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 EMMA ζ encore une belle journée sous le soleil, dans le onze [SAISON 1]

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CITOYEN DE PANEM
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MessageSujet: EMMA ζ encore une belle journée sous le soleil, dans le onze [SAISON 1]   EMMA ζ encore une belle journée sous le soleil, dans le onze [SAISON 1] Icon_minitimeDim 4 Mar - 16:33


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daily life is a bitch

Certains matins, Kenneth se levait avec un poids sur le ventre. Il avait le sentiment de n’être qu’un tout petit engrenage ridicule dans une machine gigantesque, froide et calculatrice : le Capitole. Ces jours-là, le plus difficile était de se forcer à aller travailler, à traîner sa carcasse sèche jusqu’au champ et de se mettre à exécuter les mêmes gestes répétitifs qu’il faisait depuis maintenant quatre ans, lorsqu’il avait dû remplacer son père aveugle au maintient de la famille. D’ordinaire, s’occuper de ces terres qui lui « appartenaient » - sous la tutelle du Capitole - n’était pas si pénible. Il essayait d’y penser comme un jeu et d’adopter l’état d’esprit d’un petit garçon avide de grandir, parce qu’il veut faire comme son père, se muscler et faire tomber les filles. Mais se mettre dans de telles conditions devenait de plus en plus difficile pour le jeune homme, tant les responsabilités pesaient sur ses épaules et lui donnaient parfois le sentiment d’étouffer en coulant. Il se sentait submergé, effrayé par les vies qu’il tenait entre ses mains : celles de ses cinq sœurs et de ses parents. Ils comptaient sur lui, se répéta-t-il.

C’est sur cette unique pensée que le jeune Dash parvint enfin à s’extirper de sa couette fourrée de paille, en soupirant lourdement, pour déposer ses pieds chauds sur la pierre glacée de la pièce, ce qui ne manqua pas de lui arracher un grand frisson. Il ne s’agissait pas là de sa chambre – personne chez les Dash ne possédait sa propre chambre – mais de la pièce qui leur tenait avant tout lieu de salle de bain familiale, grâce à une énorme bassine en cuivre qui reposait dans un coin de la pièce, entourée de cruches qui servaient à la remplir quand il fallait se laver, et de savons piquants faits maisons. Mais c’était également dans cette pièce que dormaient les quatre enfants les plus âgés de la très imposante fratrie Dash : Prudence, Kenneth, Minnie et Aude, qui avait tout jute quatorze ans. Les deux benjamines, Lily et Rose, n’avaient que sept et neuf ans respectivement et dormaient encore avec leurs parents. Dans cette pièce, il n’y avait que Kenneth qui avait vraiment un lit. On le lui laissait pour qu’il puisse se reposer convenablement avant de recommencer une dure journée de travail. Les autres dormaient sur des matelas à même le sol. Enfin, d’ordinaire, car, aujourd’hui, la pièce était déjà vide.

Réalisant sa solitude, Ken se leva plus rapidement et en trois grandes enjambées traversa la pièce pour débouler dans la pièce principale. Il ouvrit l’un des placards de la cuisine et en sortit un petit pain noirâtre qu’il enfourna dans sa bouche. Il le laissa là, pendant hors de sa cavité buccale, tandis qu’il passait un marcelle blanc sur son dos et qu’il glissait ses jambes dans un jean troué. Ce n’était pas très folichon, comme accoutrement, mais c’était déjà trop habillé pour le champ.

Il ne lui fallut pas plus de dix minutes après s’être levé pour être dehors, sous le soleil doux, occasionnellement caché par quelques nuages, en marche pour l’extrémité du champ sur lequel sa famille travaillait depuis quelques générations. Aujourd’hui, il s’occupait de la partie ‘légume’ des terres. Il allait retourner la terre pour planter les semis de tomates.

