et de sacrifices pour rapporter à manger sur la table, pendant sa vie, le jeune Dash savait parfaitement qu'on ne refuse pas une main tendue si elle peut vraiment vous aider. Cela aurait été une marque d'orgueil que Ken ne pouvait pas se permettre. L'orgueil, la dignité : c'étaient presque des produits de luxe, au même titre que les bijoux ou les beaux habits. Et une dame du rang de celle-ci ne risquait certainement pas de se faire fouetter par les pacificateurs. Il viendraient plus certainement baiser ses pieds amoureusement, languissant ses faveurs, espérant qu'elle parlerait d'elle en bien de retour à la maison, ce qui leur vaudrait une mutation dans un meilleur district.

Alors Kenneth lui offrit un sourire et un peu crispé et répondit en désignant vaguement les tomates des mains. Il se sentait bête. Il aurait dû garder la caisse en main. Il aurait eu une excuse pour demander à la jeune femme de les ramasser à sa place. Maintenant qu'il avait les mains vides, à l'exception de ce marteau, comment allait-il lui demander de faire ça pour lui ? Accepterait-elle seulement de s'abaisser pour les ramasser ? Elle pourrait les jeter à la poubelle et tout serait fini : on ne le fouetterait ni pour vol, ni pour dégradation de bien publique et elle n'aurait fait que se salir un petit peu les mains.


    KENNETH - « À vrai dire, oui, madame. Il se trouve que j'ai échappé ces quelques tomates d'une de mes caisses et ... j'aimerais tellement que quelqu'un les ramasse pour moi. S'il vous plaît. »

Alors qu'il venait de finir de poser sa requête, Kenneth rougit intensément - son visage, jusqu'à la racine de ses cheveux, ses oreilles, une grande partie de son cou ... tout était rouge. Cela lui semblait idiot. Il se tenait en face d'une femme somptueuse, lui était en habit de travail gris, simple, et il transpirait. Il était là, les bras ballants, à demander à une femme de ramasser pour lui une demi-dizaine de fruit. Pour quel genre de goujat devait-il passer ? Il sentit le besoin irrépressible de se justifier.


    KENNETH - « Je me suis coincé un truc ... dans ... le dos. Oui, voilà. J'ai mal au dos, donc je ne sais pas le faire moi-même. »

Cette explication balbutiante, puis faussement assurée résonna mal à ses propres oreilles, mais il essaya tout de même de la ponctuer par un léger sourire gêné. Il essayait, tout simplement. Si elle ne l'aidait pas, il ramasserait les fruits, les mettrait dans sa sacoche et accepteraient les coups de fouet pour vol. Il était fatigué d'essayer de trouver des solutions à un tas de problèmes dérisoires. Dans quel monde savoir si on devait ramasser ses tomates était-il devenu un tel problème ? Quel était le but de tout cela ? Kenneth n'en voyait aucun.

Il laissa glisser ses yeux sur la jeune femme, belle, riche, puissante. Sûrement que si en cuisinant elle faisait tomber un fruit, quelqu'un surgissait du mur pour le ramasser pour elle et elle n'avait qu'à se resservir dans le frigo - Ken avait entendu parler de tels engins par Emma, mais n'en avait jamais eu - et recommencer. Mais cuisinait-elle seulement elle-même ? Cette question traversa paresseusement son esprit quand une connexion se fit enfin dans la tête de Ken. Emma ! Cette fille, la rousse flamboyante, il l'avait déjà vue quelque part ! Elle faisait partie de l'équipe d'Emma quand elle avait participé aux jeux. Sa styliste. Et puis, n'était-elle pas aussi une gagnante elle-même ? D'il y a quelques années ? Il semblait vaguement au jeune Dash que si. En réalisant cela, il offrit un vrai sourire sincère à la jeune fille. Quelque part, elle avait contribué à gardé Emma en vie, en lui donnant une image, chose capitale au Capitole et durant les jeux.

