PRENOMS ϟ Tessa, hérité de sa grand-mère maternelle et Jasmin, en raison de la fleur que sa mère se mit à peindre sans arrêt lorsqu'elle apprit qu'elle était enceinte, elle estime que cette fleur est douce, apaisante, tout comme l'est et doit l'être Tessa ; NOM ϟ Skovbye, une légende raconte que la famille viendrait d'un pays lointain appelé Russie, parait-il, mais personne n'en a réellement de preuves ; DATE DE NAISSANCE & AGE ϟ elle est née il y a de cela quinze ans désormais, un vingt-cinq mai au lever du soleil ; DISTRICT ϟ six, depuis la naissance et probablement jusqu'au corbillard ; METIER ϟ sa mère étant malade, Tessa a pour travail de la surveiller chaque jour, néanmoins, elle aimerait secrètement devenir pilote, mais l'idée de travailler au compte du capitole ne l'enchante guère, alors elle réfléchie toujours ; SITUATION CIVILE ϟ célibataire, Tessa n'y pense pas, elle n'a jamais rencontré quiconque envers qui elle pourrait ressentir un pareil sentiment qu'est l'amour, c'est tellement abstrait à ses yeux ; ALLEGEANCE ϟ depuis le berceau, on lui a toujours répété que si le Capitole était comme ça, c'est parce qu'il fallait qu'il en soit ainsi, que son avis n'y changerai rien et ne ferait que lui attirer des ennuis. mais Tessa n'apprécie guère le Capitole, et bien qu'elle soit une pacifiste, elle possède un vieux carnet qu'elle cache sous son matelas où elle met au point des plans infaisables pour faire chuter le capitole ; GROUPE ϟ sacrified lambs ; CREDIT ϟ jasminevanden@tumblr pour la bannière et @lj pour l'icon

QUE PENSEZ-VOUS DU CAPITOLE ? ET DEPUIS L'ATTENTAT ? je n'y pense pas. j'ai appris à m'abstraire de la douleur infligée par le capitole, j'ai appris à coucher mes plaintes sur du papier plutôt que de prononcer ces mots à voix haute. je vous mens. j'y pense sans cesse. chaque jour, je revois le corps de mon petit frère s'effondrer sur le sol une dernière fois. je vois le regard vide et blanc des autres habitants du district. ils ne font rien. ils ont à peine levés les yeux. et mon frère est là, étendu sur le sol. et je ne peux rien faire. rien. je hais le capitole. je le hais un peu plus chaque jour, mais je sais que mes plans stupides et ma faible voix n'y changeront rien. alors j'hurle en silence, attendant que l'orage passe.
QUEL EST VOTRE AVIS SUR LES JEUX ? ils me dégoûtent, comme chaque chose que le capitole effleure ou confectionne entièrement. être forcée à regarder cette horreur, c'est de la torture. mais le pire, c'est de voir comment les tributs changent, une fois menacés de mort. certains se révèlent profondément bons, refusant de tuer, et d'autres mutent en réels animaux. ils abattent tout ce qu'ils trouvent sur leur chemin, la peur les bouffant à petit feu. c'est de la manipulation. nous ne sommes qu'une bande de manipulés.
RÉCEMMENT, LE CAPITOLE A SUBI UN ATTENTAT LORS DE LA FÊTE DU PRINTEMPS. QU'EN PENSEZ-VOUS ? je ne vous dirais jamais de vive voix combien de fois j'ai prié pour que le président ait crevé dans l'attentat, jamais. je soupirerais simplement, plaidant la cause des pauvres prisonniers dont on ne sait rien de ce qui leur ait arrivé. je vous regarderais avec beaucoup de tendresse et ferait la moue. et vous me croirez, parce que je ne suis qu'une innocente gamine soumise au sort qu'on lui impose.
QUE REPRESENTERAIS POUR VOUS DE PARTICIPER AUX JEUX ? je serais morte de trouille, sûrement. pas de mourir, non. peur de ce que je deviendrais, une fois plongée entre les murs de l'arène. peur de ce que je serais. peur de devenir une tueuse sans scrupule, ou alors d'être une gamine trop faible pour tuer, se laisser mourir. tuer, ou être tué. je ne sais pas. je ne veux pas y penser, voilà.
QUELS SERAIENT VOS ATOUTS DANS L’ARENE ? je sais poser des pièges, plutôt médiocres quant il s'agit de nourriture, cependant, je sais tuer de plusieurs façons. enfin, je pense, je n'ai jamais mit mes plans à exécution. pour l'instant, ils ne sont que des esquisses. aussi, je pense être assez indépendante et méfiante, ne faire confiance à personne, ça doit déjà être pas mal. ensuite, je pense être plutôt intelligente, en espérant que cela comble le manque cruel de force que je possède, sauf avec un couteau entre les mains, mais c'est une toute autre chose.
QUEL SERAIT L'OBJET PERSONNEL QUE VOUS EMPORTERIEZ DANS L’ARENE ? mon carnet où j'écris toutes mes pensées. il est à lui seul le dernier souvenir que je possède d'Oliv, il rassemble mes rêves, mes déboires et mes envies dévorantes de vengeance. j'y glisse aussi plusieurs croquis fait à la va-vite. j'y tiens énormément, je ne pourrais pas m'en séparer.
QUE PENSEZ-VOUS DE LA SPECIALISATION DE VOTRE DISTRICT, DE VOTRE NIVEAU DE VIE ? les transports? ma foi, bien que j'aime particulièrement tout engin qui peut voler, la spécialisation de mon district, à savoir le six, n'est pas mon truc. quant à mon niveau de vie, il est difficile, mais je vous assures que malgré ça, tout va presque bien.

