ϟ 1ERE MOISSON : 18/02/2012 ϟ MESSAGE : 1384 ϟ AVATAR : Jennifer Lawrence ϟ MULTICOMPTE : A. Hadès Yaxley / Daniel Brunet ϟ DISTRICT : District 12 actuellement prisonnière du 11 ϟ AGE : 21 ans ϟ METIER : en fuite ϟ LIFESTYLE : Difficiles mais subvient à ses besoins ϟ HUNGER GAMES : oui ϟ RÉBELLION : pour ϟ COMPÉTENCES : HUNTER
Rowan E. Morgenstern
ADMINISTRATRICE DE DAUGHTER OF FIRE
Sujet: HUNTERS ◢ Rowan&Galahad [SAISON 1] Sam 10 Mar - 23:22
retrouvailles Rowan & Galahad
Rowan ne croyait pas aux miracles, ni en des puissances supérieures quelconque, elle ne croyait même plus en l'être humain, les Jeux, le Capitole lui avaient pris son innocence, sa pureté. Elle ne croyait plus qu'en elle-même, en sa capacité à faire face à l'adversité. La vengeance la maintenait en vie, l'espoir aussi de pouvoir offrir aux générations suivantes une vie meilleure, l'espoir d'offrir à Jace un monde meilleur dans lequel grandir et s'épanouir. Jace. Le seul être qui importait désormais à ses yeux, la promesse et l'affection qui la liait à lui étaient indéfectibles. Il était tout. Elle avait promis. Méticuleusement elle inspecta une dernière fois son sac à dos, frissonnant dans l'air glacé de l'aurore. Elle était épuisée par une nuit agitée où les cauchemars l’avaient tourmenté, elle aurait volontiers passé une journée à dormir, rassurée par les cris des animaux qui l'avertiraient du danger mais, elle avait fait une promesse. Elle essuya la sueur qui perlait sur son front, repoussant l'idée d'avoir contracté une infection ou un virus dans le froid glacial de la forêt en cette fin d'hiver, elle était forte, une simple petite infection ne la clouerait pas dans cette forêt. Une fois de plus elle défit son sac et le refit en épluchant son contenu. Elle devait se glisser discrètement en ville, depuis la fin de l'Expiation les patrouilles de Pacificateurs dans le Douze avaient doublées et la Clôture était régulièrement électrifiée, elle avait appris à observer et à noter les heures où le courant était coupé, les heures "indues" où on pensait qu'elle ne se monterait pas, en plein jour. Elle glissa dans le creux du tronc d'arbre son arc et son carquois. Ainsi déséquipée elle se sentait nue, l'arc était devenu au fil des ans une extension parfaite de son bras, son allier d'autant plus qu'elle vivait désormais loin de tout confort. Plus que jamais l'arc était son allier le plus précieux il lui permettait de survivre, mais aussi de se défendre. Elle soupira et entreprit de natter ses cheveux, elle frissonna à nouveau et se demanda si se rendre en ville dans cet état était une excellente idée. Nauséeuse, fiévreuse, épuisée elle serait une proie facile si les Pacificateurs lui tombait dessus mais, elle avait fait une promesse. Une promesse à Jace. Plus que tout désormais le petit garçon avait besoin de stabilité, il avait besoin de pouvoir à nouveau faire confiance à un être cher, il avait besoin d'un parent. Elle soupira une fois de plus et enfila la veste de chasse de son frère, une épaisse veste en cuir qu'elle passa sur un gilet fait de fourrure de renard, un présent de son frère, fruit d'une chasse. Ainsi elle se protégerait du froid intérieur qui la glaçait jusqu'à la moelle. Elle chargea son sac à dos sur ses épaules et se mit en marche. Elle s'était volontairement enfoncée dans la forêt cette semaine, afin d'être à l'abri des patrouilles de Pacificateurs, ces derniers n'avaient pas encore renoncé à la débusquer. Cette marche l'épuisa plus qu'elle ne voulut l'admettre, tapis dans les talus surplombant la Clôture elle passa de longues minutes immobiles à observer la zone. Plus que jamais il lui fallait être prudente, on la cherchait et elle savait que certains, parmi eux quelques commerçants, avaient dû se faire un plaisir de raconter aux autorités ses petites habitudes de chasse. Elle essuya la sueur sur son front et une fois sûre de ne pas être attendue, elle courut jusqu'à la clôture. Celle-ci n’émettait pas de bourdonnements significatifs, elle ne risquait donc rien, pour l'instant, souplement elle se glissa sous la barrière, se faufilant dans un "accroc" du grillage. Elle courut jusqu'aux premières maisons de la Veine et là se tapie dans l'ombre. Elle attendit, cherchant à retrouver son souffle, affaiblie par cette course. Elle se sentait faible aussi serra-t-elle fortement les mâchoires pour se forcer à rester debout, silencieuse et immobile, l'oreille tendue. Une fois persuadée d'être seule elle se glissa dans les ombres, parcourant les ruelles de la Veine. Elle fit volontairement plusieurs détours avant de frapper à la porte de la famille voisine à celle qui hébergeait son neveu, elle voulait brouiller les pistes, personne ne connaissait la "cave" que les deux maisons partageaient et dans laquelle elle se faufilerait pour atteindre la seconde masure. Et lorsqu'elle serra son neveu dans ses bras, respirant son odeur, elle en oublia jusqu'à la fièvre qui ravageait son esprit.