Ayant réalisé cela, il ne put s'empêcher de continuer à sourire comme un idiot et à se montrer curieux de la présence de la jeune femme ici.


    KENNETH - « C'est très gentil à vous de venir à mon aide ainsi. Comment vous appelez-vous ? »

Par automatisme et respect dû à leur rang respectif, Kenneth vouvoyait le jeune femme. Était-elle là pour faire un tour de vue des tributs potentiels dont elle pourrait avoir à s'occuper prochainement ? Serait-elle la styliste du onze encore une fois, cette année-ci ? Kenneth réalisa que si c'était le cas, peut-être se verraient-ils de nouveau. Il avait septante-deux tesserae, ses chances d'être tiré au sort étaient énormes, malgré les milliers d'enfants éligibles qui vivaient au onze. Il se prit à espérer connaître mieux la jeune femme, ainsi il aurait quelqu'un à qui parler, une connaissance au Capitole, s'il était tiré au sort et qu'elle devenait sa styliste.


1329 mots


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MessageSujet: Re: LIBRE ζ le train ne sifflera qu'une fois   LIBRE ζ le train ne sifflera qu'une fois Icon_minitimeSam 17 Mar - 15:01
« Un peu de honte réchauffe et donne de belles couleurs. N'est-ce pas ? »

→ 1191 mots.


Le jeune homme eut comme un sursaut en entendant ma voix. À la base, il ne réagit pas tout de suite. Peut-être mit-il du temps à se rendre compte que c'était à lui que je m'adressais. Lorsqu'il en prit connaissance, son regard se braqua vers moi, avec un mélange d'incrédulité et de reconnaissance. J'avais bien raison dans mon raisonnement lorsque je disais que personne en général ne venait en aide à ce genre de personnes. Et il devait aussi bien en avoir conscience que moi. Son regard d'abattement était son ultime espoir d'attirer l'attention. Et ça avait marché avec moi.

Un sourire crispé se dessina sur ses lèvres. On voyait bien qu'il était heureux que quelqu'un s'intéresse à lui et à sa détresse, mais d'un autre côté il se sentait aussi mal à l'aise. Peut-être avait-il honte à cause de ce qu'il lui arrivait ? J'avais beau le regarder, je ne comprenait pas d'où pouvait venir son problème. Cependant, lorsqu'il me désigna du regard les quelques tomates qu'il y avait plus loin, je compris un peu mieux. Enfin... Partiellement. Les tomates étaient plus ou moins explosées sur le sol, à quelques mètre de là. Avec la caisse à moitié ouverte, je devinais que le jeune homme après une fausse manipulation les avait faite tomber par erreur. Mais je ne comprenais pas vraiment pourquoi tant d'abattement sur son visage. Il n'avait qu'à les prendre et les jeter. Les accidents, ça arrivait. C'était simple dans ma tête.

Mais je devinais que réellement, ce ne devait pas l'être. Je ne connaissais pas les règles des Districts, les contraintes. Je ne connaissais que celles du Un, ce qui est logique étant donné que j'y avais vécu toute ma vie. Peut-être y avait-il ici une règle disant qu'un produit gâché est soumis à des coups de fouet. Ça me paraissait un peu gros, mais j'avais cru comprendre que dans les Districts défavorisés la répression était plus grande. Rien à voir avec le Un où les coups de fouet étaient très rares, donnés souvent lors des entrainements pour apprendre à manier les armes. Les habitants du Un étaient respectueux du Capitole, dociles. Pas comme dans la plupart des autres lieux de Panem. Alors la répression devait être plus forte, et les règles plus drastiques.

