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 KENNETH ζ l'échappée-belle [SAISON 1]

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MessageSujet: KENNETH ζ l'échappée-belle [SAISON 1]   KENNETH ζ l'échappée-belle [SAISON 1] Icon_minitimeSam 17 Mar - 21:02





L’ÉCHAPPÉE-BELLE
Le chant retransmit par les Geais Moqueurs venait d'annoncer la fin de la journée de travail sur le district onze. Journée qui avait été longue et éprouvante pour l'aînée des Dash. Le soleil tapait fort et les récoltes étaient minces. En regardant chaque jour les délices de son District lui passer juste sous le nez sans qu'elle ne puisse rien en faire, elle s'imaginait ailleurs, où elle n'aurait jamais plus faim, jamais plus soif et jamais plus froid. Mais elle ressortait aussitôt de ses pensées, se rappelant que ça n'était pas en se plaignant des conditions de vies que les choses iraient mieux. Prue venait de finir son tri, ne daignant lancer un regard aux baies de peur de se jeter dessus tant la faim la démangeait. Cependant, elle gardait son calme en repensant à la fin d'après-midi qui l'attendait. Elle et Kenneth avaient prévu de se retrouver près d'un vergers dans les champs et de pique-niquer, c'est-à-dire non loin de son lieu de travail habituel. La plupart des travailleurs commençaient à regagner leurs habitations tandis que d'autre se faisaient prendre la main dans le sac en tentative de vol par les Pacificateurs. Au district onze, ils n'étaient pas des plus cléments. Une simple petite baie volée en bouche pouvait valoir un châtiment cruel et humiliant sur la place publique où les autres étaient conviés.

« La journée est finie, vous avez pas entendu ? Sortez de là. » criait un Pacificateur d'une voix sèche et forte aux mômes dans les arbres qui s'occupaient d'attraper les fruits en hauteur. On les appelait les Grimpeurs.

Prudence avait profité des secondes d’inattention de la part des Pacificateurs pour se faufiler derrière un petit buisson afin d'y prendre deux petites bais que l'on avait oublié lors de la collecte. Chose compréhensible puisque les deux fruits rouges n'avaient pas l'air aussi succulent que ceux qui étaient ramenés au Capitol. Sortant de son pantalon un petit mouchoir, elle enveloppa délicatement les deux baies et se rejoint les trieurs qui rentraient chez eux. Elle prenait le même chemin qu'eux simplement pour ne pas qu'un Pacificateur lui demande ce qu'elle allait faire dans les champs alors que les horaires de travail étaient finis. Ce n'était pas comme si au onze le travail les passionnaient au point de réclamer des heures supplémentaires de travail intensif sous un soleil poignant. Au bout de dix minutes de marche sur le chemin qu'empruntaient les travailleurs, elle se retournait et vis que les Pacificateurs étaient finalement passés à autre chose.

Rebroussant le chemin doucement, elle emprunta alors un autre petit sentier marchant tout droit vers le point de rendez-vous. Au bout d'un moment, Prudence gagna finalement les champs sans s'être mise de Pacificateurs sur le dos. Il était temps d'aller retrouver Kenneth. Cela faisait du bien, ce silence. Pas de cris, pas de gens qui se plaignaient, pas de Pacificateurs avides de souffrance, juste Prudence et les vergers qui s'étaient faits presque tous dépouillés de leurs fruits. Parfois, Prue tombait sur quelques bais encore en bon état et elle les ramassait, les ajoutant dans le petit mouchoir qu'elle fourrait délicatement dans sa poche. Pour la première fois depuis longtemps, Prudence marchait sans crainte de se faire prendre. C'était pourtant ridicule, le danger était toujours le même. Peut être était-ce sa rencontre avec son frère qui la soulageait. Enfin un peu de bon temps.

Après quinze minutes supplémentaires de marche, la jeune femme atteignait enfin le point de rencontre. C'était un endroit tranquille, enfoncé dans les champs, loin des habitations. On y entendait seulement le bruissement des feuilles et parfois le chant des oiseaux. Ne le voyant pas, elle s'avança vers un verger imposant et posa ses mains sur une branche situé au niveau de ses épaules, pour s'y hisser et elle continua ainsi jusqu'à arriver à quelques mètres supplémentaires du sol. C'était à cette distance du sol qu'elle se sentait bien. Pas inaccessible, ni même en sécurité. Juste bien, là elle n'avait pas à être l'aînée autoritaire qui devait toujours faire attention à tout. Ici, sa seule préoccupation était de rentrer à temps et de se contenter de respirer. Pas trop dur, non ? C'était comme si dans les champs tout allait toujours mieux. Se rappelant des bais, elle sortit de sa poche le petit mouchoir délicat et le déplia contemplant les bais qu'elle avait réussit à chiper. « C'est quand tu veux Kenneth... » murmurait l'impatiente les yeux rivés sur les bais, posant sa main sur son ventre qui commençait à se manifester. Vivement que son petit frère arrive, elle ne pouvait plus tenir ainsi à regarder les quatre bais posées sur le mouchoir qui la narguait depuis qu'elle les avait cueillis.