Elle s'efforça de paraître souriante et en bonne santé mais elle toucha à peine à son assiette, se contentant de déplacer la nourriture d'un bord à l'autre. Elle luttait contre la nausée et le malaise qui grandissait en elle. Elle était épuisée et elle accueillit avec soulagement l'annonce que le courant avait à nouveau été coupé dans la Clôture. Elle embrassa son neveu qui pleurait déjà, anticipant le départ de sa tante, elle distribua les quelques tribes qu'elle avait apportés avec elle, vestige des anciens gains de son frère, et se hâta de quitter la maison de la manière dont elle était entrée, avant de céder aux larmes et à l'étourdissement. Elle tituba dans la rue quelques mètres plus loin, soudainement prise de vertiges, elle due s'appuyer sur un mur pour ne pas s'effondrer. Elle s'accroupie dans l'ombre de la ruelle et souleva sa veste, dévoilant la longue estafilade qu'elle avait récolté en affrontant un cerf, les bois avaient entaillés sa peau, et l'infection s'était développée dans l'humidité des bois. Empoisonnement du sang ou simple "infection" elle avait préféré ignorer le problème. Une erreur de débutant qu'elle avait commise malgré ses années d'expérience et une mère versant dans l'art de la médecine. L'infection avait choisi le pire moment pour la prendre, car au loin elle percevait les bruits caractéristiques d'une patrouille de Pacificateurs, rangers foulant le sol caillouteux de la Veine. Elle recula précipitamment dans la ruelle. Son dos heurta alors un torse musclé et une main s'abattit sur sa bouche, elle se débattit mais ses forces l'abandonnaient. Pourtant d'un coup de pied dans les tibias elle réussit à se dégager. D'un mouvement fluide, rodé par les années, elle tira son poignard de l'étui à sa cuisse, dardant sur lui le fil mortel de son arme. Elle vacilla en le reconnaissant mais ne baissa pas sa garde malgré l'évanouissement qui la saisissait. "Qu'est-ce que tu fiches ici, tu es venu me livrer à tes copains Pacificateurs ?" Une dernière provocation lancée sur un ton mordant avant que les ténèbres ne l'engloutissent. Le dernier son qu'elle perçue fut celui des rangers qui se rapprochaient. Elle pensa à Jace et su que tout était perdue.
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Sujet: Re: HUNTERS ◢ Rowan&Galahad [SAISON 1] Sam 12 Mai - 0:29
retrouvailles Rowan & Galahad
Obscurité. La nuit souffle dans les ruelles son froid mordant et cruel. Galahad frissonne, le vent glacé lui griffe la peau et lui gifle le visage. Il ne bouge pourtant pas. Immobile. A aucun moment l‘idée de déguerpir ne l‘a effleuré. L’épaule contre le mur de briques sales, il attend. Il patiente tel un chien de garde bien dressé, celle qui capte toute sa papillonnante attention. Obsession qui ne l’a jamais véritablement quitté. Galahad est revenu pour elle. Sauf qu’il n’a pas été capable de la récupérer après. Barrière de sécurité, corde autour du cou, ou menottes aux poignets. Le Capitole a réussi son coup, sans doute. La folie se distille en lui chaque nouveau jour, et l’univers qui l’entoure lui échappe à chaque seconde supplémentaire. De quel univers parle t’il déjà ? Galahad ne sait plus. Le regard dans le vide et un rictus boudeur accroché à son adorable bouille. Sa mémoire est disloquée, et ses souvenirs s’entremêlent, autant que ses réflexions soudaines. Un tourbillon insensé et crépitant. Il a la migraine. Le traumatisme qu’il a reçu à la tête lors de l’incendie dans le quartier des vainqueurs, a abimé sa logique préalablement branlante. L’horizon perd de sa vivacité, et lui se perd tout seul. Dangereuse aliénation de l’esprit et du cœur. Il soupire, abaisse ses iris d’une trouble couleur, entre le bleu et le gris, sur l’asphalte poussiéreuse et écoute d’une oreille attentive les bruits environnant. Des pas. Des saccades militaires. Les molosses du Capitole font leur ronde. Personne n’est autorisée à se balader dans les rues après le couvre-feu. Il n’y a pas de négligences. L’autorité en vigueur n’épargnera pas les vagabonds. Punition en public. Soumission et humiliation. Galahad esquisse un pâle sourire, en prenant pleinement conscience de sa délicate situation. Si il est parvenu à égarer et se défaire de ses ombres peu discrètes qui lui suivent sans