PRÉNOM(S) ϟ Un nom d'homme. Les médecins avaient prédit aux Evenworth l'arrivée d'un garçon, et s'était présenté une fille : trop tard pour changer les faire-parts où le nom de JULES était inscrit. Après tout, ça marche pour les deux, non ? FAITH, pour une femme que sa mère avait rencontré et qui se prénommait ainsi. Lorsque que Mrs. Evenworth parlait de cette Faith, elle évoquait une femme qui brillait tant par son intelligence que sa beauté, un idéal sans doute. NOM ϟ La famille EVENWORTH n'avait rien d'extraordinaire - mise à part une bijouterie réputée, mais sans plus - avant l'alliance de leurs fils unique avec la fille unique d'un grand créateur de bijoux à la fortune considérable. Les deux jeunes gens, éprouvant l'un pour l'autre un attachement (mais rien de plus) donnèrent naissance à une fille : Jules. DATE DE NAISSANCE & AGE ϟ Jules est née le vingt-trois mai, par une jolie matinée ensoleillée, il y a maintenant dix huit ans. ; DISTRICT ϟ elle a la chance d'habiter le premier district. ; METIER ϟ Jules ne souhaites pas travailler, même si la loi l'y obligera incessamment sous peu. ; SITUATION CIVILE ϟ celibataire. ; ALLEGEANCE ϟ Jules ne se déclare pas pour un des camps qui s'opposent : vivant aisément, elle ne souhaite pas que son monde change, mais se sent tout de même préoccupée par le sort des autre districts. ; GROUPE ϟ SACRIFIED LAMBS, en tant que jeune fille de moins de vingt-deux ans, membre d'un district. ; CREDIT ϟ bannières : tumblr. icon : Riddle, BAZZART

QUE PENSEZ-VOUS DU CAPITOLE ? Le Capitole ? Je dois dire que... je ne sais plus où j'en suis. J'ai toujours été élevée dans la certitude que l'autorité qui était représentée par ce district particulier méritait mon respect et mon soutien. De toute ma vie, je n'ai pas eu à me plaindre : élevée dans l'opulence du premier district, toujours parfaitement préparée à la possibilité de participer un jour aux jeux... mais tout semble s'effriter au fur et à mesure qu'avance la rébellion. Je n'ai jamais eu à me plaindre personnellement, mais si notre monde était injuste justement à cause du capitole ?
QUEL EST VOTRE AVIS SUR LES JEUX ? J'ai été entrainée depuis que je suis toute jeune pour les jeux. Je pense que si mon nom était tiré, mes chances de survies seraient plutôt grandes, voire très élevé. Cependant, je n'ai jamais été de ceux qui espèrent être tiré un jour au sort, loin de là : je n'adhère déjà pas totalement au concept, et même si je sais que je pourrais tuer sans problème pour sauver ma peau, l'idée me répugne.
QUE PENSEZ-VOUS DE LA MORT D'ARABELLA EVERGLADE ET DE SON MARI ? J'ai regardé à contre cœur les jeux cette année, révoltée par le concept de faire participer d'ancien gagnants. La mort finale d'Arabella m'a mis la larme à l'œil, non pas pour son enfant mais pour son geste final de révolte, celui de ne laisser aucun gagnant. J'admire cette femme, même si elle est morte, car elle a su mourir pour ses idées.
QU'AURAIS REPRESENTE OU REPRESENTERAIS POUR VOUS DE PARTICIPER AUX JEUX ? Je me sentirais comme un mouton. Peut être pourrais-je être un mouton fort, un mouton qui gagne, mais je n'en serais pas moins un mouton. Même si la victoire m'apportait la gloire, je ne pourrais la savourer en sachant que j'ai participé à l'amusement public et tué des gens pour leurs bon plaisir.
QUELS SERAIENT VOS ATOUTS DANS L’ARENE ? Je me débrouille parfaitement à toutes les épreuves de survie, comme faire du feu ou me fabriquer un campement. Je m'en sors aussi parfaitement lorsqu'il s'agit de passer inaperçue, mais mes compétences s'arrêtent là. Je sais à peine me servir d'une arme et tirer à l'arc pour moi est impossible, même si je pourrais me trouver de la nourriture en fabriquant des pièges.
QUEL SERAIT L'OBJET PERSONNEL QUE VOUS EMPORTERIEZ DANS L’ARENE ? Je pense que j'apporterais une photographie de mon père, histoire de me rappeler toutes les leçons qu'il m'a enseignée et qui ont faites de moi qui je suis.
QUE PENSEZ-VOUS DE LA SPECIALISATION DE VOTRE DISTRICT, DE VOTRE NIVEAU DE VIE ? Me plaindre de mes conditions de vie dans le District 1 serait une pure folie et la preuve d'une mauvaise foi incroyable. La bijouterie étant notre spécialité, elle nous assure un niveau de vie élevé. J'apprécie de vivre là où je vis, et je suis plus qu'heureuse d'être née où je suis née.

