PRENOM(S) ϟ Williwaw désigne un vent froid et imprévisible qui balaye les montagnes. Ses parents, lorsqu'ils l'ont nommée ainsi, ignoraient à quel point ce choix correspondrait plus tard à son inconstance, à sa force réfrigérante, et à son efficacité légendaire. Dew désigne la rosée. C'est un prénom qui se veut apaisant, doux, plein de fraicheur. Il ne correspond pourtant que très peu au caractère étrange qui caractérise Willy. De toute manière, la douceur et la fraicheur ne sont pas connues de grand monde à Panem; NOM ϟ Elderberry. Un nom qui, bien que peu répandu, ne sonne comme étranger aux oreilles de personne, au moins au sein du district ; DATE DE NAISSANCE & AGE ϟ Elle est née un 17 Août, il y a de cela 19 ans. C'était une journée particulièrement orageuse qui laissa le district entier couvert d'une épaisse substance boueuse ; DISTRICT ϟ sept ; METIER ϟ Elle est apprentie auprès de l'un des menuisiers du district. À son métier officiel, elle doit cependant associer celui de seule figure féminine de la famille, et se retrouve ainsi à faire office de cuisinière, occasionnellement de plombier, et fréquemment de couturière. Si elle avait eu le choix d'ailleurs, elle aurait sans doute fait carrière dans la couture. Elle est juste née au mauvais endroit.; SITUATION CIVILE ϟ Willy-Dew est célibataire, bien qu'elle commence à se rendre compte qu'elle en pince pour Hemlock. ; ALLEGEANCE ϟ Bien qu'elle ait tendance à être du côté des rebelles, elle n'exprimera jamais ouvertement son soutien, de peur d'avoir à faire face à de violentes représailles ; GROUPE ϟ sacrified lambs ; CREDIT ϟ tumblr et lyndsy-fans@lj

QUE PENSEZ-VOUS DU CAPITOLE ? Williwaw en a marre du Capitole, mais elle a bien trop peur pour sa famille pour le crier haut et fort. Elle méprise allègrement chaque action (ou inaction) du Capitole, qui nuit à la santé de son frère, qui affame sa famille entière, qui rend les conditions de vie déplorables pour le district entier. Elle est terrifiée, aussi, et c'est sans doute sa terreur qui lui permet de rester en vie.
QUEL EST VOTRE AVIS SUR LES JEUX ? Il est inutile de mentionner l'aspect barbare des Jeux, dont tout le monde a conscience, que beaucoup craignent, que certains anticipent avec un enthousiasme à peine dissimulé. Willy, elle, appartient à la catégorie de personnes qui redoutent les Jeux. Elle a peur que son nom soit tiré, cela va de soi, mais c'est surtout son impuissance si jamais c'est le nom de Foehn qui est tiré qui la paralyse d'une peur sans nom. Bien sûr, Talcott a promis de se porter volontaire si jamais il est tiré au sort, mais une promesse n'est pas toujours tenue.
QUE PENSEZ-VOUS DE LA MORT D'ARABELLA EVERGLADE ET DE SON MARI ? Aussi tragique fussent-elles, ces deux morts n'ébranlèrent pas plus que ça les sentiments de Willy. Après tout, elle est habituée à voir les gens mourir aux Jeux. En revanche, elle a été particulièrement choquée par l'absence de vainqueur. Plus encore, elle perçoit dans cet évènement un mauvais présage dont elle se serait sans doute bien passé. Car si l'émotion venait à se transformer en une pure colère, il ne fait aucun doute que les choses deviendraient infernales.
QU'AURAIS REPRESENTE OU REPRESENTERAIS POUR VOUS DE PARTICIPER AUX JEUX ? Une mort certaine, cela va sans dire. Être envoyée aux Jeux aurait également été synonyme d'abandon, car il est clair que sa famille compte en grande partie sur elle pour garder la tête hors de l'eau. Elle a ses chances d'être tirée un jour au vu des 24 petits papiers portant son nom, reflets des 16 tesserae qu'elle a pris et de ses 8 fichues inscriptions obligatoires. L'idée d'entrer dans l'arène la tient éveillée parfois durant des nuits entières, tant elle ignore ce qu'il adviendrait si cela venait à se produire.
QUELS SERAIENT OU A ETE OU AURAIENT ETE VOS ATOUTS DANS L’ARENE ? Lorsque quelque chose doit être fait, Williwaw le fait, que cela soit agréable ou non. Elle a un sens aigu du sacrifice, à tel point que chaque besogne accomplie semble l'être sans le moindre effort, aussi il ne fait aucun doute que si elle avait à tuer quelqu'un, elle n'hésiterait pas. Elle court très rapidement et a quelques notions de chasse, bien qu'elle ne sache que très approximativement tirer à l'arc. Grâce à Hemlock, elle a en outre quelques (faibles) connaissances concernant les plantes médicinales.
QUEL SERAIT L'OBJET PERSONNEL QUE VOUS EMPORTERIEZ DANS L’ARENE ? N'étant pas du genre à accorder d'importance aux objets, elle n'emporterait probablement rien. Les souvenirs qu'un tel objet susciterait n'auraient de toute manière pas leur place dans un lieu aussi malsain que l'arène. Néanmoins, si elle devait vraiment choisir quelque chose, elle prendrait le pull légèrement trop grand qu'elle a fait avec Foehn au début de l'hiver, qui est particulièrement confortable et pratique.
QUE PENSEZ-VOUS DE LA SPECIALISATION DE VOTRE DISTRICT, DE VOTRE NIVEAU DE VIE ? L'exploitation du bois a ses avantages, le nier serait stupide. Cependant, les pénuries quand il s'agit de denrées autres sont particulièrement handicapantes, et le sens d'un tel fonctionnement échappe aujourd'hui encore à Willy. Elle aurait aimé pouvoir choisir, faire quelque chose qui lui plait vraiment, être autre chose qu'un simple élément de production d'un bien dont elle ne dispose au fond presque pas. Elle ne se pose néanmoins guère de question, car l'abattage du bois permet à sa famille, sinon de vivre, au moins de survivre, et c'est pour le moment tout ce qu'elle demande.

