Sujet: MELANIE • je t'écris pour te dire... Jeu 26 Avr - 14:45
Correspondance entre Erin et Melanie
Et une troisième feuille que je froisse encore. En faite, depuis déjà quinze minutes, j’essaie de répondre à Melanie mais en vain. Melanie, c’est cette jeune femme que j’ai connu par l’intermédiaire de Maxence. A ce qu’il paraît, avant la mort de celui ci, Melanie et Maxence étaient meilleurs amis… Les lettres que j’ai gardées de Maxence peuvent d’ailleurs me le prouver. Dans chacune de ses lettres, il me parlait toujours d’elle… Et même dans certaines, le prénom Melanie ne figurait pas qu’une seule fois mais des centaines de fois. Mais cette fois ci, je ne réponds pas à Maxence mais plutôt à Melanie, car depuis son décès, j’ai décidé de prendre contact avec cette jeune femme. Au final, cette correspondance a continué. A notre plus grand bonheur.
Je soupire doucement, prenant une quatrième feuille. Cette fois ci, ça devait être la bonne car sinon, mon stock de papier allait sérieusement diminuer et je n’avais pas les moyens de me permettre ce gaspillage. Mais je ne sais toujours pas comment commencer la lettre quand il s’agit de Melanie… Cette correspondance est tellement différente de celle que j’ai avec Hermès. Finalement, je décide de prendre mon crayon et de commencer… Je vais me laisser guider par mon imagination. Je pense que c’est le plus simple.
Chère Melanie,
Tout d’abord, je tiens à m’excuser pour le retard. Tu as du attendre, même peut être t’inquiéter vu que je ne manifestais aucun signe de vie depuis un long moment. Mais ne te fais pas de souci pour moi, je vais bien et si je ne t’ai pas répondu dans les jours qui ont suivi celui où j’ai reçu ta lettre, c’est parce que je suis très occupée à cause du travail qu’il faut effectuer dans les champs et les vergers. Sinon, sans nous et sans ce travail, le Capitole serait … Si tu vois ce que je veux dire. J’évite de l’écrire, car on ne sait jamais. Imagines si cette lettre n’arrive jamais chez toi… Dans ce cas, je serais bonne pour aller en prison ou tout simplement voir des pacificateurs toquer à ma porte.
Ainsi, les récoltes à faire – vu que c’est la saison pour certains légumes et fruits - occupent toutes mes journées. Surtout qu’avec la Fête du Printemps, on n’a pas eu le temps de se détendre pendant au moins deux secondes. Il fallait tout livrer quelques jours avant le jour J. Je ne te dis pas la fatigue que j’ai pu ressentir quand les cagettes ont été envoyées pour le Capitole. Et puis cette fête… Je n’ose même pas l’imaginer.
Sinon, j’espère que tu vas bien et que ton travail ne te prend pas tout ton temps. J’espère aussi que le déroulement de ta vie se passe tranquillement mais, surtout comme tu l’entends… Avec d’autres termes : que tu n’as pas d'emmerdes.
Au faite, je trouve que je t’écris comme si on se connaissait depuis toujours. Comme si on s’était déjà vu alors que ce n’est pas le cas… Alors, si ça te dérange, n’hésites pas à me l’écrire dans ta prochaine lettre. J’oublie de temps en temps le fait qu’on ne s’est jamais rencontré en vrai… Je te connais à peine… D'ailleurs, j’aimerais savoir beaucoup de choses sur toi - pour compenser le fait qu’on ne se verra peut être jamais. Même si Maxence me parlait beaucoup de toi dans ses lettres, j’aimerais davantage te connaître même si c’est par le biais de quelques mots et d’un vulgaire papier de piètre qualité.
A bientôt j’espère,
Erin
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Sujet: Re: MELANIE • je t'écris pour te dire... Jeu 26 Avr - 20:22
Melanie pose une lettre sur son bureau. Ce n'est pas tout à fait une lettre, c'est la lettre ; cette lettre, c'est la réponse d'Erin. Toujours pas ouverte, Melanie prend le temps de s'adosser confortablement contre un fauteuil et étudie l'enveloppe pensivement. Elle est un peu abîmée sur les côtés, le papier paraît jauni par le temps, plusieurs gouttes de pluie mouillent et font couler quelque peu l'adresse du destinataire et de l'expéditeur, sans que ce ne soit pour autant illisible. L'ambiance dans la pièce est humide, le vent s’abat sur les arbres tandis que la pluie continue d'arroser l'atmosphère. Elle avait reconnu sans peine l'écriture de son « amie » si l'on pouvait l'appeler ainsi, vu qu'elles ne s'étaient jamais rencontrées autre que derrière leur plume. Avec un sourire, heureuse d'avoir enfin des nouvelles d'Erin, Melanie déchire l'enveloppe et lit le contenu de la lettre qui est accompagnée d'une douce odeur provenant de vergers. Elle la lit deux fois avant de s'emparer d'un joli stylo à encre violette. Et sans réfléchir très longtemps, les mots s'échappent de son esprit pour s'assembler en phrases et se figer sur papier.