répits, depuis que la famille d‘Owen a été arrêtée et embarquée. Il suppose aisément, qu’il ne passera pas les mailles de ce filet-ci. Piégé ? Non. Il y a toujours un moyen de s’en sortir, par ici. Dépêche-toi Row… Sors. Sors de cette piaule… Il réclame, quémande, ordonne. Ses poings se serrent et il mord farouchement sa lippe. Le jeune impertinent se retient de faire irruption dans l’habitation. La Veine. Un coin qu’il connait dans ses moindres venelles, pour y avoir grandi. Pour l’avoir arpenté des journées entières. Avec lui. Avec elle, aussi. A cette pensée, ses entrailles se tordent et une douleur fulgurante serpente le long de son abdomen et creuse son trou dans sa gorge. Elle se remplie de venin ou d’acide. Il hésite. Une boule se forme. Elle gonfle, enfle, le fait suffoquer. Mort. Il est mort. Owen est décédé pour le plaisir d’une bande de sadiques écervelés. Son nez le démange et ses yeux le piquent. Il cligne des paupières et ravale rapidement tous sentiments de culpabilité et de tristesse entremêlées. Ce n’est pas le moment. Et Owen lui a fait promettre. Pis, lui a fait jurer. Semblable au dernier souhait d’un mourant sur son linceul. Quasiment un testament. On ne bafoue pas ce genre de chose. La garder en vie. La garder saine, sauve. Sauve... Quoi d’autre ? Il ne sait plus. Il ne sait plus car la porte vient de s’entrouvrir et une lumière ocre s’en évade. Rowan est là, à quelques mètres de lui. Incapable de l’approcher, il se contente de la lorgner de loin. De la surveiller pour que rien ne lui arrive. Le vilain gosse a retrouvé sa trace il y a de cela quelques jours, seulement. Dans le district 12 les gens ne sont pas bavards. Ils le sont d’autant moins depuis les événements récents. Ce qui lui a permis de retrouver sa piste, ne sont que dû à ses origines. Il est l’un des enfants de ce monde, l‘un des enfants de la Veine. Il est un survivant. Et l’hématome encore présent sur sa tempe droite dévoile son manque d’assujettissement flagrant. Le violacé d’il y a plusieurs jours, a laissé sa place à un verdâtre répugnant. Et ce, malgré ce que Galahad s’évertue à faire croire et paraître. Excellent menteur. Magique manipulateur. Les masques s’amoncellent sur son minois enjôleur. Ils se superposent et lui, au fond, préfère qu’il en soit ainsi. Se dévoiler demande trop d’efforts, et lui inflige trop de souffrance. Le mensonge, un abri comme un autre. Elle sort. Elle avance. Il scrute le plus infime détail émanant d’elle. Et si la mélancolie le fige sur place. C’est lorsqu’elle titube et tangue qu’il panique. Il se précipite, sans réfléchir. Silencieux, on croirait qu’il ne touche pas terre. Les pacificateurs sont en approche et elle ralentit. Sa démarche de félin s’accentue. Il fond sur elle. Le dos de la poupée cassée heurte son torse, sa main large s’abat sur sa bouche fiévreuse. Il l’attire dans l’ombre. Elle lui fiche un coup de pied dans le tibia et Galahad est obligé de lâcher en retenant diverses insultes. Les mâchoires scellées et les paupières plissées. Le temps de relever la tête, et l’éclat d’une lame d’acier l’aveugle sous les rayons d’une lune timide. « Qu'est-ce que tu fiches ici, tu es venu me livrer à tes copains Pacificateurs ? » Ironie et véhémence sont de la partie. Elle n'a pas changé. Il sourit, un sourire de travers. Incrédulité, déception, colère peut être et amusement surement. Galahad ne se donne pas la peine de répondre à la provocation. Trop occupé et obnubilé à rattraper le corps qui s’affale et manque d’alerter la meute de loups blancs et meurtriers. La plaquant dans un mouvement protecteur et possessif, contre son poitrail. Il coince la fluette silhouette de Rowan entre lui et le mur. Il retient sa respiration. La troupe passe à quelques mètres d’eux. Et s’éloigne lentement. Galahad expire. Hisse la dépouille amorphe sur son épaule droite et se glisse avec précaution dans le labyrinthique réseau gravillonné. Jusqu’à pénétrer dans son ancienne maison. Il y a réaménagé. Pour être seul. Pour avoir la paix. Pour n’avoir de compte à rendre qu'a lui même... C'est déjà bien assez. Et surtout, afin de fuir la surveillance assidue du Capitole. Paranoïaque ? Pas tout à fait. Les pacificateurs fleurissent devant sa porte, dans le quartier des vainqueurs.
