Sujet: I know you, isn't it? [SAISON 1] Ven 12 Oct - 22:09
Je t'ai déjà vu.
Glitery avait mal aux pieds. Rien que de penser aux futures ampoules, gorgées de pus, rougies et enflées, elle fit une grimace. Elle venait de faire sa "rentrée", en effet, c'est elle dorénavant qui s'occupait des rapports clients pour faire bonne impression par rapport à l'entreprise de diamants. Des talons hauts roses flashys avec de petites dentelles partout, un tailleur assorti. Son maquillage faisait d'elle un pot de peinture, conformément à la mode du Capitole. Elle en avait marre de ces escarpins ridicules, marre de ce maquillage totalement effrayant, marre de ces faux cils qui lui griffaient les paupières. Elle n'était plus habituée à tout ça, cette vie débauche, ou tout était factice, du physique aux sentiments. Le Capitole et ses divertissements étaient de la poudre aux yeux pour tous ces riches citadins ne pensant qu'a claquer leur fric. D'ailleurs, c'en était plutôt inquiétant, ça faisait longtemps que le Capitole ne lui avait pas confié une "mission". Ces missions étaient très courantes après sa victoire, ayant un physique alléchant, elle était le cadeau de la soirée de certains aristocrate, la seule règle était de se laisser faire tel un mollusque. Abominable. Mais c'était ça ou sa famille. Et puis, peu après, son corps à perdu de sa fraîcheur, même si Glitery est obligée d'aller au Capitole d'une façon très soutenue et régulièrement, c'est bien moins qu'avant, et elle en est soulagée. Elle adore sa vie dans le district 1. Bien que tout le monde la prenne pour une déglinguée, ce statut lui va très bien. Au moins, personne ne vient l'embêter, elle vit seule ou presque et peut martyriser ses élèves. Ah oui, Glitery n'a pas de "compétence", activité qu'on est censés développer les vainqueurs après leur victoire, alors pour s'occuper, elle entraîne les futurs moissonnés, enfin, ceux qu'elle trouve les plus prometteurs. Elle les emmène au bout de leurs forces et les apprends à ce relever dans les situations les plus extrêmes, comme ils seront amenés à le faire dans l'Arène. Elle se dit que c'est pour leur bien si elle les traite comme des sous-merde, ça éveille en eux une haine contre le monde entier, une haine, une hargne qui sera leur seule aide dans l'arène, s'ils n'ont pas une flamme qui leur dévore les entrailles, ils peuvent penser à eux à l'état de steak. Glitery sortit de ses pensées. Il faisait noir maintenant, mais au Capitole, les lampadaires étaient très régulier et diffusaient beaucoup de lumière, on voyait bien qu'on ne pouvait pas parler d'économies d'énergies aux citadins de la mégalopole. Quand elle pensait au districts périphériques ou les coupures d’électricités étaient une habitude et quasi quotidienne, sa vie la répugnait. Elle ne pouvait pas tellement juger les gens du capitole car elle n'avait jamais mal vécu à aucun moment de sa vie, hormis dans l'arène. Elle s'arrêta un moment puis reprit son chemin. Elle vit une grande enseigne lumineuse, c'était un restaurant. Elle s'asseya à une de leurs tables et commanda un cocoa.