Ma chère Erin,
Ne t'excuse pas pour le retard de ta lettre. Je me suis doutée que tu devais être débordée dans ton travail ; le printemps arrivant à grand pas et surtout la Fête du Printemps étant un moment important pour le Capitole, j'imagine très bien que tout devait être parfait pour le jour J, les gens du Capitole sont très exigents. J'espère qu'après avoir travaillé autant tu t'accorderas de bons moments de repos, tu le mérites amplement. J'espère que tout va bien pour toi, que tu continues d'être forte et de garder la tête haute.
En ce qui me concerne, comme tu le sais mon travail est plus un loisir qu'une obligation, je dessine pour m'occuper l'esprit et pour battre le temps, et non par souci de gagner de l'argent pour bien vivre. Il y a quelques jours, j'ai du esquisser le portrait d'un chien, vêtu d'une veste dorée. Oui, tu as bien lu, un chien. C'était une personne du Capitole qui voulait une aquarelle de son petit chouchou, à accrocher dans son salon. La situation était vraiment drôle, mais l'homme a été généreux lorsqu'il a payé mon travail. Je dois avouer que j'apprécie bien les clients venant du Capitole, ils sortent des billets de leurs poches comme si c'était.. des grains de riz, pourquoi pas ! Mais sinon tout se passe bien, la vie continue.
Sache que je suis heureuse de te connaître, de te parler, à chacune de tes lettres j'en apprend un peu plus à propos de toi et lorsque l'on se rencontrera en chair et en os, ce sera comme si on s'était déjà vues des milliers de fois. C'est vrai qu'en y pensant, c'est étrange car, on se connait, mais on ne se connait pas. [rires] Je m'explique, nous nous sommes toutes les deux serrées les coudes lors du pire -ou d'un des pires- moment(s) de notre vie (je pense que l'on peut l'appeler ainsi ?), forcément ça rapproche d'avoir partagé une telle épreuve ensemble. Et pourtant, les choses les plus banales, comme le son de ta voix, ta description physique, ta famille, là où tu vis, ton district, je ne sais rien de tout cela, mis à part ton travail. Et tu n'en sais pas plus sur moi, à part ce que Maxence a bien voulu te dire ! Et tu sais, il a toujours eu tendance à exagérer la réalité. J'aimerais beaucoup que tu me parles de toi, qui tu es réellement, et en échange je ferai de même. Pose moi des questions, je me ferais une joie de répondre, en toute honnêteté !
Avant même que ma lettre ne soit postée, j'ai déjà hâte de recevoir ta réponse, prends soin de toi,
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Sujet: Re: MELANIE • je t'écris pour te dire... Ven 27 Avr - 19:00
Je viens de recevoir la lettre de Melanie. Je l’ai récupérée ce soir en rentrant des vergers. Elle était à son endroit habituel, c’est à dire sous une grosse pierre pour empêcher au vent de me la prendre. Désormais assise sur mon petit lit, seule, je regarde attentivement l’enveloppe. Je n’ai jamais pris le temps de l’observer… De toute façon, à vrai dire, j’ai le temps de rien faire sauf de travailler dans les vergers. Pas de temps pour moi. Et d’un côté, ça m’est égal… Car c’est une manière d’oublier la souffrance, les difficultés… Bref. La lettre de Melanie est beaucoup plus jolie que les miennes. Déjà, la qualité est carrément différente. Beaucoup plus travaillée, soignée et fine. De plus, le papier n’est pas jauni ; juste la marque de la pierre. L’adresse de Melanie et la mienne demeurent complètement visibles, s’expliquant par le fait que la pluie se fait de plus en plus rare. Enfin, l’écriture de Melanie possède un côté fascinant : elle est de couleur violette… Et pour finir, un certain parfum se dégage de ce papier blanc… Un parfum de lilas, d’ailleurs. Finalement, après cette longue observation, je décide de la déchirer – mais avec soin tout de même – pour pouvoir lire le contenu. J’aime lire les mots de Melanie. Sa plume demeure agréable à lire. A la fin de la lecture, je me mis à sourire. Puis, je décide de lui répondre. Je n’ai pas beaucoup de temps, mais juste assez pour le consacrer à l’écriture d’une réponse… Qui sera beaucoup moins digne de la sienne. Mais tanpis, je m’aime comme je suis. Un point c’est tout.