Maman n'est plus là. Maman est partie. Maman ne reviendra pas. Ils s'obstinaient à lui parler comme si elle n'était pas capable de comprendre qu'Ebony Elderberry était morte. C'était parfaitement clair. Willy avait même vu son corps pâle. Immobile. Mort. Cela n'était pas surprenant. Même à neuf ans, elle avait pu voir son état s'aggraver. Elle n'en voulait pas à Foehn. Il était né sans qu'on ne lui ait rien demandé. Il avait mal choisi son jour, mal choisi son année. Mal choisi son monde.
La gamine se souvenait encore de l'hiver qu'ils avaient eu à affronter cette année là, de l'humidité omniprésente, qui abimait le bois et gâtait le peu de nourriture qu'ils avaient. Du vent violent qui s'engouffrait parfois dans la maison, faisant chuter la température de plusieurs degrés si on ne luttait pas. Sa mère était trop faible. Mais Foehn s'en fichait. Il avait envie de venir au monde. Et depuis ce jour, Ebony était continuellement malade. Pire encore, elle mourait sous les yeux de tout le monde, préférant culpabiliser à cause de la surdité de son fils plutôt que de se soigner. Les soins qu'on lui prodiguait ne suffisaient pas à la remettre sur pied, et il n'y avait pas assez de nourriture pour lui donner un semblant d'énergie. Il fallut attendre qu'elle attrape une sale maladie pour se rendre compte que tout était fini.
Tout était fini. Willy regarda Foehn, que tout le monde avait oublié, trop occupé à déplacer le corps. D'un geste automatique, elle le serra dans ses bras, refusant de lâcher prise, comme si cette simple étreinte allait pouvoir empêcher les choses d'empirer.


« HEMLOCK NON ! » Elle se jeta en avant, le retenant fermement par la taille. Il se débattit, mais elle tint bon. Il lui hurla de la lâcher, l'insulta comme jamais personne ne l'avait insultée, mais elle ne le lâcha pas. Elle parvenait, à travers les sanglots étouffés qu'il laissait échapper, à distinguer diverses menaces de mort, adressées à elle, à ceux qui ne parvenaient pas à éteindre le feu, à Talcott qui sortait désormais de la bâtisse enflammée, seul. Il voulait aider, elle le savait, mais il ne pouvait aider. Ce qu'il refusait d'accepter, elle l'avait compris depuis un moment déjà. Morts. Ils étaient morts.
Elle ne le lâcha que bien plus tard, lorsqu'il devint évident aux yeux de tous qu'il n'y avait plus rien à faire. Elle se laissa tomber par terre, les bras fatigués d'avoir forcé pendant longtemps, et leva les yeux vers lui. Il la fixa durant quelques secondes d'un regard plein de haine, puis lui tourna le dos. Définitivement.