Personne ne viendra le chercher ici. Samuel lui offre contre une bouteille ou quelques cachets, un parfait alibi. Galahad verrouille la porte derrière lui. Traverse les pièces étroites. Et dépose soigneusement Rowan sur son lit. Ses iris s’attardent sur l'envoutant portrait. Elle lui paraît avoir vieilli... Il s‘assoit sur le bord du matelas. Ses doigts écartent maladroitement des mèches de cheveux de la sylphide. Son pouce effleure sa pommette, le pourtour de ses lèvres. Brûlantes. Galahad coule, échoue entre fascination inquiétante et morbide pulsion. Il lui faut plus de cinq minutes pour se détacher d’elle. Ses gestes sont mécaniques. Il tire les rideaux, nourrit le feu qui ronfle dans l’âtre, bouge les morceaux de bois avec un tisonnier tordu. Et revient auprès de la jeune fille. Des gouttes de sueurs ont perlé sur son front. Et l’incompréhension laisse place à l’œil critique. Galahad se dresse au dessus d’elle, et examine sa chair visible. Retirant couche après couche. La pudeur n'a pas sa place. La chemise enlevée, révèle une longue estafilade sur le flanc laiteux, qui le fait immédiatement frémir. Les veines bleutées marbrent sa peau. Il fronce les sourcils. Comment a-t-elle pu laisser une pareille blessure sans soin, aussi longtemps ? Une envie brutale de la secouer et de l’écraser sous un tas de reproches... Il n’en fait rien. Galahad entreprend simplement de laver la plaie, avec des linges propres et de l’eau. Puis du désinfectant. Tout un nécessaire médicale sous la main, il l‘a emmené avec son sac, avant de s‘éclipser de son autre chez lui. Période du périple : indéterminée. Par pure mesure de sécurité. Il se félicite de l’initiative tout en continuant à s‘affairer à la tâche avec minutie. Il tâtonne, prudemment. Et applique une crème épaisse et visqueuse, généreusement par-dessus. Il ignore si cela aidera à la guérison. Ou à la cicatrisation. Il n’a jamais rien compris à tous ces trucs. Il reproduit juste ce qu’il a vu. La besogne achevée. Il l'assoit en la calant contre lui, puis enroule, non sans difficultés multiples, un bandage autour du buste mince. Trop mince. Il n’aime pas apercevoir ses côtes saillirent sous son épiderme diaphane. Pas plus qu’il n’aime remarquer les cernes grisâtres sous les cils immobiles. Galahad l'allonge derechef. Et la recouvre de l'épais duvet. Une heure. Peut être plus. Il n’a plus de notions d’espace, ou de durée. Galahad se hisse péniblement sur le fauteuil à côté, qu’il tire jusqu’à l’extrémité du lit. Penché. Caressant une ultime fois les traits endormis, il prend entre ses doigts une petite main froide. Il la presse entre ses deux paumes, y dépose un fragile baiser. Le sommeil l’attrape, le tourmente. Il résiste. Il résiste. Il résiste... Profitant de cette étrange proximité. Galahad s’endort sans s’en rendre compte. Les cauchemars aussitôt prennent forme et le condamnent. Chimères cannibales. Le sang et les cris emplissent son subconscient. Les horreurs lui éclatent à la figure. Impuissance. Encore. Toujours. Inlassablement. Ses phalanges serrent la petite main froide, se compriment frénétiquement autour. Les gémissements s'échappent hors de sa trachée enrouée, et les larmes ruissellent. Galahad gesticule, se tend. Pantin désarticulé. Macabre chorégraphie, dont la musique, bientôt, se verra agrémentée de hurlements déchirants.
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Rowan E. Morgenstern
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Sujet: Re: HUNTERS ◢ Rowan&Galahad [SAISON 1] Mer 16 Mai - 21:32
retrouvailles Rowan & Galahad
Silencieusement Rowan courrait dans les bois sur les traces d'un chevreuil magnifique. Abattre un si majestueux animal était toujours un crève-cœur pour la jeune femme mais, elle devrait survivre et la vente de l'animal à la Plaque par l'intermédiaire de Sebastian lui rapporterait de quoi aider financièrement la famille qui prenait soin de Jace à sa place. Elle avait besoin de cet argent. Il ne lui restait plus que quelques tribes, souvenirs maudit de la victoire de son frère aux jeux, elle ne pouvait se permettre un brin de sentimentalisme. Sébastian viendrait chercher l'animal, elle ne pouvait le laisser filer. Pas cette fois. L'enjeu était trop grand et la faim qui creusait son ventre trop vivace. Aussi courrait-elle silencieusement dans les bois, étouffant le bruit de ses pas en ne foulant que très légèrement le tapis d’aiguilles de pin qui recouvrait le sol. Elle évitait les branchages secs et veillait régulièrement à toujours tourner le dos au vent afin que l’animal ne la sente pas. Elle était rapide et vive, elle ne se laissait pas distancée, vigilante, son arc était prêt. Elle menait la traque telle un chien de chasse, attentive au moindre bruit, n’oubliant pas qu’elle-même se révélait être dans la position du gibier dans son petit jeu de cache-cache avec les pacificateurs. Elle courrait et le vent soulevait ses longs cheveux châtain derrière elle, telle une bannière. Elle se sentait libre, invincible, grisée par l’excitation de la chasse. Elle ralentit