« À vrai dire, oui, madame. Il se trouve que j'ai échappé ces quelques tomates d'une de mes caisses et ... J'aimerais tellement que quelqu'un les ramasse pour moi. S'il vous plaît. »

Mon expression fut perplexe. Ces dires confirmaient mes pensées. Il devait y avoir une loi à propos des produits gâchés. Laquelle ? J'avais plusieurs hypothèses. Parce que s'il n'y avait pas cette loi, alors rien n'empêcherait le jeune homme d'aller ramasser ces tomates. Elles étaient tellement près de lui, il n'avait qu'à faire cinq pas et se baisser. Un jeu d'enfant.

Alors pour qu'il en vienne à demander de l'aide à une passagère descendue d'un train et donc en provenance d'un autre District -qui plus est, de surcroit, aisée-, il fallait vraiment avoir du courage, ou alors beaucoup de désespoir. J'hésitais pendant une fraction de secondes. Ce n'était pas dans mon habitude de jouer les serviteurs et d'aller me baisser pour ramasser des cochonneries. Disons que je n'aimais pas vraiment me salir les mains. J'aime le luxe, je le reconnais. Et pour tout ce qui est des tâches "ignares", il y a des employés pour ça.

Enfin bon, je suppose que c'est pour la bonne cause. Le visage de la petite fille me revint en mémoire. Je m'en étais voulue de ne pas avoir fait quelque chose pour elle, et ce jeune homme avait l'air d'être le moyen de me racheter. Il voulait que je ramasse ces tomates ? Eh bien, même si cela ne m'enchantait guère, je pris la décision de le faire. Histoire d'être en paix avec ma conscience.

« Je me suis coincé un truc ... Dans ... Le dos. Oui, voilà. J'ai mal au dos, donc je ne sais pas le faire moi-même. »

Nouveau regard sceptique. Ces balbutiements, ce mal-être, ce rouge qu'il avait aux joues et qui me faisait penser aux tomates qu'il avait dans les mains... Tout portait à croire qu'il mentait. J'avais appris à reconnaitre lorsque les gens me mentaient. Question de survie essentielle pendant les Jeux. Il faut mener les autres par le bout du nez, et non l'inverse, sinon c'est le piège assuré, et la mort à l'arrivée. Je n'ajoutai cependant rien, préférant garder le silence. Cela ne servait à rien de lui faire remarquer son mensonge. Il avait déjà assez les pieds dans le plat et vivait déjà assez mal la situation. Je n'avais pas un naturel mesquin au point de vouloir à tout prix qu'il se ridiculise.

Je me décidai donc à agir, ne voulant pas retarder le moment plus longtemps. Les passagers continuaient à affluer, et nous lancer des regards intrigués. Cette situation me mettait assez mal à l'aise, même si j'avais la décence de ne pas le montrer. Je me dépêchai donc de ramasser les quelques tomates tombées au sol, avant de revenir vers le garçon. Je ne savais pas vraiment quoi en faire, mais bon. Lui rendre ? Les remettre dans la caisse ? Les jeter plus loin ? Les garder avec moi ? Cette idée était répugnante, cependant. Un filet de jus goûtait lentement de certaines tomates plus amochées que d'autres. Et si ça continuait, ça allait finir par tâcher mes vêtements.

« C'est très gentil à vous de venir à mon aide ainsi. Comment vous appelez-vous ? »

L'intérêt soudain que lui portait le jeune homme me surprit. Il y avait de l'admiration dans son regard, dans son sourire. Je ne comprenais pas tout à fait pourquoi cela lui venait maintenant, m'enfin. Peut-être avait-il eu une quelconque révélation.

« Je m'appelle Neelahn. Neelahn Erdeven. » Je finis ma phrase par un petit sourire. « Et vous ? »

C'était plus par politesse qu'autre chose, je savais très bien vu son style vestimentaire que ce n'était pas quelqu'un de "connu" et que son nom me serait inconnu. Je savais aussi que surement après cette rencontre, je ne le reverrai plus jamais. Donc dans un sens, que je sache son nom m'importait peu. Enfin, le monde des apparences et de la manipulation... Je tâchai de passer pour une personne intéressée. Peut-être que par le bouche à oreille j'arriverai à me faire "apprécier" du District et qu'ils achèteraient plus facilement mes produits. Qui sait...