Chère Melanie,
Comme j’étais impatiente de recevoir ta lettre. A présent, me voici heureuse de pouvoir enfin te lire . Ta plume est tellement agréable à lire qu’on ne pourrait jamais s’en lasser. En tout cas, j’espère que tu vas bien. Les beaux jours sont de plus en plus nombreux, donc j’imagine à quel point tu dois être heureuse. Un si beau soleil doit certainement te donner de l’imagination pour tes dessins. D’ailleurs, je peux te dire que tu as un véritable talent dans ce domaine là : j’ai eu la chance d’en voir quelques uns, grâce à Maxence. Ils étaient magnifiques !
Sinon, un chien avec une veste ? Je dois mal lire. Ca paraît invraisemblable. Mais après tout, ça ne me choque pas – plus. Les Capitolins sont tellement excentriques, farfelus et égocentriques. Je ne pourrais jamais les comprendre. Eux et leurs sales manières. Et puis, je ne veux faire aucun effort pour les comprendre. Je ne les aime pas. Un point c’est tout.
En ce qui me concerne, que veux-tu que je te raconte ? Tu sais, ma vie est loin d’être intéressante à lire. Elle est tellement monotone et banale. Entre le travail dans les champs et vergers et la famine, il n’y a pas grand chose d’intéressant à raconter. Et pour tout te dire, j’ai encore perdu deux kilos pendant ces deux dernières semaines. Dans le district onze, on ne mange presque jamais à sa faim… Et pour ma part, quand j’ai de la nourriture, je préfère la partager avec d’autres. Mise à part ça, je peux peut être te raconter le meilleur moment de ma vie. Je ne sais plus si je te l’ai déjà raconté. Il me semble que non. Donc, mon meilleur moment n’est qu’autre le jour où Alejandro m’a demandé de l’épouser. C’était tellement incroyable, romantique, intense… au début, je n’y croyais pas. Vraiment pas du tout. Je croyais plutôt que je rêvais. Il m’a demandé ma main dans les champs. Ainsi, on était comme coupé du monde, intimement cachés des autres. Et puis, Alejandro était tellement mignon quand il cherchait l’alliance… L’alliance… Elle était tellement belle. D’ailleurs, elle a du être très chère… Bref, un moment magique. Oui, l’adjectif magique peut très bien qualifier ce moment. Je ne pourrais jamais l’oublier. Il demeure encore très important dans mon cœur. Bien qu’en même temps, Alejandro et moi avions très peur pour la suite. Il nous restait encore un an avant d’échapper à la Moisson… Et… Voilà. Je me demande si tu as connu un moment autant intense dans ton passé. Si c’est le cas, voudrais-tu me le faire partager comme je l’ai fait ?
Prends soin de toi et à bientôt j'espère,
Erin
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Sujet: Re: MELANIE • je t'écris pour te dire... Sam 28 Avr - 15:38
Installée dans l'ombre d'un arbre, Melanie retourne l'enveloppe qu'elle tient dans la main et s'apprête à l'ouvrir. Les branches et les feuilles de l'arbre la protège des minces rayons de soleil qui se faufilent entre les nuages et viennent illuminer le jardin. Le printemps fait signe aux fleurs d'éclore et de répandre leur doux parfum, pour que Melanie puisse en sentir les effluves. Avec soin, elle déplie la lettre d'Erin et la lit jusqu'au bout. Heureuse de la tournure que leur correspondance allait prendre, Mel se met à réfléchir sur son passé. Il y avait-il eu dans sa vie un moment aussi intense que les fiançailles d'Erin et d'Alejandro, à lui raconter ? Elle prend le stylo plume qui se trouve à côté d'elle et laisse son esprit et ses souvenirs prendre le relais.
Ma chère Erin,
Je suis ravie d'avoir reçu ta réponse aussi rapidement. Que c'est bon de voir les chauds rayons du soleil percer un trou dans les nuages remplis de pluie. En effet, tu as raison, la lumière du jour lorsque je dessine m'inspire plutôt bien. Mais je pense que c'est plus pour toi, pour ton travail, que la venue du soleil est plaisante. Travailler sous un joli éclat lumineux est sans doute plus agréable que sous une pluie ardente.