cependant sa course en notant que l’espacement entre les empreintes de l’animal se réduisait, il avait ralenti sa course folle au travers des bois. Il se croyait en sécurité. Elle aussi avait commis cette erreur autrefois, elle s’était crue en sécurité, heureuse. Elle avait pensé avoir tout ce qui lui était nécessaire pour s’épanouir, enfin. Et le Capitole lui avait tout prit. Son frère dans un premier temps, puis son meilleur ami, l’homme qu’elle aimait puis, sa famille. Tout. Le Capitole lui avait tout prit. Sa vie. Sa famille. Son cœur. Tout. Mais, elle reprendrait pas à pas ce qu’on lui avait ravi. Elle s’en était fait la promesse. Le chevreuil se tenait immobile au centre de la clairière, les oreilles dressées. Il avait senti le danger sans parvenir à déterminer d’où viendrait la menace. Elle ne pouvait tirer depuis le couvert des arbres, il y avait trop de risque pour que la flèche soit déviée par branchages. Elle devrait s’avancer à découvert, autrement la traque reprendrait à nouveau. Doucement elle fit quelques pas en direction de la lisière de la trouée, veillant à n’effectuer aucun mouvement brusque elle leva son arc et arma son trait. Elle retint son souffle et ne lâcha le tir que lorsqu’elle fut sur d’atteindre sa cible. Ce qu’elle n’avait pas prévu ce fut la réaction de l’animal lorsque la flèche se ficha dans son poitrail avec juste assez de force pour atteindre le cœur sans le tuer immédiatement. Bois en avant l’animal chargea, il ne lui restait guère de force mais acculée contre les arbres Rowan eut du mal à éviter d’être empalée sur les cornes de l’animal. Les bois effleurèrent, dans un dernier sursaut de défense, son flanc avant que l’animal ne s’écroule à ses pieds. La douleur remonta le long de son côté, elle grimaça et porta la main à son côté, du sang tâchait ses doigts lorsqu’elle les leva à hauteur de son visage. Ce n’était qu’une petite égratignure, elle avait échappé au pire… Tout du moins c’était ce qu’elle pensait.
(…)
La douleur irradiait en elle, palpitante, toujours présente. Impossible de la fuir. Son sang brûlait dans ses veines, elle était consumée par la fièvre, un mal qui rongeait son corps et son esprit. Elle ne faisait surface qu’une poignée de seconde, incapable d’échapper au mal qui l’attirait dans les ténèbres. La douleur était là, latente, constamment présente en toile de fond. Mais le pire, c’était les songes, les cauchemars qui la visitaient. La fièvre. Elle se débattait dans son sommeil cherchant à échapper aux mains innombrables des Pacificateurs qui l’encerclaient. Elle luttait pour remonter la foule qui la séparait de sa petite sœur qu’on fouettait à mort sur la grande place. Elle hurlait pour échapper aux ténèbres d’une cellule capitoline. Et elle ruait, hurlait à s’en casser les cordes vocales pour empêcher qu’on ne l’exécute. La fièvre la consumait et il était là, dans chacun de ses rêves tour à tour victime et sauveur, aimant et glacial, l’amant et l’ennemi. Elle hurlait autant pour lui échapper que pour le supplier de ne pas la laisser. La douleur était là, à chaque instant. Jace. Galahad. Owen. Leurs visages se confondent dans son esprit, brume confuse, sentiment d’oppression, peur intense qui la tire brusquement des limbes de son délire. Elle a alors à peine conscience de l’endroit où elle se trouve, elle a peur, elle est effrayée, elle a mal, son sang est encore empoisonné, la tête lui tourne. Où se trouvait-elle ? Elle allait crier, tenter de se débattre pour échapper aux bras qui l’enveloppaient, et qui n’étaient en réalité que les draps entortillé étroitement autour d’elle, lorsque l’étau d’une poigne se referma sur ses doigts, la tirant brusquement de la phase entre veille et éveille dans laquelle elle se noyait. Lorsqu’elle l’aperçu tout lui revint. Le malaise, l’écho des pas des pacificateurs, les bras de Galahad se refermant autour d’elle alors qu’elle perdait connaissance. Il se débattait dans son sommeil, broyant ses doigts entre les siens. Elle était faible, si faible. Elle lui devait la vie. Cette seule idée la révulsait, elle ne voulait rien devoir à qui que ce soit, surtout à Gahalad Imbernaty. Jace… Il fallait qu’elle sache. Jace. Réunissant toute la force qui lui restait elle repoussa le corps de Galahad hors de sa chaise. Ce à quoi elle ne s’attendait pas c’était à se retrouver la lame sous la gorge, immobilisée sous le poids du jeune homme. La douleur lui étreignit le cœur lorsqu’elle croisa son regard vide, fou, sanguinaire. C’était par sa faute qu’il était devenu cet homme. « Je tiens à cette gorge, elle m’est très utile, j’apprécierais que tu ne la tranche pas. » Froide, dure, lucide, elle se devait de le ramener, elle lui devait la vie… Mais elle ne se montrerait jamais plus chaleureuse et ouverte face à lui. Pas après qu’il l’eut si durement rejeté, par après ces années de silence. Jamais. « Tu es sortie de l’Arène il y a des années. » Ajouta-t-elle pourtant malgré elle, une larme de rancune perceptible dans sa voix. Tu es de glace Rowan… Il ne t’atteins pas.
Spoiler:
J'ai honte....