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MessageSujet: Re: KENNETH ζ l'échappée-belle [SAISON 1]   KENNETH ζ l'échappée-belle [SAISON 1] Icon_minitimeJeu 29 Mar - 11:39


Vivre, c’est pas trop compliqué, encore. Il faut prendre ça une journée à la fois, ne pas trop se préoccuper du lendemain. Sinon, on n’en finit jamais, et autant se tuer. Parce qu’à force de se projeter dans le futur, on finit inévitablement par considérer la question de sa propre mort. Et vivre en se préoccupant de cela, ce n’est tout simplement que survivre, craindre le soleil qui se couche et celui qui se lève. Alors Kenneth suivait le conseil de son père : « à chaque jour suffit sa peine ». Pourquoi se torturer la tête avec les questions de demain ? Comme savoir s’il aurait à manger, si leur maison ne brûlerait pas ? Il aurait assez de temps pour y penser au moment-même et essayer de trouver une solution, si une tuile se présentait, dans le feu du moment.

Ne réfléchis pas trop loin.

C’est dans cet état d’esprit presque épicurien, en tous les cas apaisant, que Kenneth avait pris la décision de faire une folie pour aujourd’hui. Il avait vendu un peu moins de ce fromage de chèvre qu’ils vendaient de façon hebdomadaire, pour en sauvegarder un peu pour ce jour spécial. A côté de cela, Kenneth avait fait la folie d’acheter un petit pain, noir, à la croûte trop cuite et qui avait été fait la veille. Il n’était pas mauvais, pas gâté et ne les rendrait donc pas malades. Mais il était dur et le mastiquer prendrait assurément longtemps. Néanmoins, cela restait toujours une sorte de festin pour les Dash, un repas de fête. Le jeune homme avait donc rassemblé tout cela ensemble, emballant chaque aliment précieux, comme des trésors, dans des morceaux de tissu fraîchement lavés, avec les plus grands soins. Tout devait rester parfait pour son rendez-vous avec Prue. Et on verrait bien s’ils auraient de quoi manger demain.

Advienne que pourra.

Aujourd’hui, pour cette entrevue prévue avec sa grande sœur, Kenneth avait arrêté de travailler au champ un peu plus tôt. De toute façon, aujourd’hui, il s’était attelé à la tâche des semis et c’était allé relativement rapidement, comparé à d’autres tâches plus astreignantes comme retourner la terre. Quitter sa petite fermette un peu plus tôt pour rencontrer Prue n’était donc pas particulièrement un problème. Quand il eu finit sa journée, il prit le temps, comme chaque jour, de ramener, sur la distance tout de même assez longue qui séparait le bout de ses petits champs à leur petite maison – ou masure, d’ailleurs – les outils dont il avait eu besoin dans la journée, afin de les stocker à l’intérieur. Ce faisant, il eut l’occasion de ramasser une besace, dans laquelle il mit les aliments qu’il avait préparés et soigneusement emballés le matin, ainsi que la couverture, très fine qui recouvrait habituellement son lit et dans laquelle il s’enroulait désespérément lorsque le temps était moins clément que ces jours-ci. Sur le pas de la porte, alors qu’il allait partir, Kenneth eut une dernière idée et remplit une bouteille cabossée en fer d’eau, ainsi qu’une deuxième, pour qu’ils puissent boire. Voir … Il prit avec cela une casserole légèrement rouillée, de taille modeste. Au cas où.

Ses affaires prêtes, ne prenant pas la peine de changer les vêtements dans lesquels il avait transpiré toute la journée – cela aurait été du gâchis – il s’engouffra silencieusement par la porte de la maison.