Mais Erin, comment te portes-tu ? J'étais désolée de lire que la vie dans le district onze était si... dure. J'ai du mal à m'imaginer tout ce que tu me racontes, le deux et le onze sont si différents. Et je n'ai malheureusement jamais quitté mon district. J'espère qu'un jour j'en aurai l'occasion. Je regrette de ne pas pouvoir t'envoyer un peu d'argent pour que tu puisses te nourrir à ta faim et partager avec tes proches. Si je le pouvais, je le ferais sans aucune hésitation. Je trouve que ces différences de conditions de vie, entre districts, sont hallucinantes. Il y a un si gros écart, ça en est choquant ! Mais je ne préfère pas trop m'étaler sur le sujet.
Je veux me convaincre que les Capitolins ne sont pas tous pareils. Il existe certainement des exceptions. Je suis sûre (enfin j'essaie de l'être) qu'il y en a qui ne sont pas adeptes des Jeux, qui ne raffolent pas de tout ces froufrous et de ces perruques de couleur voyante. Il faut apprendre à les connaître. Je crois. Je ne les côtoie que grâce à mon travail et il est vrai que la plupart sont imbus de leur personne et excentriques, mais certains ne le sont pas, enfin pas trop.
Vos fiançailles avec Alejandro était si belle, si touchante. Tu avais vraiment capturé le coeur de l'homme idéal. Et bien sûr que tu ne l'oublieras jamais ! Il fait parti de toi, de ton passé, de tes souvenirs, tu ne peux tout simplement pas l'oublier, aussi parce qu'il ne le faut pas.
Après avoir bien réfléchi, je ne crois pas avoir vécu de tel moment. Mais je me rappelle le jour où mon entraîneur pour les Jeux, (tu n'ignores pas que j'ai été une carrière avant mes vingt trois ans..) m'a dit « Je suis fière de toi. » C'était un homme avare de compliments, toujours blasé par nos prouesses et se montrant insensible à nos progrès. Alors tu imagines ma fierté lorsque ces cinq mots se sont échappés de sa bouche. Ils semblaient lui avoir été arrachés ! C'était un jour comme un autre, il savait que mon arme de prédilection était le couteau alors depuis quelques temps il me faisait travailler le combat à main nu, le combat rapproché. Avec ma petite taille et ma souplesse, j'ai vite pris le dessus sur un adversaire aux réflexes un peu trop lents. Alors dès que j'en ai eu l'occasion, j'ai frappé. Sans laisser aucune chance à celui qui me faisait face, de riposter. Il est tombé sur le dos et sans réfléchir, j'ai dit : « à qui le tour ? » en rigolant. Ça n'a pas plu à mon entraîneur qui avait suivi le combat, il m'a expliqué un peu plus tard que ce que j'avais dit, c'était faire preuve de prétention. Comme si je pensais pouvoir battre n'importe qui, parce que j'étais la meilleure. Alors mon entraîneur m'a défié. Sur le coup, je n'ai pas vraiment apprécié, sa position et son regard me faisait clairement comprendre qu'il voulait me ridiculiser devant tout le monde, montrer aux autres que j'avais encore beaucoup, beaucoup, à apprendre. Il s'est posté face à moi, et nous avons commencé le duel. Il me lançait de petites piques pour m'agacer et faire monter ma colère, il me provoquait histoire que je fasse une erreur mais je faisais attention à ne pas rentrer dans son jeu. Je vais te passer les détails du combat, parce qu'il a duré un certain temps. Aucun de nous ne prenait le dessus bien longtemps. Mais tout s'est arrêté lorsque j'ai posé deux doigts sur son thorax. J'aurais pu lui asséner un grand coup pour l'immobiliser et ainsi gagner et l'humilier devant les autres (qui s'étaient d'ailleurs agglutinés autour de nous pour voir la scène) mais ce n'est pas ce que j'ai décidé de faire. Je me suis juste contentée de poser deux doigts sur son torse, indiquant la fin du combat, sa défaite. Lui montrer que j'étais plus intelligente que ça. Je ne sais pas si tu peux comprendre clairement ce que signifiait mon geste, mais mon entraîneur l'a compris. Il s'est redressé et d'un regard nouveau m'a félicité. Voilà, c'est tout. C'est d'un tout autre genre que ce que tu m'as raconté, je sais [rires]. Mais je ne savais pas trop quoi te dire d'autre.