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Sujet: Re: HUNTERS ◢ Rowan&Galahad [SAISON 1] Ven 18 Mai - 2:04
retrouvailles Rowan & Galahad
Le sang et les cries. Inlassablement, les événements reviennent le hanter, se métamorphosent parfois. Se disloquent sous ses doigts. Des coups, et des douleurs qu’il ne supporte plus. Désespéré, il hurle, il braille pour qu’on l’entende ou qu’on l’achève. Mais aussitôt, le chaos l’emporte. Le néant s’instaure. Plus rien. Rien que de la poussière et des promesses tâchées de rouge. Des rêves oubliés et des souhaits disparus. La respiration devient saccadée et lui lutte pour ne pas crever. Les pulsations du cœur gelé s’accélère au point de lui tirer quelques souffrances supplémentaires ; la poitrine se soulève et les plaintes se font davantage sonores. Il geint dans son sommeil, se débat contre d’immortelles chimères. Et les visages, réapparaissent. Les morts se relèvent, les morts viennent se venger. Et si il ne se débattait pas pour la mettre en arrière, dans son dos, cachée des regards avides ou bien ternes, il suppose que la lame de son ennemi ne l’aurait pas happée. Elle plonge dans son ventre. Le bout de métal froid et tranchant se plante entre ses tripes. Il s’écroule. Rowan. Il a échoué. Son corps chavire dans le vide, sa panique l’assaille. Il heurte le sol. Attaque, par reflexes. L’égarement, l’empêche de distinguer la réalité. Déboussolé. Le couteau serré entre ses phalanges, et l’assaillant sous lui. Il remarque l’éclat du métal, dans le brouillard de son cerveau malade. Galahad ne cherche pas à comprendre. Il menace. L’arme sur la gorge, il immobilise sa victime et se retient de lui dessiner une nouvelle bouche écarlate. Un peu plus bas. Juste en dessous du menton. Personne ne le tuera. Personne tant qu’elle ne sera pas en sécurité. La respiration haletante, et l’esprit ailleurs. Sa paranoïa l’aveugle. Et sa terreur ne s’est pas encore effacée. Si son expression demeure neutre. Les larmes salissent ses joues et ses prunelles ne reflètent qu’une indicible et superbe aliénation. Galahad n’est pas là. Galahad est ailleurs, dans un monde inaccessible. Perdu au milieu de ses cauchemars et de ses démons. Il suffoque. S’étrangle. Il entend, vaguement, une voix. Il la connait. Il la désire et il la repousse avec fureur. Mensonges. On veut l’abrutir, le rendre faible. Il réclame, il supplierait presque. Et aussitôt, il déteste. Un tout qui le force toutefois à ne pas agir précipitamment. Prédateur face à sa proie. Un geste simple et net, et tout sera terminé. Une erreur de la part du gibier, et sa vie s’achève. Il bat des paupières, ses rétines lui font mal. Quelque chose lui échappe. Il le sait, le sent, le devine. Perturbé, il contracte ses muscles un peu plus. Boule de nerfs. Ses maxillaires forment des courbes anguleuses sur sa frimousse hagarde. Tignasse hirsute et barbe naissante. Galahad se met à trembler, le doute l’étreint et l’incompréhension le tourmente. Le tranchant de la lame frôle dangereusement l’épiderme à la couleur de porcelaine. « Tu es sorti de l’Arène il y a des années. » La parole perce sa logique. Et le nuage de cendres qui recouvrait ses songes se dissipe. Sous lui, c’est elle. Un air de stupeur se peint sur ses traits. Il ravale sa salive avec difficulté. Rowan. Quelques secondes passent. Galahad ne peut retenir son agressivité et son épouvante entremêlée. Le couteau n’a pas bougé, il lèche la jugulaire de sa promise. Galahad, lui, beugle, véhément et enragé. « Mais qu’est-ce que tu veux bordel ? Tu veux te faire tuer c’est ça ? J’aurai pu te tuer Rowan ! Mais merde j’aurai pu te tuer ! Qu‘est-ce que tu fous ici ?! » Et toujours tremblant, les nerfs à vif, il s’éloigne rapidement de la jeune femme à quatre pattes. Baissant ses pupilles sur sa main, crispée sur l’arme. Il tressaille et la balance plus loin sur le vieux parquet. Le cliquetis métallique inonde la pièce silencieuse. Les braises crépitent dans l‘âtre de la cheminée. Il cligne des paupières, afin de faire le point. Assis par terre, sa bouche s’entrouvre. Que dire de plus ? Il ne sait pas, alors il la referme. Et dévie son attention, car il n’a pas le courage de l’affronter maintenant. Sa mémoire lui fait défaut. Il ne sait plus pourquoi elle est là. Pas plus qu’il ne se souvient de où il se trouve. A bout de souffle, les yeux gonflés et irrités par ses sanglots muets, il tourne la tête de droite à gauche. Ses repères. Galahad commence lentement, à reconnaître les meubles et les murs. Il parvient avec difficultés à se