Nale; balade en pleine mer.

L'endroit, humide, étouffant m'apparaissait à la fois familier et étrange. Je ne savais plus vers qui me tournait, ma respiration, forte était le seul bruit perceptible. J'avais soudain l'impression d'être observé, par des étrangers, je ne les voyais pas, mais au dessus de moi, je sentais leurs regards accusateurs, leurs présences menaçante,s mais le plus désagréable dans cette histoire, l'impression d'être jugé à ma façon d'être, de marcher, d'appréhender ce lieu. J’avançais toujours, sans but ni objectif, j’avançais face à l'immensité de cet endroit, avant qu'un projecteur ne vienne m'éblouir. Que se passait-il ? Mon cœur manquant sa trajectoire dans ma poitrine, je tâchais de ne pas m'écrouler quand je le vis alors... Mon souffle s'accélérait alors que je voulais le revoir, mais c'était trop tard il disparaissait sans que je n'ai eu le temps de le rejoindre, de lui parler. A y réfléchir, je n'arrivais pas à mettre un prénom sur ce visage. Il ressemblait étonnamment à mon père, la seule figure masculine, rassurante de mon existence ? Mais son physique imposant, Nale... Non... Soudain des écrans géants réapparaissaient sous mes yeux, alors que je revivais ses jeux. Attendez non... Il n'avait pas quatorze, je n'avais pas treize mais... C'était aujourd'hui, maintenant... NOOOON.

Mon souffle, la peur, assise dans mon lit, je passais nerveusement une main dans mes cheveux, la sueur perlant mon front. Un cauchemar je venais juste de faire un affreux cauchemar, il avait l'air si réel que j'en perdais la notion du temps et de l'espace. L'horizon était encore bien sombre dehors et je reprenais peu à peu mes esprits, me rendant compte de la débilité de mon cauchemar. Je n'arrêtais pas, ces derniers temps d'assimiler ma vie quotidienne, avec le capitole et les jeux. Une obsession qui ne cessait pas, même après mes vingt-deux ans, même en sécurité il m'arrivait de repenser à ses jeux. Je n'y ai jamais participé, pourtant je ne pouvais pas vivre sans y faire allusion. Je tournais dans mon lit, encore et encore avant de trouver un sommeil sans rêve, sans cauchemar, éreintant. Ce n'est que plusieurs heures après que je me levais prenant doucement le cours de ma journée. Je travaillais à la poissonnerie qu'au matin, l'après-midi était consacré à une balade en mer avec Nale. Je n'avais pas le pieds marin, je luttais sans cesse, je n'étais pas malade, je ne me sentais en aucun cas en sécurité sur mer. Mais j'avais juste l'envie de passer un moment avec lui, c'était précieux, un moment hors du temps qui ne s'explique pas, dont je n'avais pas envie d'expliquer pour le bien de tout le monde.

La matinée roulait tranquillement, je servais du poisson, découpais ce dernier, il y avait peu de gens, mais je m’accommodais comme je pouvais mais j'étais tellement contente d'avoir mon après midi, que les tâches qui me semblaient d'ordinaire inintéressante, m'apparaissaient dérisoire. C'était l'heure, je quittais mon tablier, je passais cinq bonnes minutes à me laver les mains, ayant cette impression d'être un poisson. Je finissais de ranger, quand soudain j'entendais quelqu'un dans la boutique, passant à peine ma tête au travers de la porte, je rajoutais doucement. « attend une minute je suis à toi. » un sourire vint illuminer mon visage, avant de finir ce que j'étais en train de faire. Je passais nerveusement mes mains mon haut, pour le défroisser, comme si ce petit détail avait la moindre signification, qui se préoccupe de regarder ou pas un haut froissé ou non. Je passais une main dans ma mèche rebelle avant de le rejoindre, un sourire aux lèvres. « il fait beau ! Quelle chance. » J'aurai préféré le cas contraire, on aurait éviter la mer, mais au fond je voulais y aller et profiter de la balade, c'était une sortie, je sortais, je m'évadais, j'oubliais. Je me rapprochais de lui... « Allons-y moussaillon. »

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