    KENNETH - « Je m’absente pour la soirée, papa. Je reviendrai tard, ne m’attendez pas. »

En soi, Kenneth n’était pas obligé de le dire. Son père l’entendait sûrement partir. Mais cela rassurait le jeune homme, de fournir des explications plus complètes à son père, malheureusement devenu aveugle. Ainsi, il n’y avait aucune équivoque possible. Son père savait tout ce qu’il devait savoir. Quelque part, Kenneth se sentait néanmoins désormais davantage comme la figure paternelle que son père effectif. Mais il n’en voulait pas au vieillard. Il avait si longtemps assuré son rôle avec courage, persévérance et succès. C’était normal que ses enfants finissent par le lui rendre enfin.

Il marcha un long moment pour se rendre au point de rendez-vous, s’arrêtant parfois pour déterrer une racine sauvage ou cueillir quelque pissenlits pétant de couleur qu’il ajoutait, pêle-mêle, dans son sac. Ces quelques moments de cueillette maigre et fugace le ralentirent néanmoins et il arrivât au point de rencontre avec Prue quand le soleil commençait à se coucher. Il espérait qu’elle ne lui en voudrait pas trop. A la lisière du champ jouxtant le paisible verger, Kenneth hésita. Il comprit alors que ses cueillettes, non-prévues à l’origine, avaient eu un but dont il ne s’était pas douté. Il redoutait ce moment. Pas parce qu’il avait peur ou autre ; après tout, il rencontrait sa sœur pour un moment convivial, et non une fille dont il serait le prétendant. Mais ce n’était pas la première fois qu’ils faisaient ce genre de petit pique-nique et c’était bien ça le problème. En quoi ? La présence d’une part importante de Kenneth criait par son absence et manquait cruellement au jeune homme : Minnie, sa jumelle, était entrée en froid avec tous et ne participerait pas, pour la première fois, à cette rencontre fraternelle.

Kenneth en était profondément chagriné.

Mais comme la vie évolue, parfois elle nous contraint à la considérer différemment. Aujourd’hui, les moments heureux de la vie du jeune Dash se feraient presque tous sans cette sœur jumelle avec laquelle il était né et qui avait évolué à ses côtés, chaque instant de leur existence. Ils avaient grandis, commencé à avoir des ambitions différentes dans la vie et, quelque part en chemin, l’un d’eux avait dû s’arrêter, cueillir des pensées sauvages, et laisser la distance s’installer entre eux. Ce n’était la faute de personne, juste la façon dont la vie, fardeau et cadeau journalier, fonctionnait.

Il entra donc dans le champ en trottinant, abandonnant à l’entrée ses pensées tristes, et cherchant des yeux sa grande sœur. Qu’il ne voyait pas. L’endroit était étouffant de silence. Kenneth ne supportait pas cela. Il avait déjà sa dose en journée, où les seuls sons qu’il lui était donné d’entendre était la rumeur, très lointaine et affaiblie, de la ville et les bruits que faisaient ses propres outils alors qu’il travaillait. Ici, c’était à peu de choses près la même chose : il n’entendait que la rumeur paisible, discrète, de la nature : le vent sifflant entre des feuilles d’arbre s’ébrouant, s’éveillant enfin à la vie et le ruissèlement presque éteint d’une fine source qui coulait cent mètres plus loin. Kenneth ralentit l’allure. Sa sœur n’était nulle part en vue.

    KENNETH - « Ça alors. Je serais finalement arrive le premier. »

S’esclaffa le jeune homme avant de rire. Pfiou, au moins, personne ne le réprimanderait. Il laissa glisser sa besace de son épaule et l’ouvrit pour en sortir sa couverture, qu’il étendit au pied d’un arbre imposant portant quelques fruits rares et épars. Des rescapés d’une précédente récolte. Il fit tous les efforts du monde pour mettre la couverture aussi à plat que possible, mais rien n’y faisait. L’herbe qui se trouvait en dessous créait des bosses inégales sur la surface du tissu. Il soupira et se laissa tomber lourdement contre le tronc en souriant.

    KENNETH - « Enfin assis. J’en pouvais plus. »

Exulta-t-il dans un franc sourire. Sa tête renversé, appuyée sur le tronc à l’écorce solide, il profitait des derniers rayons de soleil qui venaient lécher sa peau et du léger vent qui rafraîchirent son visage perpétuellement chaud. Un peu de repos. L’extase. Il ouvrit les yeux, souriant toujours niaisement, regardant dans le vide au-dessus de lui. C’est alors qu’il entraperçu une forme rendue noire et inquiétante par le soleil couchant, haut perchée dans les branches. Le sang du jeune homme ne fit qu’un tour, il cria – d’une manière assez peu virile – et fit un bon de côté, afin de s’éloigner de la créature qui le guettait.