Foehn était en retard. Foehn n'était jamais en retard. Comment pouvait-il être en retard ? Cela n'était pas normal. Williwaw faisait les cent pas devant l'école. Cela faisait dix minutes qu'elle avait fini les cours, et qu'elle attendait son frère de désormais dix ans. Lassée d'attendre, elle finit par se glisser dans l'enceinte de l'école, afin d'aller voir ce qui se passait. Il ne lui fallut pas plus de deux minutes pour le trouver dans un couloir. Cependant, il n'était pas seul. La jeune fille comprit immédiatement ce qui l'avait retardé. Deux gamins, deux insignifiants gamins, étaient en train de lui faire du mal. La détresse qu'elle lut dans les yeux de Foehn, impuissant face aux deux vermines qui le malmenaient, suffit à la faire réagir. Elle n'attendit pas de savoir s'ils l'avaient frappé, s'étaient moqués de lui, lui avaient dérobé quelque chose. D'un geste brusque, elle s'empara du premier et le jeta à terre avant d'écraser avec force le visage du second contre le mur. Elle n'attendit pas de voir l'étendue des dégâts, et s'empara de la main de son frère afin de rentrer à la maison.
Le lendemain soir, ce fut un colossal Pacificateur qui attendit la jeune fille après les cours. Il s'avéra que les deux gamins étaient ses fils.
Lorsqu'elle arriva chez elle, Willy se demandait encore comment il était possible qu'elle ait réussi à s'en sortir avec une simple joue (remarquablement) enflée.


« Promets, Talcott. » Hemlock, qui écoutait la conversation dans un coin de la chambre mal éclairée, soupira. Elle se tourna vers lui. « Quoi ? » Elle le regarda se redresser, sans pour autant se lever du lit défoncé, et se raidit. « Il serait peut-être temps que tu arrêtes de compter sur les autres. Tu demandes à ton frère de se sacrifier pour Foehn. Pourquoi ne ferais-tu pas quelque chose d'épatant pour une fois ? Sors un peu de l'ombre. Fais quelque chose au lieu de te comporter en boulet. » Elle serra les poings, se forçant à ne rien rétorquer, et se tourna à nouveau vers Talcott, qui se tenait devant elle. « S'il te plait, Talcott. »



Elle avait les mains écorchées. Salement écorchées d'ailleurs. Un bois pourri, des outils pourris, tout n'était que pourriture dans le coin. Pourriture, et mort. Elle se dirigea alors dans la direction de la maison de Hemlock. Maison que son propre père, à elle, avait aidé à bâtir alors que Hemlock la haïssait. Elle avait besoin de soins et il était le seul qui la soignerait gratuitement - normalement. Elle avait parcouru la moitié du chemin séparant l'atelier et la maison de Hemlock, quand elle l'aperçut. Elle mit un certain temps à reconnaitre la fille qui marchait à ses côtés. Blonde, à la démarche maladroite, tenant avec difficulté dans ses bras un bambin de trois, peut-être quatre ans, elle reconnut Prue, une des filles avec qui elle avait fait un exposé deux ans plus tôt. Au début, elle crut que le petit qu'elle tenait dans ses bras était malade. Mais elle renonça à cette idée lorsqu'elle vit Hemlock ébouriffer les cheveux du gamin puis s'en emparer et le caler sur ses épaules avec un sourire. Willy ne l'avait pas vu sourire depuis des années, et bien que cela fût une vision plaisante, elle sentit un vague sentiment de jalousie naitre en elle. Elle décida alors que ses mains guériraient très bien toutes seules.

