PRENOMS ϟ Mes parents ont choisi Neelahn. Un prénom au goût excentrique, qui se voulait rentrer dans les mémoires. En second, ce fut Avalon, en l'honneur des vieilles histoires qui parlent d'Avalon comme étant l'île où vont les héros morts au combat. NOM ϟ Erdeven, un nom déjà marqué dans l'histoire grâce à la victoire de mon frère aux Hunger Games il y a de ça plusieurs années. ; DATE DE NAISSANCE & AGE ϟ J'ai fêté mes 25 ans lorsque les premières neiges sont tombées sur Panem. C'était un 24 janvier. ; DISTRICT ϟ Bien que je sois née dans le District 1, j'ai eu la chance de pouvoir voyager dans mon enfance grâce à l'argent de mon frère. J'ai pu ainsi, avec lui, passer quelques jours dans certains autres districts, et notamment plusieurs semaines au Capitole. Depuis ma victoire, j'enchaîne les allers et retours entre mon District et le Capitole, ma deuxième maison. ; METIER ϟ Ma condition de gagnante aurait pu me préserver du monde du travail. Cependant, j'ai trouvé dans le stylisme une véritable passion, ce qui fait que je m'y exerce à temps plein. D'où la raison de mes voyages au Capitole, emblème de la mode, et où je compte bien faire mes preuves. ; SITUATION CIVILE ϟ Depuis toute jeune, la sociabilité n'a jamais été mon truc. Mes parents ont tenu à m'éloigner des autres, à me rendre solitaire, forte, pour que je ne ressente aucune pitié pendant les Jeux et que je sache me montrer impitoyable. Ils m'ont appris à ne pas me montrer faible, à ne ressentir aucune hésitation. Je n'ai jamais perdu cet esprit, et maintenant que mon rêve est à porté de main, je ne laisserai personne venir entraver mon chemin. Hors, c'est exactement ce qu'un mari ferait. ; ALLEGEANCE ϟ J'ai été conditionnée pour obéir. Toute mon enfance, je me suis privée pour pouvoir gagner. Les Hunger Games furent ma libération, et je peux enfin faire ce que j'ai envie. Une rébellion gâcherait ça, alors il est hors de question qu'elle ait lieu. ; GROUPE ϟ Ayant gagné la 71ème édition des Hunger Games, je fais donc partie du groupe des Anciens Vainqueurs (FAME & FORTUNE). ; CREDIT ϟ tumblr - Brain Damage.