Malgré l’épuisement dont il faisait preuve, il se redressa rapidement et se mit à courir en direction opposée de l’arbre. Avant de faire demi-tour en réalisant à quel point il était léger. Ses affaires !

Kenneth piqua un sprint vers l’arbre, projetant de ramasser sa sacoche et sa couverture avant de repartir aussi vite que possible, en espérant que la bête ne le rattraperait pas.



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MessageSujet: Re: KENNETH ζ l'échappée-belle [SAISON 1]   KENNETH ζ l'échappée-belle [SAISON 1] Icon_minitimeLun 2 Avr - 17:13





L’ÉCHAPPÉE-BELLE
Elle est toujours haut-perchée. Elle se relaxerait presque, là-haut, profitant de la brise légère qui vient jouer avec ses cheveux bruns. L'odeur de baies remonte à son nez, elle se retient de ne pas se jeter sur ces innocentes baies. Pourtant, ça ne la rassasierait pas à ce point. Après tout, les baies sont petites. Mais elles se révèlent être des mets délicieux puisque interdit. Prue leva les yeux vers le soleil qui se couchait peu à peu. Elle fronce les sourcils. Kenneth n'est toujours pas arrivé. Quelque part, son statut d'aîné s'inquiète pour son petit frère. Puis elle se souvient que maintenant, c'est lui qui a les tesserae. Et ça lui fait quelque chose d'étrange, comme toujours. Un mélange amer d'envie et de dégoût. Elle n'a jamais vraiment bien prit le fait de devoir stopper de prendre des tesserae car son frère était en âge d'en prendre. Parce que c'était lui qui prenait les devants de la famille... Mais au fur et à mesure, ce sentiment amer s'était évaporé, couché avec le soleil pour qu'elle n'éprouve plus que de la fierté pour son petit frère qui désormais, endossait la terrible responsabilité d'être un envisageable tribut. Son coeur se serrait malgré elle à cette douloureuse pensée. Elle ne devait pas s'inquiéter. Il prenait ce risque depuis si longtemps, alors pourquoi cela changeait quelque chose pour elle uniquement depuis qu'elle avait passé le cap des vingt-deux ans ? Que croyait-elle, que s'il était choisi elle pourrait l'empêcher de partir ? Comment osait-elle penser cela ? Elle ne pourrait rien faire, potentielle tribut ou simple habitante de district. Les habitants des districts ne pouvant plus être tributs n'étaient absolument rien aux yeux du Capitole, si ce n'est que de pauvres travailleurs qui se tuent à la tâche chaque jour. Désormais, Prue faisait parti de ceux-là. Et de temps à autres, il lui arrivait de se poser et de se demander que ferait-elle, maintenant ? Que ferait-elle de sa vie ? Etait-elle condamnée à vivre cloîtrée dans le onze ? Elle rêvait d'aventures, mais le statut d'aînée et le grillage du onze l'en empêchait. Alors elle passait ses journées à trier des fruits, à se languir de ce calme. Elle aurait voulue mener la vie qu'elle aurait choisie. Pas celle imposée par le Capitole. Mais elle pensait souvent qu'elle se sentirait encore plus prise au piège au Capitole qu'ici, au onze. Avec toutes leurs technologies, leur surveillance permanente, leur extravagance dégoûtante, leur stupidité grandissante. Finalement, la vie aux districts était peut être plus bénéfique. Peut être cette vie l'empêchait d'être une affreuse Capitoline à la vision réduite aux barrières que créaient la propagande du Capitole. Il lui arrivait aussi de se demander si parmi les habitants du Capitole, certains se rendaient compte de l'horreur que vivaient les habitants des districts.

Toujours pas de Kenneth en vue. Prue soupira, sortant de ses pensées qui divaguaient et posa sur une branche voisine les baies, s'arrangeant pour que ces dernières ne fassent pas de chute. Alors, elle s'allongea sur la branche, le regard perdu dans le feuillage qui se trouvait au-dessus d'elle. Elle ferma les yeux. Il ne devrait plus tarder. Lorsqu'elle ferma les yeux, le premier visage qui lui apparut fut celui de Minnie, sa cadette, la jumelle de Kenneth. Elle sentait que plus ça allait, plus elle s'éloignait de la famille. Même de Kenneth, celui sans qui auparavant on ne la voyait presque jamais sans. Minnie avait avoué désirer mener une vie de Capitoline, à l'abris du froid, de la faim et de l'horreur des jeux. Tout le monde a déjà envisagé cette facilité de vie. Mais ne vaut-il mieux pas manquer d'argent que d'amour ? Visiblement, ce n'était pas le cas de sa petite soeur.