« Qu'est-ce que je fais de ces tomates ? »

Parce que oui, j'avais toujours les tomates dans les mains, que ça continuait à gouter, et que les passants nous regardaient de plus en plus bizarrement. Drôle de situation, tout de même. Normal qu'ils aient tendance à accrocher le regard dans notre direction.
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MessageSujet: Re: LIBRE ζ le train ne sifflera qu'une fois   LIBRE ζ le train ne sifflera qu'une fois Icon_minitimeJeu 5 Avr - 12:28


Plic ploc. Plic ploc. Quelques gouttelettes perlaient sur la chair amochée de tomates infortunées et venaient chuter sur le sol, aux pieds de la belle jeune femme. Bien qu’il en était la cause et se sentait instantanément gêné en remarquant cela, il ne put s’empêcher de penser que cela formait un bien étrange tableau : cette ravissante jeune femme, tenant des fruits condamnés à la poubelle qui gouttaient paresseusement, à quelques centimètres seulement de ses chaussures. Néanmoins, l’heure n’était pas à la plaisanterie, comme s’en rappela aisément le jeune homme en voyant un pacificateur, plus loin, les regarder et froncer les sourcils en observant l’élégante demoiselle encombrée de ces vilains fruits. Une main sur sa ceinture – ce que Kenneth pouvait facilement, et avec horreur, deviner être l’emplacement de son arme automatique – il commença doucement à frayer son chemin parmi les badauds qui affluaient de ou vers le train de passagers et entre les curieux qui ralentissaient le pas pour les observer, lui et la jeune femme discuter maladroitement autour de quelques tomates.

    NEELAHN – « Je m’appelle Neelahn. Neelahn Erdeven. Et vous ? […] Qu’est-ce que je fais de ces tomates ? »

    KENNETH - « Je m’appelle Kenneth Dash, madame Erdeven. Quant à ces tomates, pourquoi ne pas les jeter simplement ? Venez, je vous dirige vers la poubelle la plus proche. »

Tout en disant cela, il déposa sa caisse dans le train, la poussa fortement vers le fond du wagon et se retourna rapidement pour déposer une main légère sur le bord du bras de la jeune femme encombrée, pas pour l’empoigner, mais pour la guider à travers la foule. Il pressait le pas, regardant fréquemment par-dessus son épaule pour surveiller l’avancée des pacificateurs. Ils gagnaient du terrain. Kenneth était pris d’une véritable angoisse de recevoir des coups de fouet. Ça ne lui était arrivé qu’une fois jusqu’à présent, mais il ne s’en souvenait que trop bien et ne pouvait pas supporter l’idée de revivre cela. Il augmenta donc légèrement la pression sur le bras de la jeune femme, la poussant légèrement au lieu de la guider et ajouta, d’une voix où son inquiétude perçait très nettement – Kenneth n’avait jamais été doué pour camoufler ses émotions ou pour mentir, du reste. Il était un livre ouvert.

    KENNETH - « Pressons légèrement le pas, si vous voulez bien. On y est presque. »

En disant cela, un petite quelque chose de douloureux transperça dans son ton lorsqu’il disait qu’ils étaient pratiquement à destination. Il craignait de ne pas y arriver à temps, de se faire rattraper alors qu’il serait sur le point d’en avoir fini avec cette histoire. Quelque part, le jeune Dash espérait qu’il ne s’agissait là que d’une peur infondée et il essayait de se convaincre que ce genre de retombée dramatique n’arrivait que dans les livres. Ici, il aurait le temps d’atteindre la poubelle, mademoiselle Erdeven jetterait les tomates et les pacificateurs passeraient leur chemin. Oui, c’est ainsi que ça se passerait.