Fais attention à toi et ne te laisse pas mourir de faim,
1023 mots.
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Sujet: Re: MELANIE • je t'écris pour te dire... Dim 29 Avr - 11:27
Adossée sous un cerisier, je m’apprête à déchirer l’enveloppe de Melanie. Je viens de m'éclipser des champs étant donné que c'est l'heure du déjeuner et que contrairement à beaucoup, je n'ai rien à manger - ou je n'ai pas faim. Le soleil est au rendez vous, et je veux tout simplement en profiter : quelques rayons se faufilaient entre les feuilles, et une légère brise chatouillait doucement quelques unes de mes mèches blondes qui tombaient de mon chignon – mal fait. J’ai une heure devant moi, justement le temps de lire sa lettre et de lui rédiger une réponse. J’aurais pu le faire ce soir, mais depuis ce matin, je suis impatiente de connaître le contenu de cette enveloppe qui est encore une fois parfumée de jasmin.
Chère Melanie,
Je n’ai pas beaucoup de temps pour t’écrire une véritable réponse. Du moins, pas aujourd’hui. Mais je tenais quand même à te l’écrire car il y a quelque chose que j’aimerais te demander. Ne t’inquiètes pas, rien de bien grave mais en lisant ta dernière lettre, j’ai comme une requête à te demander. Je ne sais pas si ça se fait ou pas, mais je ne vois pas d’autre solution à mon problème. Mais avant, je voudrais quand même te dire que le soleil me réjouit mais seulement quand il est doux. Car malheureusement, travailler sous un soleil lourd ne me convient pas. C’est comme si je travaillais sous la pluie. Mais à cette époque là de l’année, il n’y a pas encore les fortes chaleurs donc c’est presque « plaisant » de travailler dans les champs et les vergers…
Sinon, je me porte bien. Tu sais, je me suis habituée à cette vie car j’ai toujours vécu ici. La famine est devenue une « amie ». Là aussi je me suis habituée à ne jamais manger à ma faim. Ne t’inquiètes pas pour moi, ça fait vingt quatre ans que je vis de cette manière et je reste toujours en bonne santé. En ce qui concerne l’argent, je te l’aurais renvoyé. Je n’aime pas qu’on agisse par pitié, Melanie. Et même si tu n’agissais pas par pitié, je refuserais quand même car je n’apprécie pas qu’on me considère comme faible… Oui j’avoue, j’ai un caractère de merde. En tout cas, je te remercie très chaleureusement. Mais c’est rare que j’accepte de l’aide. Ce n’est pas contre toi.
Je te remercie notamment pour ce que tu m’as dit à propos de mes fiançailles avec Alejandro. C’était vraiment un moment magique. Je souhaite que tu connaisses un moment aussi beau et extraordinaire. Quant à moi, je refuse d’oublier tous les moments que j’ai pu passé avec Alejandro. Car ils constituent ma vie tout simplement. Comme tu l’as écrit dans ta lettre, d’ailleurs.
Enfin, l’épisode de ta vie que tu m’as raconté à la fin de ta lettre est très différent du mien. Ce n’est pas du tout le même genre. Mais ne t’inquiètes pas, c’est loin d’être grave. Et à vrai dire, je ne m’attendais pas à ce que tu me racontes le même genre… En tout cas, je ne comprends pas tout ; comme par exemple, ce geste… En revanche, en te lisant, ces entrainements m’ont l’air très importants si on veut revenir vivant des Jeux. Par conséquent, ils doivent être très physiques et assez épuisants. Dommage que ces entrainements ne sont pas tous présents dans chaque district… Ainsi, les tribus du onze auraient peut être plus de chance de gagner. C’est injuste. Car je pense que s’entrainer est fondamental, et donc que tout le monde doit bénéficier d’un entrainement comme celui que tu as pu avoir. C’est pourquoi, je reviens à ma requête que je t’ai parlé au tout début de ma lettre. Je pense que vu que tu n’es plus une carrière, tu peux transmettre ton savoir à quelqu’un de plus jeune que toi, et qui est en âge d’être choisi à la prochaine moisson. Je ne vais pas te cacher que je suis en train de penser à Caleb, mon fils adoptif – est ce que je t’en ai déjà parlé d’ailleurs ? Très généreux, ce petit gars me fait de plus en plus peur car il ne cesse de demander des tesserae alors que je ne lui en demande pas… Par conséquent, tu sais aussi bien que moi que beaucoup de tesserae signifie aussi beaucoup de fois ton prénom donc beaucoup de chances d'être choisi. Alors voilà, j’aimerais que tu l’entraines pour les Jeux. Comme ça, j'arrêterais peut être d'avoir peur...