Des pas se posaient sur l'herbe sèche du champ. Les yeux bruns de Prudence s'ouvrèrent, alertes. Automatiquement, tout en restant silencieuse, Prue se rasseyait sur sa branche, récupérant par la même occasion les baies qu'elle mettait délicatement dans sa main qu'elle ferma. Elle cherchait la silhouette qui était à l'origine de ce bruit qui avait troublé le silence pesant qui régnait là. Et elle vit son frère, Kenneth. Entier. « Ça alors. Je serais finalement arrivé le premier. » S'esclaffa la voix familière de son frère. Elle soupira de soulagement et ses lèvres formèrent un léger sourire. En l'espace de quelques instants, elle avait craint que ce ne soit un Pacificateur. Elle allait ouvrir la bouche pour lâcher un son, quelque chose, quand elle préféra finalement voir ce que ferait Kenneth. Elle s'installa plus confortablement sur la branche, souriant toujours. Il posait ses affaires au sol, installant une couverture légère qu'il étendit au pied de l'arbre qui faisait face à Prudence. Soupirant, il se laissa tomber comme une masse sur la couverture.

Bien joué petit frère, songea-t'elle, tu as bien de la chance que je ne sois pas une Pacificatrice car la discrétion n'est visiblement pas ton fort.

« Enfin assis. J’en pouvais plus.» dit-il accompagné d'un large sourire. Appuyé face à l'arbre, il lui suffisait alors de lever les yeux pour remarquer la silhouette installée à contre-jour qui le guettait depuis son arrivée. Son sourire se transformait en un sourire niais, quand il leva finalement les yeux vers son aînée. En quelque secondes, Prudence vit l'attitude de Kenneth se métamorphoser, son visage se crisper et ses traits s'accentuer. Mais bon dieu, qu'avait-il vu ? Il laissa échapper un charmant cri qui évoquait plus le cri d'une jeune fille que celui d'un homme viril et fort. Malgré l'épuisement dont il était victime, le jeune homme se releva en flèche, courant dans la direction opposée à celle de l'arbre où était perchée sa soeur. Elle fronça les sourcils. Il faisait quoi, là ? Puis quelques secondes plus tard, Kenneth revint sur ses pas, attrapant ses affaires et piqua un sprint à nouveau dans la direction opposée à celle de l'arbre. Prudence se mit à rire doucement quand elle comprit que son frère l'avait prise pour un Pacificateur, ou n'importe quoi d'autre. Elle rangea les baies toujours enveloppées dans le mouchoir au fond de sa poche, posa ses deux mains sur la branche et sauta de la branche, se rattrapant dignement. Bon visiblement, il allait falloir courir un peu. Ce pique-nique promettait d'être fort en émotions... Vérifiant d'un coup d'oeil furtif sur la branche et autour de l'arbre si elle n'avait rien oubliée, elle tourna à nouveau la tête vers la direction dans laquelle était partie son frère et se mit à courir.

Cela faisait un moment qu'elle n'avait pas courue, elle se rappelait le bien fou que cela faisait que de tracer dans les champs, sentir le vent s'engouffrer dans sa chevelure brune. Elle avait presque envie de rire sans vraiment comprendre pourquoi un tel engouement s'emparait d'elle. Prudence voyait son frère non loin d'elle courir toujours comme une flèche. Si seulement il se retournait, il reconnaîtrait sa soeur et s'arrêterait. Mais visiblement, non. Elle continuait sa course rapide, poussa une longue expiration et accéléra son sprint. En quelques secondes elle arrivait aux côtés de son frère, courant joyeusement avec lui. Elle riait et avait la respiration saccadée. « Bah alors, qu'est-ce-qu'il t'arrive Kenneth ? J't'ai fais peur ? » Et elle s'arrêta brutalement, ne voyant plus l'intérêt de courir puisqu'elle lui avait clairement signalée sa présence à elle, pas à un monstre. Le paysage était le même que l'endroit dans lequel ils avaient prévu de se retrouver. Posant les mains sur ses hanches, elle observa rapidement le paysage et criait à son frère. « Ici ça pourrait être pas mal, non ? » Et elle se laissa tomber sur l'herbe, s'allongeant tranquillement, les yeux fixant le ciel qui s'assombrissait de plus en plus. Elle ferma les yeux. Elle se sentait bien, oubliant demain, oubliant les jeux, oubliant les désirs de sa soeur et le Capitole.

