PRENOM(S) ϟ Alyos, qui me vient de mon grand-père décédé que j'adorais. En fait, c'est moi qui l'ai demandé lorsque j'étais enfant, mais comme on m'avait déjà attribué Ephram, je ne le garde que comme un autre prénom, peu utilisé. ; NOM ϟ Hartley, la famille qui ne sait que trier des fruits et obéir pour survivre. ; DATE DE NAISSANCE & AGE ϟ 18 février, j'ai aujourd'hui 19 ans. ; DISTRICT ϟ J'habite dans le district 11, celui où on passe sa vie dans un champ. ; METIER ϟ Je suis trieur de fruits, comme une bonne partie des habitants du district. Ici, il n'y a pas énormément de possibilités. Alors quand on vous a élevé au milieu des champs, on sait facilement reconnaître un fruit comestible ou non, et c'est ainsi que votre vocation se fait. ; SITUATION CIVILE ϟ Disons que je suis célibatairement amoureux. ; ALLEGEANCE ϟ Je suis pro-rébellion, mais je m'efforce de ne pas le crier sur tous les toits. Pour survivre, il faut se taire, et crier au bon moment. ; GROUPE ϟ Sacrified lambs ; CREDIT ϟ Tumblr et skyrock je crois.

QUE PENSEZ-VOUS DU CAPITOLE ? ET DEPUIS L'ATTENTAT ? Je n'aime pas parler du Capitole. Je n'y ai jamais mis les pieds, je ne veux donc pas tirer de conclusions de choses que je pourrais penser fausses. De ce qu'il reflète, ça n'est pas un monde qui m'attire. Trop de couleurs, trop d'excentricité, trop de trop qui vous bouffe pour vous rappeler qu'ils se goinfrent pour que les districts pauvres ne bénéficient de presque rien. C'est une mentalité que je ne comprendrais jamais et que je ne cherche plus à comprendre, pour le moment. En ce qui concerne l'attentat, je ne pourrais pas me prononcer. A l'écran, la chose a paru terrible... Quel districtien pourrait oser faire une chose pareille ? C'est du suicide ; impossible. Une chose est sûre, je n'aime pas plus le Capitole qu'avant l'attentat.
QUEL EST VOTRE AVIS SUR LES JEUX ? Les Jeux... Une sacrée histoire. Jusqu'à maintenant, j'ai toujours réussi a échapper à cette horreur. Je sais que si je suis choisi, personne ne se portera volontaire à ma place ; nous ne sommes pas des carrières, ici. Seul un fou prendrait plaisir à participer.
RÉCEMMENT, LE CAPITOLE A SUBI UN ATTENTAT LORS DE LA FÊTE DU PRINTEMPS. QU'EN PENSEZ-VOUS ? J'ai du mal à avoir un avis. Je ne vois pas encore bien l'intérêt qu'aurait le Capitole à faire un coup monté pareil, et d'un autre côté il est bien improbable qu'un districtien en soit la cause. Si c'était le cas, il n'aurait pas eu peur de se dénoncer, au point où il en serait. Or, nous n'avons aucune réelle nouvelle des prisonniers... Tout ce que j'espère est que Gaby est sauve.
QU'AURAIS REPRESENTE OU REPRESENTERAIS POUR VOUS DE PARTICIPER AUX JEUX ? De la peur. J'ai beau avoir un caractère de cochon, si je peux dire, je ne sais pas si je peux avoir le courage de tuer, même dans de pareilles conditions. Si j'en sortais vivant, je sais que ce serait une fierté pure de la part de mes parents... mais personnellement, je pense que ça me changerait trop. J'ai peur d'y mourir, et j'ai peur d'y gagner.
QUELS SERAIENT OU A ETE OU AURAIENT ETE VOS ATOUTS DANS L’ARENE ? Le fait de pouvoir me nourrir sans viande. Être trieur peu vous sauver la vie, dans le Onze...
QUEL SERAIT L'OBJET PERSONNEL QUE VOUS EMPORTERIEZ DANS L’ARENE ? Un petit couteau qui me vient de mon grand-père, Alyos. Je l'ai toujours sur moi, dans ma poche, dans le champ, dans la forêt, sur la place du marché, il me sert pour tout et n'importe quoi ; et, disons-le clairement, me serait bien utile pour me défendre.
QUE PENSEZ-VOUS DE LA SPECIALISATION DE VOTRE DISTRICT, DE VOTRE NIVEAU DE VIE ? Vous voulez qu'on parle de notre niveau de vie, dans le Onze ? Très bien. Elles sont médiocres. Nous ne faisons que bosser dur pour nourrir les énormes gosiers des Capitolins. J'ai même entendu dire qu'ils avaient un liquide vomissant afin de remanger de suite après ? Qui peut décemment agir ainsi ? Que les Capitolins, ils me dégoûtent. Quant à notre spécialisation, hé bien elle est plutôt restreinte, mais au moins, nous aurions pu tomber plus mal. Ils doivent bien s'amuser avec le charbon, dans le Douze...