Le regard rivé à la fenêtre, il scrute la neige, l'air impatient. Il tapote des doigts la vitre abîmée. Tu couches tes dernières pensées sur ton carnet et le referme. A cette époque, il n'était conservé dedans qu'uniquement tes envies, tes désirs. C'était un moment où tout allait bien. Il se tortille, trépigne. T'as bientôt fini?! Tu souris doucement et relève les yeux vers le petit d'homme qui orne un grand sourire. Tu saisis la vieille écharpe de ta mère et l'enroule autour du cou d'Oliv. En route, frangin! Vous sortez de la maison, l'air est glacial, mais les rires innocents de ton petit frère sont une bouffée de chaleur. Vous jouez, tu lui cours après, vous riez. C'est niais, mais dans cette société de malades, un peu de bonheur n'est jamais de trop. Surtout que celui-ci ne dure jamais bien longtemps.. Il saute de rochers en rochers, manquant de se ramasser dans la neige sale bien plus d'une fois. Tu sors ton carnet et ton crayon puis te met à le dessiner. T'aimes bien immortaliser les moments comme ça quand tout va bien, parce que ça arrive pas souvent. Puis il se relève et te lances son regard qui, avec le temps, de donne encore presque envie de sourire. Il te dit qu'il revient, qu'il va te chercher quelque chose, une surprise délicieuse, parait-il. Il te demande de fermer les yeux le temps qu'il aille récupérer ce fameux met exquis. Alors doucement, tu fermes tes paupières.


Quand tes yeux s'ouvrent à nouveau, l'air est glacial. Il n'y a plus aucun bruit. Tu fronces les sourcils, il a dû s'éloigner un peu trop, songes-tu. Oh, ça pour être allé trop loin.. Tu te relève promptement et l'appelle. Une fois. Rien, absolument rien ne bouge. Aucun bruit. Tu es simplement entourée de neige. Le vent siffle doucement, faisant virevolter tes longs cheveux abîmés. Deux fois. L'air se refroidit, mais toujours aucun son. Tu commences à t'avancer ici et là, à siffloter tranquillement comme si tout allait bien alors que ton coeur commence à détonner. Tu as peur. Trois fois. Rien.. jusqu'à ce qu'un crie se fasse entendre. Des plaintes surgissent d'ici et là, tu cours, tu cours à t'en arracher les jambes, tu hurles aussi. Oliv! Oliv! Puis tu arrives sur la place publique. Tu découvres ton frère, des baies rescapées de la neige à la main. Un pacificateur le tient d'une poignée ferme. Tes yeux commencent à dévisager l'assemblée qui s'est dressée pour observer ce qu'il se passe. Personne ne réagit. Personne n'ose demander à cet homme sans coeur de relâcher ce petit bonhomme. Ton frère. Tu te mords la lèvre à te la déchirer. Le Pacificateur arrache les baies de la main d'Oliv. Il t'ose un dernier regard, comme s'il savait ce qui, dans la seconde qui suivit, allait se produire. Et l'homme porte un dernier coup à ton frère. Un cri t'arrache le fond de la gorge. Son prénom. La haine, la peur, la tristesse, l'incompréhension et l'injustice t'envahissent. C'est ta faute. Tu scrutes la neige sale coloré d'un rouge sang, impuissante. Et soudain, ton monde semble s'écrouler. Tu es comme figée, impossible de détourner les yeux du cadavre de ton petit frère. De ton petit frère que t'as laissé s'éloigner.