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MessageSujet: Re: KENNETH ζ l'échappée-belle [SAISON 1]   KENNETH ζ l'échappée-belle [SAISON 1] Icon_minitimeLun 9 Avr - 1:05


Il pouvait presque sentir le sol légèrement se tasser, lorsque son talon touchait le sol, roulait pour mettre son pied à plat sur la terre et enfin lui servait à nouveau d’appui pour sa prochaine foulée. Ce mouvement incessant, ce rythme qu’il y avait dans la course avait quelque chose d’agréable. Ce n’était pas le même genre d’exercice que celui qu’il pouvait faire lorsqu’il retournait la terre, par exemple, ou transportait de lourdes charges. Cependant, même si ça aurait pu être agréable, cette course était au final loin de l’être, tant l’adrénaline avait afflué dans chaque artère, chaque vaisseau sanguin, chaque capillaire de son corps, lui embrouillant la tête et ne lui donnant qu’un seul objectif : la fuite. Il courrait si vite que son cœur frappait fort sur ses côtes, au point de lui faire mal, et que chaque rebond de ses organes vitaux, quand il touchait le sol, lui donnait l’impression d’expulser l’air de ses poumons et de suffoquer.

Déjà à quelques mètres de l’arbre, avec ses affaires sur le bras, il entendit des pas légers tomber derrière lui. Il faillit d’ailleurs passer à côté, tant cela était discret, mais le rush d’adrénaline à travers son corps avait aiguisé ses sens. La seule chose que son ouïe put clairement distinguer après cela fut le bruit des pas, amples et aisés, qui s’accélérèrent et le poursuivirent. Un humain ! Il avait un humain aux trousses ! Seigneur, pensa Kenneth, cela doit être un Pacificateur. Quelqu’un d’entraîné qui le rattraperait en quelques secondes et ne ferait qu’une seule et unique bouchée de lui. Une sueur froide commença à perler sur la peau de Kenneth, plus sous l’effet de la peur qu’à cause de l’effort, et à descendre le long de son dos. Il détestait cette sensation, qui ajoutait à son malaise et à sa crainte générale, tant cela donnait l’impression qu’un doigt froid, cruel et arachnéen vous caressait méchamment l’épine dorsale. Après cela, un bourdonnement résonna dans sa tête, l’empêchant d’avoir une idée claire du terrain qu’il prenait sur son poursuiveur ou – perspective beaucoup moins réjouissante – du terrain que son poursuiveur prenait sur lui. Afin de semer son opposant, il bifurqua donc dans la direction générale de l’étang, entouré de quelques arbres. Peut-être saurait-il grimper ? Pas sûr, c’était plus le truc de Prue ça. Prue ! Il fallait qu’il écarte le pacificateur, pour qu’il ne la voie pas quand elle arriverait.

Il en était là dans ses pensées, dans sa panique, quand, alors qu’il fixait toujours son objectif droit devant lui, il entendit un rire cristallin retentir à côté de lui. Kenneth tourna la tête, un peu – beaucoup – affolé et vit Prudence, ralentir le pas derrière lui. Il ralentit, la regardant toujours, essoufflé. Forcément, si c’était Prue, il n’aurait jamais pu la battre à la course. Sa sœur était un poids plume et elle n’avait donc aucun mal à courir de concert avec le vent, se faufilant partout. Alors que Kenneth était plutôt du genre robuste, un peu lourdaud, bien que pas spécialement baraqué non plus – disette oblige – et ne pouvait donc pas rivaliser avec des gazelles du genre de Prudence. Mais contre un tribut, dans l’arène … il avait toutes ses chances. Peut-être devrait-il se mettre à courir pour s’entraîner ? Le chiffre de ses septante-deux tesserae lui passa devant les yeux et une boule se logea dans son ventre.


    PRUDENCE – « Bah alors, qu'est-ce-qu'il t'arrive Kenneth ? J't'ai fait peur ? »

    KENNETH – « Ouais, plutôt deux fois … »

Son pied butta contre une pierre alors que Kenneth ralentissait toujours l’allure, ne faisant plus que de légères foulées et revenant sur ses pas pour rejoindre Prue. Dans son élan encore existant et avec sa grâce naturelle, il trébucha sur le gros caillou qui s’était mis sur son chemin et fit un cumulet en avant vers sa grande sœur. Il plissa les yeux et se redressa en position assise.