Foehn était malade. Pâle - du moins, plus pâle que d'habitude -, tremblant, épuisé. C'était le milieu de la nuit, et elle ne connaissait qu'une seule personne susceptible de l'aider. Elle prit le corps fiévreux de Foehn dans ses bras, et sortit de la maison. Lorsqu'elle arriva devant chez Hemlock, elle tambourina à la porte, avec une force probablement superflue. Il ouvrit la porte, le regard hébété, mais elle n'attendit pas d'être invitée pour entrer dans la maison. « Il est malade. Soigne-le. » Elle ne s'était pas aperçue qu'elle tremblait jusqu'à cet instant, où même sa voix perdit son assurance. Elle faillit lui demander s'il comptait la regarder de son regard stupide pendant encore longtemps lorsqu'il bougea enfin et se mit au travail. Il lui posa diverses questions, auxquelles elle répondit au début, avant de laisser l'inquiétude la gagner à nouveau. Quand il sembla se rendre compte qu'elle ne parlait plus, il se tourna vers elle, avec une expression presque inquiète plaquée sur le visage. « Ca va ? » Elle le fixa, incrédule, se retenant avec difficulté de lui hurler dessus. « Tu vas le soigner oui ? » Il haussa les épaules, et s'affaira à nouveau. « Talcott dit que tu es bizarre en ce moment. » « Ravie de constater que je fais partie de vos sujets de conversation. Tu feras mine de t'inquiéter pour moi quand tu seras capable d'empathie. » Elle espéra, pendant l'espace d'un instant, que la conversation avait pris fin. Mais elle avait tort. « C'est Foehn ? » La jeune femme ne répondit pas tout de suite. En quoi partager ses inquiétudes avec un être qui la méprisait au plus haut point pourrait lui être utile ? Et pourtant, au fond d'elle-même, elle savait qu'il fallait qu'elle s'exprime, qu'elle arrête de prétendre qu'elle était parfaitement sereine. « C'est sa première Moisson. » « C'est ta huitième. Tu devrais plutôt t'inquiéter pour toi. » S'il n'avait pas été en train de prendre soin de son frère, elle l'aurait giflé. Mais elle se retint, et préféra adopter un ton particulièrement tranchant. « Tout le monde n'est pas aussi égoïste que toi. » « Oh pitié, tu ne peux rien faire. Ton seul espoir c'est de sacrifier ton autre frère. Ose me parler d'empathie après ça. Quel altruisme. Sacrifier un frère pour en sauver un autre. » « FOEHN EST SOURD ! Il n'aurait aucune chance ! Talcott a 22 ans, il peut s'en sortir ! »
Un nouveau silence s'installa, particulièrement tendu. Une fois encore, Willy crut qu'il avait lâché l'affaire, et une fois encore, elle fit erreur. Elle le regarda se redresser lentement, alarmée en apercevant le corps frêle de son frère qui respirait avec peine. « Tu pourrais faire autre chose pour le sauver. » Elle lui répondit dans un murmure, ne sachant trop si c'était pour ne pas réveiller Foehn, ou si c'était simplement parce qu'elle était dépitée. « J'ai fait tout ce que j'ai pu. » « Quoi ? Condamner Talcott à une mort certaine ? C'est tout ce que tu peux faire ? » Devant son silence obstiné, il fronça les sourcils. « Qu'est-ce que tu as fait comme connerie encore ? » Elle ne répondit toujours pas, s'approchant lentement du canapé sur lequel Foehn était étendu. Elle s'assit par terre, en tailleur, s'adossant à l'accoudoir. « Williwaw. » Il n'avait pas bougé d'un centimètre. Elle soupira avant de se décider à parler. « Tu connais Treade ? C'est un Pacificateur qui travaille à l'Hôtel de Justice. » Il hocha la tête, lui indiquant qu'il voyait de qui elle parlait. Treade était un sale bonhomme joufflu, qui passait son temps à raconter des histoires à dormir debout sur quelques uns de ses prétendus exploits passés. « J'ai passé un accord avec lui. » « Qu'est-ce que…? » Et soudain, il comprit. « Tu as couché avec lui ? » Ce n'était pas quelque chose de fréquent, mais dans le District, il suffisait bien souvent d'aller voir Treade, ou son acolyte dont le nom échappait à tout le monde, de leur "faire plaisir", comme ils disaient, et ils pouvaient se montrer très généreux. « Tu as couché avec lui pour sauver ton frère de la Moisson ? » Il n'en revenait pas, et se montrait presque agressif. « Désolée de ne pas avoir d'agent à offrir aux gens pour obtenir ce que je veux ! » « Il t'a dit qu'il allait sauver Foehn, et tu l'as cru ? En plus d'être une lâche, tu es complètement stupide. Qu'est-ce que tu croyais ? Qu'il avait le pouvoir de retirer le nom du gamin ? »
Elle se releva brusquement, excédée. « C'est moi la lâche ? Arrête un peu, tu veux. Ce n'est pas parce que tu n'as rien pu faire pour sauver ta famille qu'il en est de même pour moi, ok ? » Elle avait parlé sans réfléchir, comme une crétine, et avait dit exactement ce qu'il ne fallait pas. Bien qu'elle sût d'avance sa réponse, les mots firent sacrément mal. « Ma famille est morte à cause de toi. »
Elle crevait d'envie de partir, de rentrer chez elle, d'aller faire un tour, d'être partout sauf ici. Mais elle devait rester. Pour Foehn. Alors elle se rassit, lentement, sans accorder le moindre regard à Hemlock, qui se remit au travail après quelques instants. Ils ne s'adressèrent pas la parole de toute la nuit.