Il attrapa une bèche posée contre le mur en chaume de la petite fermette, mis sous son bras un sac de cinq kilos de purin pour engraisser le champ et appela ses trois ridicules petites chèvres à sortir de la grange pour traverser le champ. Il marchait depuis cinq minutes et était à mi-chemin, le nez en l’air, pensant à combien il aurait aimé vivre une vie différente, où la pression des Hunger Games n’aurait pas existée, ce qui lui aurait laissé le temps de grandir, quand ses stupides chèvres se mirent à bêler en cœur et à trottiner, joyeuses, vers leur enclos tapissé d’herbe tendre. Et, bien sûr, ce qui devait arriver arriva : l’une d’elle se dit que passer devant Kenneth serait un chouette raccourci et elle fonça obliquement devant lui. Ce dernier trébucha sur ses propres pieds en essayant d’éviter de tomber sur son idiote de biquette. Et, l’un dans l’autre, son sac de purin amortit généreusement sa chute, son genou cagneux tombant sur la surface molle du plastique qui recouvrait l’ignoble bouse et le transperçant la micro-seconde d’après, entraîné par le poids du jeune Dash qui tombait sur le sac.

Fantastique, se dit-il en restant immobile quelques minutes, les lèvres pincées, inspirant et soupirant à grandes goulées. Il venait de s’écraser le genou dans du crottin de vache tout droit importé du dix. C’était absolument fantastique ! Et en plus, ça puait à dix mètres à la ronde. Son genou et donc, par extension, lui, Kenneth Dash, puait à dix mètres à la ronde. Il jeta un regard laconique à ses biquettes, heureuses, qui avaient atteint leur enclos favori pour brouter. Elles s’en fichaient complètement. Aucune ne se serait arrêté pour lui faire une léchouille compatissante sur la main ou quoi … Rien !

Cette journée s’annonçait horrible, pensa Kenneth en regardant les fils électriques qui émettaient un léger bourdonnement, signe de leur activité, à deux dizaines de mètres de là où il était. Il était prisonnier, condamné à cultiver des tomates et du coton pour le Capitole en espérant pouvoir garder quelques restes pour sa famille en se vautrant dans le crottin ! Il ne pourrait jamais rien construire ou vivre de significatif, seulement être un maillon sans importance dans une chaîne éternelle qui ne visait qu’à contenter la capitale. Toutes ces pensées dépressives remplissaient le cœur d’habitude si léger et simple de Kenneth, alors qu’il se mettait en route pour travailler. Il en avait marre de travailler ! Quand est-ce qu’il aurait des vacances ? Il lui semblait qu’il n’en avait jamais eues.

Arrivé au bout du champ, il laissa tombé le sac de purin transpercé, appuyé sa bèche contre la clôture en bois qui longeait le sentier qui reliait sa petite fermette à la route de pavés qui se dirigeait vers la ville, et se dirigea vers l’enclos de ses chèvres où il s’agenouilla devant l’abreuvoir, un seau à la main. Il rempli celui-ci à ras bord et sorti un carré de tissu grossier de sa poche, l’imbiba d’eau de son seau et essayé de nettoyer l’énorme motte d’excrément gluée à son genou en soufflant de dépit.



    KENNETH - « Fait chier, bordel ! Je pourrais pas avoir un peu de chance, pour changer ? »


Encore une belle journée sous le soleil, dans le onze.



1101 mots
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CITOYEN DE PANEM
Emma A. Wakefield
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ϟ 1ERE MOISSON : 01/02/2012
ϟ MESSAGE : 760
ϟ AVATAR : holland roden.
ϟ MULTICOMPTE : velvet baxter.
ϟ DISTRICT : sept.
ϟ AGE : twenty-one y.o
ϟ METIER : mentor du sept.
ϟ HUNGER GAMES : non
ϟ RÉBELLION : indécis
ϟ COMPÉTENCES : SLAVE
Emma A. Wakefield
ADMINISTRATRICE DE DAUGHTER OF FIRE
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MessageSujet: Re: EMMA ζ encore une belle journée sous le soleil, dans le onze [SAISON 1]   EMMA ζ encore une belle journée sous le soleil, dans le onze [SAISON 1] Icon_minitimeDim 4 Mar - 18:38
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