Le chemin pour arriver à la poubelle – pourtant la plus proche ! – sembla chaotique et sans fin au jeune brun. Il devait constamment s’arrêter, laisser quelqu’un passer, redémarrer, bifurquer soudainement pour contourner quelqu’un qui venait seulement d’entrer dans son champ de vision. C’est comme si tous les passants s’étaient ligués contre lui. Parce que, de l’autre côté, ils s’écartaient, tels des rideaux ouvrant le passage à la lumière, devant les pacificateurs qui, de ce fait, avançaient toujours plus vite qu’eux. Alors, autant Kenneth essayait d’avoir un air détaché, autant cela lui semblait impossible et, après un coup d’un passant transportant une caisse similaire à celle que Kenneth avait transporté un peu plus tôt, il lâcha le bras de la jeune femme. Pour autant, il continua d’ouvrir le chemin devant eux, car ils n’étaient plus qu’à deux mètres de leur objectif. Il espérait simplement que la belle rousse le suivrait finalement jusque là.

Arrivé devant la poubelle, il soupira et se retourna, voyant Neelahn à ses côtés. Il sortir un mouchoir blanc non usité, se préparant déjà à le tendre à la jeune femme dès qu’elle se serait débarrassé des fruits endommagé. Tout ce qu’elle avait à faire c’était tendre les bras et retirer ses mains, pour laisser les tomates tomber dans l’énorme corbeille noire. Kenneth ne pouvait s’empêcher de tendre le cou pour a regarder faire, il sentait son cœur battre la chamade, la peur coulait à travers ses veines comme de la lave. Il n’était plus que terreur et appréhension et il suait à grosses gouttes, alors qu’il ne faisait pas particulièrement chaud et qu’il n’avait fait aucun effort à proprement parler. Il regarda une dernière fois Neelahn et, malgré lui, supplia la belle et riche personne, donnant à ses yeux un reflet mouillé qu’il ne pouvait pas contrôler et modelant sa voix sur un modèle implorant, urgent qu’il ne se connaissait pas. Tout pour éviter les coups de fouet ; leur douleur à laquelle on ne pouvait échapper et l’humiliation publique qui les accompagnait toujours.

    KENNETH - « Madame Erdeven. Neelahn. S’il vous plait. »

À l’instant même où il disait cela, il sentit une main lourde s’abattre sans aucun égard sur son épaule et le tirer vers l’arrière, loin de la riche rousse. Il heurta le torse enchemisé d’un homme à la carrure manifestement imposante et pris peur comme jamais. Son cœur battait dans sa cage thoracique comme un oiseau d’ordinaire libre qu’on venait de mettre en cage. La peur à l’état brute, sans embellissement, sans censure, le ravagea et il pensa une seconde à la possibilité de donner un coup et partir en courant dans la direction opposée. Peut-être sauter sur les rails et partir à travers la seule faiblesse de l’endroit. Mais pour aller où ? En fait, il s’en fichait un peu. Ce qui l’inquiétait davantage, c’était l’idée d’abandonner sa famille et sa fiancée. Emma. Alors il ne bougea pas, laissant docilement le pacificateur attraper ses mains et les tordre dans son dos, liées ensemble dans sa poigne féroce sans mot dire. Il avait honte. Mais la fin de sa journée reposait dans les mains de la rousse qui lui faisait face.

    PACIFICATEUR - « Excusez-nous de vous déranger, ma petite dame, mais cet home vous importunait-il ? De la racaille, cette sale engeance, c’est moi qui vous le dit. Un mot de vous et nous vous en débarrasserons sur le champ. »

Le pacificateur qui venait de parler, son collègue, les badauds arrêtés et Kenneth étaient tous suspendus aux lèvres de Neelahn. Elle avait pratiquement droit de vie ou de mort sur Kenneth, simplement parce qu’elle était bien habillée. Le pauvre et la riche. La Belle et le Clochard.


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LIBRE ζ le train ne sifflera qu'une fois

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