Si j'avais pu changer de famille, est-ce que je l'aurais fait ?
C'est la question que n'importe qui s'est déjà posé un jour, et je n'avais pas coupé à la règle : elle m'avait même obsédée pendant une partie de mon enfance. Si j'avais pu laisser tomber Mr. Evenworth, avec sa moustache et son visage avenant, son rire tonitruant que je n'entendais que lorsqu'un de ses amis faisait un blague graveleuse, son cigare toujours allumé qui avait empesté la maison depuis que j'étais toute petite et ma mère, Mrs. Evenworth, qui ne disait jamais rien et restait dans l'ombre, comme une petite souris, sans que jamais un sourire autre que gêné ne s'épanouisse sur son visage, l'aurais-je fait ? La réponse, je ne la connais pas. Elle ne me plairait sans doute pas du tout.

Aussi loin que je me souvienne, le sentiment qui a toujours dominé ma vie était la gêne, qui est omniprésente lorsque je me remémore mon enfance. Lorsque j'étais petite et que les autres enfants me demandaient pourquoi j'avais un nom de garçon, je ne pouvais pas répondre, et j'étais gênée. Lorsque j'avais demandé à mon père, il m'avait répondu avec cet air gêné qu'ils ne pouvaient pas changer le noms sur les faire part, alors j'étais restée Jules. Lors des repas que je prenait avec mes deux parents, le silence qui s'installait était toujours gênant : je savais que mes parents n'avaient pas grand chose à se dire et qu'ils vivaient plus ensemble par commodité que par amour. Lorsque je demandais à Mr et Mrs. Evenworth si je pouvais avoir un petit frère ou une petite sœur, ils se regardaient avec cet air gêné ; comprenez par là que ça devait faire bien longtemps qu'ils avaient eu envie l'un de l'autre pour la dernière fois.

J'ai grandi une bonne partie de ma vie avec la douloureuse impression d'être étrangère à tout ce qui se passait autour de moi. Mon père, qui avait laissé tomber l'idée d'avoir un autre enfant depuis longtemps, s'était appliqué à m'élever comme si j'étais un garçon, sans toutefois perdre de vue que je n'en était pas un - chose assez contradictoire, même pour moi, à l'époque comme maintenant. Lors de repas de famille, il m'asseyait toujours à côté de lui et insistait pour que je l'écoute parler affaires avec mon grand père maternel ; « Écoute et apprend, me disait-il « et ne perds jamais de vue que tu es destinée à hériter d'une des plus grande entreprise du premier District. ». Avec l'air le plus sérieux que la petite bouille que j'avais à huit ans pouvait arborer, je hochais solennellement la tête. Je pensais à chaque fois que mon père allait se moquer de moi, et que son rire tonitruant allait éclater parmi les convives et les faire taire, mais il n'en était rien : lorsqu'on parlait affaires, mon père ne riait jamais.

Lorsque j'ai eu douze ans, mon nom fut inscrit pour la première fois sur un bulletin, et mis dans l'urne lors de la première moisson à laquelle j'assistais. J'avais peur que mon nom sois tiré et que personne ne se porte volontaire - chose impossible en somme, étant donné que beaucoup de jeunes gens attendaient ce jour avec impatience pour prouver leur gloire, surtout dans le premier District. Mes peurs étaient infondées. C'est aussi à cet âge que j'ai commencé à m'entrainer pour la première fois. Je n'étais pas une piètre élève, au contraire : j'étais plutôt prometteuse, et j'étais loin de donner mon maximum. Mais j'avais du mal à considérer comme nécessaire le fait d'apprendre à tuer. Parfois, Mr. Evenworth s'amusait à m'emmener dans des endroits reculés, sans vivres et sans eau. Il nous suffisait de quelques heures de marche pour rentrer, je le savais, pourtant je restais avec mon père qu'il pleuve ou qu'il fasse beau, dormant à la belle étoile et apprenant à chasser. Au cas où. J'adorais ces moments avec mon père, et je crois qu'ils firent partie des meilleurs souvenirs de mon enfance.

Et puis ma mère est morte, comme ça, dans son sommeil. J'avais quinze ans. Je n'irais pas jusqu'à dire que sa mort ait été une tragédie pour moi, cette personne qui n'avait qu'étais là pour m'adresser son petit sourire gêné et que nos moments de complicité avaient été fréquents (ils se comptaient tout au plus sur les doigts de la main) mais c'était ma mère, et sa disparition me bouleversa.

Je crois que peu de gens comprennent l'utilité première des Hunger Games, et que beaucoup voient en eux un moyen de se divertir une fois par an. Je crois, moi, que les jeux sont fait, d'accord, dans le but de nous prouver que le Capitole et tout puissant et qu'il ne faut pas oublier qu'il a droit de vie et de mort sur nous comme sur notre famille. Ce que moins de personnes voient, c'est que les jeux rassemblent la population et lui font oublier pendant peu de temps la dure réalité de leur vie, pour les districts les plus pauvres. Enfin, les jeux ont aussi peu à peu désensibilisé la population de la violence et de la mort, en nous exposant à des scènes toujours plus sanglantes, toujours plus effrayantes.

Je ne veux pas être l'une de ces personnes.