    KENNETH – « … qu’une. »

    PRUDENCE – « Ici ça pourrait être pas mal, non ? »

    KENNETH – « Je vote pour ici aussi. Inutile de courir plus loin, je pense. »

Prue se laissa tomber pas très loin de lui et s’allongea dans l’herbe, fixant le ciel. Il pensa qu’ainsi elle avait l’air paisible et il se dit qu’il aurait aimé pouvoir lui apporter cela pour le restant de ses jours : la tranquillité d’esprit. Quelque part, Kenneth espérait que Minnie arriverait à rejoindre le Capitole, qu’elle deviendrait riche et donnerait assez d’argent aux Dash pour qu’ils puissent vivre sans littéralement se tuer à la tâche. Que Prue, Aud, Lily et Rose, ainsi que le leurs parents ne manquent jamais de rien. Ce serait plus naturel que la charité parfois gênante d’Emma qui, malgré que ne pensant qu’à bien faire, le mettait mal à l’aise, avec les dîners fastueux auxquels elle les invitait, eux et leur famille.

Il déposa à côté de lui ses affaires et étendit mollement la petite couverture, puis rampa jusqu’à elle pour se coucher dessus. Il avait un coup de pompe, tout d’un coup. Il aurait bien dormi sur place. Il fit un sourire paresseux à Prue, apaisé par son calme apparent. Il ouvrit sa sacoche et jeta une œillade complice, presque jouette à la brunette.

    KENNETH – « Pourras-tu deviner ce que j’ai comme cadeaux dans ma hotte ? », à savoir donc un petit fromage de chèvre, son pain durci à la croûte noircie, ses pissenlits et racines filandreuses cueillies ou déterrées en cours de route et son petit couteau avec la casserole cabossée et les petites gourdes de fer remplies d’eau.

Il mit ses mains à plat sur la couverture et sonna un petit air façon « tambour suspense » pour ajouter un effet d’ambiance. Il rigola ensuite lui-même de sa propre stupidité. C’était une chose de gamin, mais la seule personne avec qui il pouvait bien se permettre ces gestes puériles, c’était Prudence, parce qu’au final, elle était sans doute la seule à vraiment comprendre le besoin, la responsabilité qu’il se sentait de prendre soin de sa famille. En cela, Kenneth était sans doute plus proche de Prudence que de personne d’autre, chez les Dash. Qui plus est, la jeune femme avait toujours été là pour lui, étant son pilier, sa confiance quand lui était sur le point de s’écrouler. Alors un peu d’innocence à ses côtés lui donnait simplement l’impression de pouvoir compter sur elle toujours, comme si elle avait le pouvoir de l’empêcher de partir pour l’arène, s’il était tiré au sort. Un fantasme qui allégeait la boule dans son ventre, le temps d’une soirée innocente en sa compagnie.

Du coin de l’œil, Kenneth sondait déjà l’endroit à la recherche de bois sec à brûler et de pierres à frotter pour obtenir du feu. Peut-être auraient-ils alors de quoi faire une soupe, avec les pissenlits et les racines.


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MessageSujet: Re: KENNETH ζ l'échappée-belle [SAISON 1]   KENNETH ζ l'échappée-belle [SAISON 1] Icon_minitimeMar 1 Mai - 18:16





L’ÉCHAPPÉE-BELLE
Une brise légère se faisait sentir, jouant doucement avec les cheveux de Prudence, allongée sur le sol. Tout aurait pût s'arrêter là, ici, maintenant. Paisible, ailleurs, loin de l'acharnement du travail, loin des responsabilités. Mais elle savait. Elle savait qu'une fois qu'ils auraient quitté ce champ, le quotidien reviendrait. Pourtant elle continuait d'apprécier ce moment tout en sachant qu'il ne serait qu'éphémère. Elle profitait du bon temps avec son petit frère aux champs. Ce pique-nique n'était qu'un leurre, mais se voiler la face de temps en temps, ça fait toujours du bien. N'est-ce-pas ?