QUE PENSEZ-VOUS DU CAPITOLE ? Le Capitole a toujours été honorable avec le District 1. Rares sont ceux qui manquent de quoi que ce soit. Le Capitole n'est donc en aucun cas un ennemi pour nous, bien au contraire. Au delà de cette base, je voue une certaine admiration pour ce lieu. Les gens là-bas sont extraordinaires -certes quelque fois avec des coutumes que j'ai du mal à suivre-. La mode, le stylisme... C'est la capitale de la Créativité, et rien que pour ça ce lieu me plait. Je considère même le Capitole comme ma deuxième maison, celle des vacances. Quand je vais là-bas j'échappe à mes responsabilités liées à ma condition de Vainqueur. Là-bas je ne fais que des choses que j'apprécie. Là-bas, j'apprends à vivre.
QUEL EST VOTRE AVIS SUR LES JEUX ? Je fais partie d'un district de carrière, d'un district où pour nous, gagner est signe d'honneur et de richesse. Participer est quelque chose d'élogieux, lorsque nous sommes choisis, nous sommes fiers. Ce qui fait que j'ai été élevée dans le but de gagner les Jeux, comme l'avait fait mon frère des années plus tôt. On m'a privé de tout pour que je sois prête le moment voulu. J'ai attendu toute mon enfance que ce moment arrive, que je puisse gagner ma liberté, et que je prenne mon envol. Je ne cautionne pas vraiment cette barbarie, car tuer n'est jamais plaisant. Cependant, dans mon cas, c'était une nécessité si je voulais me délivrer. Et j'y ai participé sans remord, et sans état d'âme.
QUE PENSEZ-VOUS DE LA MORT D'ARABELLA EVERGLADE ET DE SON MARI ? Ce qui s'est passé est tragique, j'en conviens. Les Jeux sont faits pour divertir, et surtout pour qu'un tribut puisse bénéficier d'argent, de gloire, et qu'il puisse par la suite profiter de la vie comme il en convient. Qu'il n'y en ait pas eu est dommage, dans le sens où ça aura été un bain de sang pour rien. Pour ce qui est de l'histoire amoureuse, de l'enfant laissé seul, eh bien... Tant pis, j'ai envie de dire. Ce genre d'évènements arrivent tous les jours, les orphelins ne sont pas rares dans Panem. Le hasard aura voulu que les deux amants soient choisis. Ils auraient peut-être du penser à leur fils et aux conséquences que cela impliquerait lorsqu'ils se sont tous les deux tués. L'un des deux pouvait très bien rester, gagner, et élever l'enfant. Ça aurait éviter bien des problèmes.
QU'A REPRESENTE POUR VOUS DE PARTICIPER AUX JEUX ? J'avoue que mon cœur a loupé un battement et qu'une poussée de stress et d'angoisse m'ont envahi lorsque j'ai entendu que j'étais choisie pour les Hunger Games. Cependant, j'ai très vite su me reprendre. Je savais que j'allai être choisie, que tôt ou tard j'y participerai. C'était le seul moyen pour que mes parents enlèvent l'emprise qu'ils avaient sur moi. Jouer était synonyme de liberté. Et l'enjeu était bien trop grand pour que je ne ressente pas cette sensation d'excitation et de joie. Y participer n'a pourtant pas été une vraie partie de plaisir, mais la récompense m'a poussé à serrer les dents, et à agir sans ressentir le moindre sentiment. Il fallait que je gagne, quel qu'en soit le prix et les moyens pour y arriver.
QUELS ONT ETE VOS ATOUTS DANS L’ARENE ? Mon principal atout a été ma capacité à réfléchir, à anticiper, et tout cela sans laisser mes sentiments prendre le dessus. J'ai utilisé ma tête avant toute autre chose. Je n'étais pas spécialement douée dans le maniement des armes, n'étant pas très musclée. Je maniais facilement les couteaux de lancé, mais c'est tout. Je n'avais rien dans l'attitude d'une Carrière, mais ça c'était fait exprès. Je voulais intriguer, que l'on me craigne autant que l'on m'ignore. Personne ne savait de quoi j'étais réellement capable, et dans le doute, chacun m'imaginait à sa manière. Tout cela me rendait parfaitement imprévisible. Mon deuxième atout a été le maniement des pièges. Et c'est la combinaison des deux qui m'a assuré la victoire.
QUEL SERAIT L'OBJET PERSONNEL QUE VOUS EMPORTERIEZ DANS L’ARENE ? Une barrette en forme d'aigle, offerte par mes parents juste avant que je ne parte aux Jeux. L'aigle symbolise la puissance, la guerre. C'est l'oiseau roi. Pour ma part, je vois surtout cette barrette comme signe de liberté, car l'oiseau en est avant tout le symbole.
QUE PENSEZ-VOUS DE LA SPECIALISATION DE VOTRE DISTRICT, DE VOTRE NIVEAU DE VIE ? Comme dit plus haut, le niveau de vie du district 1 est relativement élevé. Nous vivons sur la production d'articles de luxe, ce qui rend les métiers peu dangereux. Rares sont les accidents, vu que les aménagements sont en parfait état de marche. Ici, nous ne manquons de rien car nous en sommes avant tout reconnaissants vis-à-vis du Capitole.

Je n'ai jamais cru au hasard. Chaque être humain né dans une famille, dans un milieu précis. On nait pauvre, on nait riche, bref. Tout le monde dit que c'est le hasard, que personne ne choisit pour nous. Moi, j'ai un doute. Si l'on nait à tel endroit, dans telles conditions, c'est parce qu'on a un but à accomplir, un certain destin. On a été choisi pour vivre cette vie, parce qu'on est la personne la plus compétente pour ça. Moi, mon destin était tout tracé. Je suis née lorsque les premières neiges sont arrivées sur Panem, bien au chaud dans le District 1. Le district le plus favorisé, là où les conditions de vie -en dehors du Capitole- étaient les plus élevées. Ma naissance survint juste avant la participation de mon frère, Arcas, aux Hunger Games. Mes parents l'avaient poussé à participer, lui payant des entrainements depuis qu'il avait l'âge de marcher. Il avait été conditionné, tout comme la plupart des gamins du District 1. Car ici, participer n'est pas synonyme de malchance, bien au contraire. C'est un honneur, ni plus ni moins. Une manière de se faire connaître, de devenir riche, d'être envié. Nous sommes fiers dans le District 1, tellement fiers.

Arcas remporta la 62ème édition des Hunger Games haut la main. La famille Erdeven, déjà connu pour son habileté et sa créativité à tailler les pierres précieuses fut acclamée. Encore plus riche, encore plus reconnue. Mes parents étaient fiers d'Arcas, mais leur cupidité faisait qu'ils en voulaient plus, toujours plus. Ils avaient la plus belle boutique de création de bijoux, leurs bijoux étaient convoités, leur fils a remporté les Hunger Games, immortalisant les « Erdeven ». Mais ce n'était visiblement pas assez. Il fallait faire mieux que les autres, mieux que quiconque. Il fallait qu'il y ait deux gagnants dans une même famille. Le frère, et la sœur. J'avais désormais un but dans la vie : remporter à mon tour les Jeux.