La neige est dégueulasse, souillée par les chaussures sales de tout le monde. Avant, tu aimais t'y jeter avec Oliv, ton petit frère. Mais depuis qu'il n'est plus de ce monde, la neige, tu la vois plus blanche et douce. Tu la vois crade, répugnante, dégoûtante. Tu vois le mal partout depuis qu'Oliv ne te lances plus ses grands sourires remplis de bonheur. Tu méprises les gens, tu les crains. Mais tu n'en montre rien. Tu caches ton jeu, comme on te l'a toujours dit, et redit. Tu laisses les gens penser que tu es cette adolescente paisible et calme, alors qu'à l'intérieur de toi, tout brûle. Tout se consume. Tu aimerais tous les tuer, tu en crèverais. Mais tu ne pourrais pas lever la main sur eux. Tu le sais, car dans chacun de leurs sourires tu retrouves, rien que l'espace d'un instant, l'innocence et la douceur d'Oliv. Mais il est parti. Plus jamais tu ne le reverras. Tu le sais. Tu le sais, mais ça te tues. Ton coeur n'est désormais rien de plus qu'une épave, qu'une coquille vide. Il semble avoir laissé un bien grand vide en partant de si bon matin. Ton coeur se sert lorsque tu repenses à son souvenir. C'est dégueulasse. C'est injuste. Tu te laisses tomber dans cette neige dégueulasse. Tes genoux se frappent. Tu enfouis ta tête contre eux. T'aimerais disparaître. Mais ton corps est cloué à ce fumier dans lequel tu crèveras. Tu essayes d'arracher, de détruire cette neige dont le blanc cassé te brises les rétines.. ou peut être le coeur. Tu revois la neige imbibée de sang. L'espace d'un instant, tu le revois, titubant au sol. Tu aimerais oublier cet évènement. Que tout ça s'en aille. Qu'ils aillent tous au diable.. Mais tu réfléchis. Ils disent que le paradis est en haut, alors ici.. ce doit être l'Enfer?


Il n'y a que le bruit du rocking-chair de ta mère, se balançant au rythme du vent froid, qui hante ta maison. Ton père est au travail, il est transporteur. Appuyée contre le poteau, tu laisses ta tête reposer contre le bois frais. Tu la regarde, ta pauvre mère. Elle n'est plus jolie. Tu l'a remarqué lors d'une matinée fraîche alors qu'elle t'offrait un de ses plus beaux sourires. Tu as lu en elle. Son sourire est vide. Elle n'est plus qu'un déchet, vide elle aussi. Elle est épuisée, fatiguée et souillée par la famine. Elle travaille dans une petite entreprise où elle gère le stock. Mais tu vois bien qu'elle est lente, elle n'a plus cette joie de vivre qui, autrefois l'habitait. Tout est parti. Elle semble vouloir s'en aller, elle aussi. Tu le penses car elle en cesse de parler en regardant l'horizon comme si elle voulait s'y jeter. Tu le sais car elle parle doucement, lentement, comme si elle n'en avait plus la force. Tu le sais car elle s'est mise à parler toute seule en regrettant bien trop le passé. Elle sombre dans l'oubli. L'oubli la ravage, la détruit. Et toi, tu la regarde s'auto-détruire, sans même tenter de l'aider. Toi, tu refoules ta haine dans ton carnet. Tu te défoule entre ces pages jaunies, tu caches ta haine dans un bout de papier. Mais un jour, cette haine te consumeras à ton tour. Et tu finiras par succomber. Tessa, murmure-t'elle d'une voix douce, te ramenant à la réalité va chercher ton frère. Il se fait tard, cela fait des jours que je lui répète de rentrer plus tôt! achève-t'elle d'un petit rire doux pendant que tu restes figée. Ton coeur se fissure. Tu ne sais pas comment lui dire que ce soir, Oliv ne rentrera pas. Plus jamais, d'ailleurs. Mais tu ne veux pas lui briser le coeur, même si tu sais que demain elle répétera les mêmes choses, encore.. et encore. Elle vit dans le déni. Quelque part tu l'envies, elle pense encore qu'Oliv est vivant. Toi, tu sais bien que non.. Et la vérité a toujours été une raison de regretter l'incertitude, tu le sais.. Alors tu te contentes d'hocher la tête, et de lui répondre doucement j'y vais, maman.