calmer. Ses poings restent compacts, prêt à cogner à la moindre menace. Et l’étrange lueur de ses prunelles ne s’est pas évaporée. La folie est une amie qui ne le quitte plus qu’en de rares occasions. Les derniers événements lui reviennent par bribes. Et automatiquement, son attention se reporte sur la poupée brune qu’il a devant lui. Il remarque enfin qu’elle n’a plus que son pantalon, ses sous-vêtements, et un bandage qui lui barre une bonne partie du thorax. L’hémoglobine imprègne le tissu blanc. Trop à son goût. En la plaquant au sol, il a dû malmener sa plaie. Culpabilité. Ses sourcils se froncent et il se pince la lèvre inférieure. Gamin colérique, et inquiet. « Tu saignes. » Fait t’il remarquer, avec rudesse. Timbre froid et brutal. Sa voix est enrouée. Il essuie distraitement, du revers de la main, l’humidité sur ses pommettes. Un geste qu’il fait sans plus réfléchir dorénavant. Une habitude, parmi tant d’autres. Instantanément, ses iris d’un gris bleuté s’attardent sur l’arme. Galahad tente de refouler son envie. Le sentiment d’insécurité qui l’assomme est plus intense que sa volonté. Il se penche, honteux. Et il crapahute avec vivacité jusqu’au couteau, qu’il récupère et range dans une pochette discrète dans son dos. Sans s’oser à la regarder de nouveau, par pudeur. Plus pour elle, que pour lui. Il ajoute, tout en se relevant péniblement sur ses deux guibolles flageolantes. « J’ai dû soigner la plaie. Elle s’est infectée. » Et la rage qui l’anime, refait surface, sans qu’il ne puisse la contrôler. C’est l’angoisse, qui la déclenche cette fois. Mine revêche et courroucée, il se retourne vers elle. Prêt à enchainer quelques répliques acerbes. Il se tait. A côté du fauteuil qu‘il occupait. Sa main s’agrippe au dossier de bois. Il le comprime, il serre au point de faire grincer l‘appui. Il ravale sa colère immodérée et absurde. Par crainte subite qu’elle puisse s’en aller. Un murmure, qui peine à s'extirper hors de son gosier. Enfantin, il baisse les yeux. « Ne disparais plus Row'. » Il n'a plus prononcé ce surnom depuis des années. Galahad a cru qu'il l'avait perdue pour de vrai.
CITOYEN DE PANEM
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ϟ 1ERE MOISSON : 18/02/2012 ϟ MESSAGE : 1384 ϟ AVATAR : Jennifer Lawrence ϟ MULTICOMPTE : A. Hadès Yaxley / Daniel Brunet ϟ DISTRICT : District 12 actuellement prisonnière du 11 ϟ AGE : 21 ans ϟ METIER : en fuite ϟ LIFESTYLE : Difficiles mais subvient à ses besoins ϟ HUNGER GAMES : oui ϟ RÉBELLION : pour ϟ COMPÉTENCES : HUNTER
Elle n'était pas venue l'accueillir sur le quai de la gare, elle n'en avait pas la force. Pas tout de suite. Elle ne pouvait pas affronter les caméras une fois de plus, elle ne voulait pas qu'on exploite ses émotions de la sorte, pas encore, pas aujourd'hui. Il avait triomphé de l'arène. Il lui était revenu. Comme Owen avant lui. Il était revenu. Il avait survécu. Elle ne l'avait pas perdue. Il lui était revenu. Elle étouffa un sanglot et essuya les larmes de joie et de culpabilité qui roulaient sur ses joues. Il lui était revenu. Galahad lui était revenu. Sa famille serait sauve. Leur avenir ensemble serait sauf. Pourtant, elle sentait que quelque chose se préparait, elle sentait au fond d'elle même que tout serait différent désormais mais, la jeune fille amoureuse qui demeurait en son coeur refusait de penser ainsi. Galahad lui était revenu. C'était tout ce qui comptait pour elle. Tout. Elle l'attendait. Là où tout avait commencé pour eux. Il viendrait. Il avait promis de lui revenir. Il viendrait. Il devait venir. Il ne pouvait en être autrement. Il était tout pour elle. Elle l'aimait. Il ne pouvait en être autrement. Elle avait perdue déjà tellement d'homme qu'elle aimait : son père, son frère aîné Clyde, Dean. Il viendrait. Il lui en avait fait la promesse. Elle l'attendrait. Moïra, sa mère, l'avait aidé à revêtir une robe d'un bleu délavé qui mettait en valeur l'azur de son regard. Il viendrait. Sa soeur cadette s'était occupée de ses cheveux tandis qu'elles suivaient sur l'écran le parcours du train qui se dirigeait vers le District Douze. Il rentrait chez eux. Il lui revenait, sain et sauf. Enfin. Elle pressa les mains sur ses lèvres lorsque lui revint en mémoire le dernier regard qu'il avait lancé à la caméra lorsque le dernier coup de canon avait déchiré le silence mortel planait sur l'arène. Non ... elle le refusait. Il lui reviendrait. Leur amour était plus fort que le capitole, plus fort que l'Arène, plus fort que les Jeux. Il lui reviendrait. Il avait promis. Il viendrait. Pour