CITOYEN DE PANEM
IDENTIFICATION PASS
ϟ 1ERE MOISSON : 23/08/2012 ϟ MESSAGE : 547 ϟ AVATAR : Sam Worthington (guardianangel) ϟ MULTICOMPTE : Théodore M. Hymes ϟ DISTRICT : quatre - réside désormais au Capitole ϟ AGE : 23 ϟ METIER : Journaliste et Mentor (71èmes HG) - A un talent caché pour le dessin. ϟ LIFESTYLE : excellentes, un peu trop à son goût d'ailleurs. Mais pour tout dire, il ne crache pas dessus, bien au contraire... ϟ HUNGER GAMES : oui ϟ RÉBELLION : contre ϟ COMPÉTENCES : SURVIVOR
Maël A. Reh
MODÉRATEUR DE DAUGHTER OF FIRE
Sujet: Re: I know you, isn't it? [SAISON 1] Jeu 25 Oct - 22:50
Le trajet du retour m’avait semblé interminable tant il me tardait de rentrer dans mon appartement et au Capitole tout simplement. Les deux semaines passaient dans le district quatre avaient été une pure horreur. Pourtant, si j’avais hâte de rentrer, ce n’était pas forcément parce qu’une famille heureuse m’y attendait, loin de là, il n’y avait guère que Rouge qui se soucier de moi. Et je laissais derrière moi, comme quatre ans plus tôt, Sissandra et Emmelia. Je n’avais même pas tenté de voir mes parents, me sachant trop psychologiquement fragile pour faire face à un nouveau rejet. Je songeai en me réveillant dans l’univers qui était désormais le mien, à tous les trajets entre le Capitole et le D4 que j’avais fait. Le premier, voilà quatre ans donc, j’étais avec Myriam et nous tentions d’oublier qu’un de nous deux ne pourraient pas rentrer pour profiter de notre complicité. Il était d’ailleurs étrange, et amusant, de nous voir évoluer ensemble puisque nous étions toujours, ou peu s’en fallait, en harmonie de mouvements. Lorsque nous combattions l’un face à l’autre, les enchaînements s’éternisaient puisque nous prévoyions ce qu’allait faire l’autre… jusqu’à ce que je fatigue, bien sûr, et commette une faute que Myriam avait déjà vu venir…
C’était donc le premier voyage, qui s’était inévitablement conclu par mon retour, seul. Infiniment seul. L’année d’après, j’étais retourné au Capitole avec l’intention d’y rester et si on exceptait mes retours le temps de vagues week-end, je m’étais tenu à cette promesse implicite jusqu’il y avait deux semaines. Je n’avais pas eu le choix, en même temps, puisque c’était un ordre du Capitole et j’avais réellement revécu mon retour des jeux. Ca faisait mal, très mal. Si le Capitole avait donné cet ordre pour détruire le peu d’équilibre psychologique que j’avais retrouvé avec peine grâce, en partie, à Rouge, il avait parfaitement réussi son coup. Dès la première nuit, j’avais fait des cauchemars, merci Siss, et moi qui étais déjà insomniaque, je n’avais pas du cumuler plus de trente cinq heures de sommeil au cours des quinze jours qui venaient de s’écouler. Jamais je n’avais autant dessiné que pendant les nuits, jamais je n’avais plus bu que pendant les journées. Non. C’était faux. J’avais bu, certes, beaucoup, re-certes, mais j’avais aussi beaucoup perdu mon temps à courir dans la campagne et sur la plage. J’avais toujours aimé courir, m’entraîner en vue des jeux, à manier l’épée, mon arme de prédilection, comme tous les petits garçons, ou la hache, bien moins fine mais tout aussi efficace comme s’en souvenait mon bras.
En bref, j’étais fatigué. Mon maître chanteur m’avait contacté dès mon arrivée, hier soir, mais c’était inutile qu’on se voit : j’étais si épuisé que je n’arrivais plus à réfléchir à la moisson prochaine. De plus, ma discussion avec Sissandra m’avait ébranlé. Je ne savais plus où j’en étais. En fait, une seule chose était une certitude : je ne concevais pas un monde, je ne concevais pas Panem, sans Capitole. Myriam et moi avions grandi sous son ombre, sous sa protection et dans la peur, l’appréhension et l’impatience des jeux. Ces derniers nous poussaient à toujours travailler plus dur à l’école à nous dépasser à l’entraînement pour être le meilleur. Je détestais le Capitole, je le haïssais, parce qu’il m’avait privé de ma sœur. Tant qu’il existait, je pouvais haïr quelqu’un pour l’absence de Myriam. Mais si jamais le Capitole et le Président Snow tombaient, je frissonnai à cette éventualité. Si un jour le Capitole tombait, j’avais la certitude que plus un seul rempart ne se dresserait entre moi et ma haine. Déjà maintenant, même si la faute retombait en grande partie sur mon mentor et le Capitole dans mon esprit, j’étais rongé par la culpabilité, et le dégoût de moi-même. J’avais beau tenter par tous les moyens de m’excuser, j’étais celui qui avait tué Myriam. Voilà.