La voix de son frère la tira de ses pensées. Elle tourna sa tête et réalisa qu'il se trouvait à ses côtés. Elle lui souriait. Elle était bel et bien à ses côtés, mais pourtant si loin. Son esprit était porté à des kilomètres du onze, à des millions d'années de Panem, loin. Inaccessible. Il lui fallu quelques secondes avant de comprendre les paroles qui étaient sorties de la bouche de son frère ainsi qu'un certain temps pour lui rendre son sourire malicieux. Kenneth posa ses mains sur la couverture et fit un roulement de tambour, rigolant par la suite. C'était dans ces moments-là que Prudence retrouvait ce petit frère innocent. Innocent et fragile. C'était dans ces instants qu'elle réalisait que malgré tout il avait peut être toujours besoin d'elle. Même s'il avait à sa charge plus de soixante-dix tesserae. En dépit de tout cela, il restait son petit frère. Et elle restait l'aînée. Elle se releva doucement à l'aide de ses mains et s'assit sur la couverture. Son ventre gargouillait désormais. « Mmh. Aucune idée, ça sent bon en tout cas. » Elle lança un regard amusé à son frère et attrapa la sacoche et l'ouvra. La jeune femme resta figée un instant, la bouche entre-ouverte. Du fromage, du pain — et peut importe qu'il ne soit pas aussi bon que ceux que les Capitolins ont —, des racines ainsi que des pissenlits. Il y avait aussi un petit couteau, une casserole et des gourdes remplies d'eau. Elle leva les yeux vers Kenneth, un sourcil levé. « Woaw. T'as trouvé tout ça où ? » Pause. Elle songea à ses pauvres petites baies. C'est clair que d'un coup, ça la faisait moins. Mais tant pis. C'était déjà ça ! Elle sortit son petit mouchoir contenant les baies et l'ouvrit. Elle posa tout cela sur la couverture. Les baies avaient l'air succulentes. Elles l'étaient sûrement, d'ailleurs, puisqu'elles étaient destinées à être envoyées au Capitole. Personne ne voulait étouffer ces chers braves gens, paraît-il..

(...)

Pendant ce temps, deux hommes traînaient à la lisière des champs. L'un était grand et robuste et l'autre était petit et avide de souffrance. Les deux aimaient le pouvoir comme un habitant du onze aime les baies interdites. « Bon, Arold, j'me fais chier. Quand est-ce-qu'on passe à l'action ? » Evidemment, le petit gars parlait de prendre sur le fait des habitants du onze entrain de faire quelque chose d'illégal. Il savourait d'ailleurs l'instant où il conduirait les malfrats sur la place publique pour un châtiment des plus sévères. Il jubilait, clairement. Arold ricana bêtement, un sourire malsain imprimé sur son visage. Il trouvait que Peter, son co-équipier Pacificateur, était impatient et parfois bien stupide. Mais s'il y avait bien une chose sur laquelle il le soutenait, c'était sur les châtiments. Corporels, mentales, tout était bon pour torturer un innocent. « Depuis quelques temps c'est le no man's land niveau correction. On dirait qu'ils se sont tous calmés. » lâcha lourdement Arold. Et Peter de répondre : « Ou ils se planquent mieux. » Arold lança un regard complice au petit Peter. « A nous de les débusquer, alors. » Peter le vilain fit un sourire pas inoffensif pour le moins du monde et tapota virilement l'épaule d'Arold — en se mettant sur la pointe des pieds, cela va de soit — puis ce dernier rebroussa rapidement le chemin pour arriver à une petite case, il sortit deux fusils très modernes et en lança un à son camarade. Peter ne parvint pas à rattraper l'arme qui tomba à ses pieds, il se pencha, et la saisit, ignorant les moqueries d'Arnold. Puis les deux pacificateurs se mirent en route, s'enfonçant dans les hautes herbes des champs du district onze.

(...)

« J'ai réussi à chiper ça sans me faire prendre. » lança-t'elle avec un sourire. Soudain elle repensa à cette fois où elle avait faillit finir punie sur la place publique. Un pacificateur l'avait sortie de ce cul-de-sac. Elle secoua la tête afin de chasser ces souvenirs qu'elle aurait parfois préféré oublier et arbora un nouveau sourire. « Alors.. avec Emma, c'en est où ? » lança-t'elle d'un ton amusé. La jeune femme savait très bien que son petit frère et sa meilleure amie étaient attirés l'un envers l'autre et aimait bien taquiner Kenneth avec ça. Parfois, elle se disait que leur romance aurait bien besoin d'être boostée pour voir officiellement le jour, mais ne dit-on pas que ceux qui s'aiment se retrouvent forcément ? Prudence saisit un morceau de pain qu'elle déchira et appliqua un peu de fromage sur le pain. Elle tendit le pain à Kenneth avec un sourire doux comme elle savait si bien les faire. En plus, il paraît que l'on parle mieux une fois la panse remplie. « Tu t'occupes de faire bouillir les racines ? » demanda-t'elle simplement, attrapant une baie qu'elle fit rouler dans sa paume avant de l'engloutir.

911 mots.


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