C'est dur d'avoir une vie comme ça, déjà toute tracée. Surtout quand on aspire pas forcément à la reconnaissance, à la guerre et à l'argent. Depuis toute petite j'ai découvert une passion pour le stylisme, passion qu'il m'était interdit d'exercer. Pour mes parents il n'y avait que les entrainements qui comptaient. En plus, à présent, ils avaient beaucoup, beaucoup d'argent. De quoi me payer le meilleur qui soit, pour que je sois la meilleure. Avec les années j'ai appris à manier l'épée, la lance, le filet, le trident, le lancé de couteau. Bref, toutes les armes qui pourraient me tomber sous la main et me permettre de tuer dans l'arène. Pas une vie de petite fille ordinaire, je suis d'accord.

Pendant toute mon enfance et mon adolescence, je vécus au rythme des entrainements. Et de rien d'autre. Ma vie était en quelque sorte entre parenthèse, jusqu'à ce que je participe aux Jeux et qu'enfin je puisse être libérée et faire ce que je voulais faire. C'était la seule condition, il fallait donc que d'une manière ou d'une autre je me motive pour réussir. J'ai donc pris mes entrainements au sérieux, même si au final ma stratégie ne porterait surement pas sur les armes. Je n'excellais pas là-dedans, et face à des carrières avec une force démesurée, je n'aurai aucune chance. Non, il fallait que je tire avantage de ma fine taille, de mon agilité. Je savais me montrer silencieuse, il faudrait que je joue là-dessus. Mon agilité et mon intelligence.

« Je me porte volontaire. » L'assurance de ma voix me surprit. Moi qui redoutais cet instant, j'étais rassurée de voir que j'avais pu le dire assez clairement pour que tout le monde puisse m'entendre. Des regards étaient portés dans ma direction, tandis que d'autres observéaient d'autres volontaires. Ce n'était pas anormal dans le District 1 que plusieurs personnes se portent volontaire pour participer aux Hunger Games.
Comme des automates, nous nous avançâmes pour ne former qu'une ligne, attendant plus ou moins patiemment que l'on choisisse lesquels d'entre nous allaient participer à cette 71ème édition des Hunger Games. J'étais presque certaine d'être choisie par la communauté. Mes parents avaient préparé l'évènement durant des mois, voir des années. D'une manière ou d'une autre, ils avaient du faire en sorte de porter les votes en ma faveur. Il faut dire que l'argent que mon frère Arcas avait gagné en remportant la 62ème édition devait avoir beaucoup aidé. Et puis l'idée que le frère et la sœur remportent les Hunger Games devait plaire aux habitants du District.
Pourtant, mon cœur loupa un battement à l'écoute du « Neelahn Erdeven. » qui résonna sur toute la Grand Place. J'étais le Tribut fille du District 1 choisi pour la 71ème édition.

Les jours avaient filé comme des grains de poussières emportés par le vent. Les choses allaient vite, et il était dur de rester concentré sur les objectifs. Durant toute la période d'entrainement, j'étais restée en retrait, n'agissant pas comme les autres carrières. Cela en avait surpris plus d'un, et c'était le but. J'avais passé les entrainements du côté des teintures pour le camouflages, et des pièges. J'avais aussi appris quelles plantes étaient comestibles ou non. Bref, j'avais, en quelque sorte, fais tous les ateliers mis à part ceux qui concernaient les armes. Ceux que les carrières aimaient monopoliser. Ces armes ne m'intéressaient pas. Les utiliser ne faisait pas parti de ma stratégie. Ne pas montrer de quoi j'étais capable. Me faire sous-estimer, de manière à éveiller les soupçons. Que l'on me craigne, mais pas comme une adversaire directe. Que l'on me laisse un répit lors du Bain du sang. Et qu'après j'entre en jeu.

Le coup de canon retentit. J'étais prête. J'avais utilisé les quelques précieuses minutes à regarder autour de moi, élaborant mon plan rapidement, et dans le calme. Ne pas céder à la panique. Je respirai profondément. Nous étions dans une forêt. Banal. La Corne d'Abondance était située dans une clairière. Peut-être la seule de l'arène. Surement. J'avais repéré une ceinture contenant des couteaux de lancer. Parfait. Ce n'était pas loin de moi. À côté je voyais une gourde, ainsi qu'un filet, au cas où il y aurait des contretemps dans mon plan. Pour le moment se serait suffisant. PAN. Je m'élançai rapidement vers la Corne d'Abondance, jetant des regards furtifs autour de moi, aux aguets. Je récupérai ce que j'avais vu, puis m'élançai vers la forêt. Comme prévu, personne ne sembla s'intéresser à moi. La première étape était un succès.