Je me levai avec difficulté de mon plumard. Je n’avais pas envie de me lever. Mais… il le fallait bien. Parce que j’avais promis à Sissandra d’avoir des nouvelles de Nale même si je ne l’avais pas dit aussi explicitement. Je jetai un regard à l’extérieur. Nous étions en fin d’après midi. J’avais donc dormi toute la journée, ce qui n’était pas étonnant vu les deux semaines précédentes. Au moins, je n’avais pas passé la nuit à dessiner. Au moins… Je secouai la tête puis me dirigeai lentement vers la salle de bain. Là, je me passai de l’eau glacée sur le visage pour bien me réveiller. Et dans un état second, les paupières encore lourdes, je me rendis dans la rue, ne sachant par où commencer. Finalement au bout d’une heure, je n’avais rien appris, je m’étais posé dans le premier restaurant qui avait croisé ma route, étant trop loin de chez moi pour y rentrer avant la nuit. J’étais donc attablé à dessiner avec un crayon emprunté à un serveur, esquissant lentement mais sûrement les traits des différents paysages de mon district. La crique dans laquelle nous avions tant joué, Myriam, Sebastian et moi, avait pris forme et je m’attelai à rajouter la maison des Kasy lorsque la porte du restaurant s’ouvrit dans un cling retentissant. Je ne levai la tête que lorsque le propriétaire se déplaça lui-même pour accueillir la nouvelle venue. Glithery Diamond. Une pimbêche du District 1 qui avait gagné les jeux des années avant moi et que je n’appréciais que très difficilement. En fait, je me méfiais d’elle au plus haut point. C’était une carrière, du district le plus riche et mieux vu, et en plus, elle avait gagné. En fait, elle rassemblait tous les éléments qui la rendaient antipathique à mes yeux. Et pire encore, je me devais d’être cordial en sa présence. Plus que cordial même… Affable, hypocrite. Mes yeux ne mentaient jamais, ils en étaient incapables, et leur couleur rejoignait celle de l’orage avec la violence qui l’accompagnait, dès que je croisais la blonde. J’avais un rôle à jouer, et ce n’était pas celui de Maël, mais celui de Maël Alexander Reh, vainqueur des 71ème jeux…
« Glithery, quel plaisir de te croiser… »
Je me levai souplement, essayant de mettre de côté le fait que je devais être aussi bronzé qu’un membre du district quatre, et que mes cernes et mes traits tirés ressortaient encore plus que d’habitude. Dans un mouvement rapide, étonnamment d’ailleurs, je fourrai mes dessins sans la poche de mon jean, afin d’éviter qu’elle ne les voies, et je m’assis sur une chaise de sa table, un sourire plus qu’hypocrite au visage.
« Déjà rentrée du District Un j’imagine ? »
Je supposais qu’elle aussi avait du rentrer chez elle le temps que le Capitole gère les retombées de l’attentat. En fait, j’espérais plutôt que c’était le cas, sans trop y croire toutefois. Si le Capitole n’avait pas veillé à me détruire, il était certain que j’aurai pris par à la rébellion, aiguillé par ces crétins qui pensaient avoir le pouvoir de faire tomber Snow. Je savais que le Capitole veillait à garder les vainqueurs sous sa coupe, mais il était aussi certain que la blondasse ne posait par de problèmes aux Pacificateurs, elle. Elle était trop lèche-botte et carnassière pour s’adonner, comme moi, à la boisson et à la dépravation. Je commandai d’ailleurs un whisky, le sixième si j’avais bien compté. Heureusement que le propriétaire savait qu’il m’en fallait une vingtaine pour commencer à m’abrutir, sinon il aurait refusé au quatrième.