« Pourquoi vous allez au champ tous les jours ? »
« Pour travailler. Pour le Capitole. »
« Pourquoi on travaille pas pour nous ? »
« Parce que c’est le Capitole qui veille sur nous. »
« Et pourquoi vous ne m’emmenez pas avec vous ? »
« Parce que tu es trop jeune pour travailler. »

Mais moi, je voulais aller m’amuser dans le champ avec mes parents. Naïf que j’étais, quand j’avais cinq ans. Et pourtant, ils finirent par me faire venir, m’expliquer ce qu’ils faisaient, me laisser gambader et apprendre le métier. J’ai littéralement grandi dans les allées de fruitiers en aidant les adultes qui travaillaient et dont ma présence les amusait. Ça leur donnait un peu de gaieté et ils se retenaient bien de prévenir les pacificateurs qu’un enfant jouait dans un lieu « interdit ». Et même si ces derniers avaient pu m’obliger à rester chez moi pour s’assurer que je serais en vie une fois en âge de travailler, je doutais que ça les dérange réellement que je me mette en danger ainsi.

J’ai un frère et une sœur plus âgés que moi. Je suis plus proche d’eux que je ne le suis de mes parents. Mais malheureusement, je n’ai jamais eu le temps de vraiment jouer avec eux, apprendre à mieux les connaître. Dès qu’ils furent en âge de travailler, je ne les voyais que le soir, comme mes parents. Car même si j’allais parcourir les champs, ils ne souhaitaient pas m’avoir dans leurs pattes. Je peux les comprendre ; si ça posait problème, ils risquaient de ne plus pouvoir ramener de l’argent correctement, et la famille aurait été encore plus pauvre, plus dure à faire tourner, à maintenir en bonne santé.

Les Jeux m'ont toujours fasciné ; dans le mauvais sens du terme, si jamais il y en a un. J'ai en horreur ces images d'enfants qui s'entre-tuent. Et d'un autre côté, j'ai de l'admiration pour ces vainqueurs. Ceux qui n'ont pas passé leur vie à s'entraîner, j'entends. Ils ont le courage d'aller jusqu'au bout, là où beaucoup auraient abandonné, auraient laissé filer leur vie par persuasion de ne pas pouvoir tenir, de ne pas avoir le cran de tuer, d'être sur qu'on est plus faibles que les autres. Je sais que je ne pourrais pas tuer ; même si rien ne me dit que je m'en dispenserais si je n'avais pas le choix. Je préfère juste ne pas y penser.

« Tu la connais ? »
« Non, pas vraiment. J’ai peur d’aller lui parler. »
« Pourquoi ? »
« C’est une fille. C’est pas bien les filles. »
« Pourtant tu veux aller lui parler. »
« Oui, elle est belle. Mais je sais pas comment c’est les filles, au fond. »
« C’est comme les garçons, mais ça joue à la princesse. »
« Et les garçons aiment pas jouer au prince avec elles ? »

C’était beau, l’innocence. Cette petite malice que l’on a, enfant, et que l’on perd finalement bien vite. Mais elle, elle me faisait rester petit. Longtemps, je l’ai vue parcourir les couloirs de l’école, discuter avec d’autres enfants, ramener ses longs cheveux dans le dos. Et puis il y avait eu cette quinzième année ; elle en avait treize. Et ses soucis que j’avais tenté de soigner, alors que nous n’étions pas vraiment proches, malgré toutes les petites conversations qu’on avait pu échanger. Cette année où elle a commencé à me donner des cours de danse, si on pouvait appeler ça de cette manière. Je me tournais plus en ridicule qu’autre chose, et même si c’était un moment agréable, je savais que je n’étais pas fait pour ça, contrairement à elle. Elle était si gracieuse, si belle, si souple, si… Gaby.

Je crois que depuis cette année-là, ma vie tourne plus ou moins autour d’elle. Bien sur, j’ai toujours ma famille, mes proches, quelques amis, et mon travail, depuis un peu plus récemment. Jusqu’à maintenant, j’ai échappé à la moisson. Et elle aussi. Je lui demande régulièrement qu’elle m’apprenne des pas de danse, qu’elle me raconte ses journées, qu’elle invente des histoires pour me faire rire. On traine ensemble n’importe où et n’importe quand, c’est une habitude. Elle m’est très chère et je crois que j’en deviendrais fou s’il lui arrivait malheur. Rien que lorsqu’elle se coupe, je sais que j’en fais tout un plat. Mais je n’y peux rien, je suis comme ça depuis le début. Elle est devenue tellement précieuse à mes yeux que je ne peux pas me résoudre à la voir malheureuse, il faut que je la protège, que je m’assure que tout va bien ; dans la mesure du possible.

Mais là est le souci… Comment puis-je la protéger de mes sentiments ? Je ne peux pas cacher que ça fait un bon moment qu’il y a plus que de l’amitié entre nous. En tous cas de mon côté. Mais j’ai tellement peur de la perdre, tellement peur qu’elle s’effraie ou qu’on se dispute que je ne peux pas me résoudre à le lui avouer. Et puis il y a eu cette célébration. Ce tirage au sort qui l’a amenée à se faire embarquer par le Capitole après un attentat ridicule, surprenant et dramatique à la fois. Ils m’ont enlevé ma Gaby. Je ne sais pas où elle est, je ne sais pas si elle va bien. Je sais seulement que si elle revient, ce sera encore plus dur pour moi de lui cacher la vérité…