L'hovercraft se matérialisa au même moment que le dernier coup de canon retentissait. Ma respiration était calme. Je m'avançais tranquillement au milieu de la clairière, m'accrochant aux barreaux de l'échelle. J'étais le dernier Tribut en vie. J'avais gagné. Je m'offris un petit sourire, fière de ma performance. Mon plan, de ma fuite de la Corne d'Abondance jusqu'au moment où la lame de mon poignard avait tranché la jugulaire du dernier Tribut, avait été un franc succès. Mes muscles se détendirent, me faisant grimacer. Cela faisait bien trop longtemps. J'allais pouvoir rentrer chez moi, retrouver ma famille qui serait fière de moi. Et pouvoir enfin vivre la vie que j'avais toujours voulu vivre, n'ayant plus à subir les choix de ma famille. La liberté s'offrait à moi.

« Neelahn Erdeven est donc l'heureuse gagnante de la 71ème édition des Hunger Games. Même si ses départs n'avaient rien présagé de bon étant donné le fait qu'elle n'avait obtenu qu'une note de 5 sur 10, cette demoiselle a su faire honneur au District 1. Comment s'y est-elle prise ? Ce fut un choix crucial de ne pas participer au Bain de sang, et d'attendre que les Carrières fassent le sale boulot. Elle a tout de même pris un énorme risque en les rejoignant plus tard, étant donné le fait qu'elle semblait les avoir boudé pendant tout le long de l'entrainement. L'accepter fut l'erreur fatale pour ces derniers. Après que la plupart des autres Tributs furent éliminer, Neelahn se décida à prendre les voiles et à les planter sur place, emportant avec elle une série de pièges complexes, qu'elle sut disposer avec ingéniosité autour d'elle. Les Carrières qui partirent à sa recherche furent un à un pris dans ses pièges mortels. Agile et silencieuse, ils n'arrivèrent jamais à lui mettre la main dessus. Un coup de génie, qui restera dans les mémoires des Hunger Games. Comme quoi, cacher son potentiel n'est peut-être pas une si mauvaise chose que ça ! Cette victoire remplit de fierté le District 1, ainsi que la famille Erdeven, qui, rappelons le, avait déjà remporté une victoire il y a de ça 11 ans, avec la victoire d'Arcas Erdeven, le frère de Neelahn. Nous attendons tous avec hâte la fameuse Tournée des vainqueurs pour retrouver notre gagnante. »

À partir du moment où mes pieds quittèrent le sol de l'arène, je sus que ma vie avait radicalement changée. Adieu les entrainements qui duraient plusieurs heures par jour, adieu la pression de mes parents pour réussir les Jeux. C'est bon, j'avais gagné, j'étais libre. À peine descendis-je de l'hovercraft qu'une foule de photographes et de cameraman tombaient sur moi. J'étais la nouvelle vedette des Hunger Games, j'étais acclamée. C'était génial.

Les jours, les mois, les années passèrent à une vitesse fulgurante. J'appris rapidement à profiter de la vie, à faire ce que j'avais vraiment envie. En tant qu'ancienne gagnante, j'avais assez d'argent pour vivre décemment jusqu'à la fin de mes jours, sans avoir à me préoccuper d'avoir un métier. Pourtant, cela me tenait vraiment à cœur. Je fus prise comme apprenti dans une boutique de haute coutume dans le village, où j'appris les bases du stylisme. Je me débrouillai bien, j'apprenais vite. Lorsque je sus tout ce qu'il y avait à savoir, je quittai la boutique, pour m'installer à mon compte. Dès lors, j'enchainai les allers et retours entre les Districts et le Capitole pour promouvoir mes vêtements.

J'étais célèbre dans le Capitole, ce qui me procura un certain avantage pour vendre mes produits. Les habitants étaient intrigués qu'une ancienne vainqueur puisse faire quelque chose de vraiment occupant. Et puis ils devaient aimer ce que je faisais, car ils achetèrent sans broncher mes produits. Cela ne plaisait pas à tout le monde, bien évidemment. J'étais née et j'avais grandis dans un District, je n'avais pas les mêmes goûts que les extravagants du Capitole. Disons que mon style se voulait être équilibré. Pas trop démesuré, mais pas trop banal non plus. Il fallait un juste milieu.

Les nouvelles éditions des Hunger Games défilèrent, évènements auxquels j'étais obligée d'assister. Cependant, jamais je n'eus le rôle de mentor. Je laissai toujours ma place à d'autres gagnants du District 1, qui prenaient vraiment ça à cœur. Personnellement, cela ne m'intéressait pas plus que ça. Ça avait occupé toute ma jeunesse, j'y avais participé, et maintenant c'était fini. Une page s'était tournée, le livre était terminé. Il était grand temps d'en commencer un nouveau, complètement différent.