En attendant déjà ta réponse, prends soin de toi.
Erin
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Dernière édition par J. Erin Green le Dim 29 Avr - 15:31, édité 1 fois
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Sujet: Re: MELANIE • je t'écris pour te dire... Dim 29 Avr - 15:31
D'un geste rageur, elle froisse la feuille et la jette au loin, sa lettre va rejoindre les quatre -ou cinq ?- précédentes commencées et pleines de ratures. Melanie s'empare d'une nouvelle feuille et appuie sa tête sur ses mains pour réfléchir. Le tronc rugueux de l'arbre contre lequel elle est, lui fait mal au dos, mais elle s'en fout. Ça va bientôt faire deux heures qu'elle tente en vain de répondre à la lettre d'Erin, reçue plus tôt dans la journée. Après avoir lu son contenu, la joie d'avoir des nouvelles de son amie -pouvait-on l'appeller comme ça désormais?- se disputait avec un étrange sentiment qu'elle n'arrivait pas encore à nommer. Erin lui demandait de venir dans le onze pour entraîner Caleb. Était-ce une bonne idée ? N'allait-il pas y avoir de répercussions s'il elle voyageait là bas dans ce but ? Non pas qu'elle s'inquiète pour elle, c'était plus pour Erin et son fils adoptif. S'entraîner pour les Hunger Games, c'était enfreindre la loi. Si Melanie voulait aller dans le district onze, il allait falloir qu'elle trouve une raison officielle en béton pour qu'on la laisse quitter son district natal. Soudain, comme si une petite lampe s'allumait au dessus de sa tête et se mettait à clignoter, elle eut une idée et se mit à écrire.
Ma chère Erin,
Wow Erin, là je dois t'avouer que même après avoir lu qu'il ne fallait pas que je m'inquiète, je me suis inquiétée tout de même. Lorsque j'ai vu le mot 'problème', je me suis imaginée plein de choses ! Je vais aller droit au but, pour une fois je n'ai pas beaucoup de temps devant moi pour te répondre, j'ai un rendez-vous avez un capitolin. Le travail, le travail, ça me prend plus de temps que je ne me l'imaginais en ce moment. À la base c'était un passe temps pour moi, mais j'ai de plus en plus de demandes de portrait, et je n'ai pas le courage de refuser. Et puis.. l'argent ça ne se refuse pas non ?
J'ai bien réfléchi en ce qui concerne ta requête et... je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps, j'accepte bien évidemment. Je pense que cela pourrait être une bonne chose pour Caleb (tu m'avais parlé de lui vaguement) mais il va falloir que nous soyons prudentes. S'entraîner ou entraîner quelqu'un en vue des jeux de la faim est totalement contre la loi malgré que dans les districts un, deux, et quatre ce soit de plus en plus fréquent. Je ne sais pas ce que l'on risque exactement, et je crois que je préfère ne pas le savoir.
Tu sais en y réfléchissant bien, les tributs de carrière ne sont pas si avantagés que tu ne le penses. N'ayant jamais connu la faim, le froid, la soif, ils -ou plutôt devrais-je dire nous?- ne sont pas très endurants -à part dans un combat. C'est vrai que c'est un sacré avantage de savoir par avance se battre et diverses façons de tuer, tu as raison sur ce point. Mais cela façonne aussi beaucoup la personnalité des gens et pas toujours en bien. Ainsi les préjugés sur les carrières sont souvent fondés, par expérience je peux te dire avec certitude qu'il y en a beaucoup de prétentieux, sûrs de gagner et avides de pouvoir et de richesse. Dès qu'ils commencent à avoir un minimum de puissance dans les bras et d'expérience au combat, ils veulent le monde à leur pied ! Façon de parler, bien sûr. Mais pas tous !
Malheureusement, je ne pourrais venir dans les jours à venir, il y a des affaires qui me retiennent dans le deux, mais je vais faire en sorte de me libérer rapidement et de vous rejoindre pour commencer son entraînement le plus rapidement possible. Maintenant, espérons très fort que rien ni personne n'interceptera cette lettre pendant son trajet deux → onze. Je ne préfère pas y penser, si quelqu'un d'autre que toi venait à en prendre connaissance. J'espère que tout continue d'aller bien pour toi. Et désolée pour cette réponse si courte, je ferai mieux la prochaine fois, promis.
Prends bien soin de toi, et ne te tue pas au travail,