Rowan commença alors une longue attente dans les bois. Il viendrait. Il lui avait promis. Elle répétait ce serment tel un mantra, encore et encore, pour se convaincre que rien n'avait changé, qu'ils n'avaient pas changés, que rien ne les changerait. Il avait triomphé des jeux. Elle ne le perdrait plus jamais. Jamais. Il avait promis. Il tenait toujours ses promesses surtout lorsque celles-ci la concernait. Il viendrait. Incapable de rester immobile la jeune femme se mit à faire les cent pas dans la clairière, cette clairière où il avait échangé leur premier baiser des mois plus tôt. Il lui reviendrait, il avait promis. Elle tordait nerveusement ses mains en marchant de long en large. Il reviendrait. Elle l'aimait. Le Capitole ne pouvait leur prendre cela. Jamais. Mais, le jour déclinait. Il aurait déjà dû être là. Il lui avait toujours répété que les bois n'étaient pas sur pour eux la nuit. Il avait passé des mois à la sermonner lorsqu'elle était encore une enfant. Ne jamais rester seule dans les bois la nuit. Jamais. Il aurait dû être là. Il ne l'aurait jamais laissé ici seule à la tombée de la nuit... Jamais. Pas lui. Alors la vérité s'imposa à elle. Il ne viendrait pas. Il ne viendrait plus jamais. Tout était terminé. Galahad n'était pas revenu. Il était mort dans l'Arène. La douleur qui déchira sa poitrine lui coupa le souffle. Elle s'effondra sur le sol, telle une marionnette dont les files auraient été coupés. Galahad. Elle pleurait l'homme qu'elle avait aimé, elle pleurait son ami, son amant, son âme soeur. Ses sanglots déchirèrent le silence ouaté qui recouvraient les bois. Rien ne vint troubler ses pleures cette nuit-là, les animaux semblaient respecter la douleur du chasseur. Il était partit. Il ne reviendrait pas. Elle devrait vivre avec le sentiment d'avoir été dépossédée d'une partie d'elle-même. A tout jamais.
[...]
Le couteau se pressait contre la peau tendre de sa gorge, elle ne bougea pas d'un cil. Elle connaissait cet éclat de rage qui brillait dans ses yeux. Cette haine. Cette peur. Cette soif de survivre. Elle avait vu ce regard avant. Cette nuit-là où il avait triomphé des jeux. Et cette autre nuit où elle avait trouvé Owen un couteau à la main, deux semaines après qu'il fut rentré dans le Douze. Elle connaissait cette folie. Elle savait ce qu'elle pouvait entraîner. Elle ne bougea pas. Enfin elle entraperçut un éclat de lucidité dans ses yeux. Elle ne bougeait toujours pas, la lame entailla légèrement la peau de sa gorge lorsque la main du jeune homme se mit à trembler. Il s'écarta, véhément. Elle savait qu'il aurait pu la tuer. Elle se laissa aller contre le sol, sa tête reposait sur le sol de terre battue et de bois. Rowan avait toujours refusé de croire qui était devenu fou. Elle avait toujours préféré croire qui l'avait abandonné. Il était plus facile pour elle de surmonter son absence en se répétant qu'il l'avait abandonné mais, elle ne pouvait le nier, c'était de la folie, de la folie pure qu'elle lisait dans les yeux de son compagnon et de la peur, la peur à l'état brute, sauvage, instinctive, animale. "Tu ne me ferrais rien, rien de plus qui pourrait me blesser." La colère. Toujours présente, toujours latente. Et les remords aussitôt. Tu saignes, j'ai dû soigné la plaie, elle s'est infectée. Elle baissa alors les yeux vers son ventre, elle se découvrit dénudée mais cela ne la gênait pas, ils avaient passés l'étape de la demi nudité des années auparavant lorsqu'il n'y avait pas de sentiments entre eux où tout du moins pas encore. Mais en apercevant le sang sa vue se brouilla. Elle n'avait jamais vraiment supporté la vision de son propre sang. Ni la maladie. Jamais. La fièvre se rappellait à elle. Elle se mit à trembler. Non... Jace. Il fallait qu'elle sache. "Jace.... Est-ce qu'ils l'ont trouvé... Est-ce que les Pacificateurs nous ont vu." Elle frissonna et sa vision se brouilla. Non. Pas maintenant. Il n'avait pas répondu. Il fallait qu'elle sache. "Je suis là." Murmura-t-elle en tremblant de fièvre. Les limbes à nouveau cgerchaient à s'emparer d'elle.
Elle revient à elle et lui aussi. Les minutes durent, les secondes pourtant filent à une vertigineuse vitesse. Un soupir qui s’étrangle dans le fond de la gorge. Galahad s’écarte, s’éloigne. Il évite soigneusement ses pupilles inquisitrices. De la honte ? A peine. Juste assez. Les prunelles rivées sur le sol, il murmure. Faible souffle dans cette obscurité qui les entoure et les dévorera bientôt. Il a peur, une crainte féroce et sans pitié. Une terreur perceptible. Au fond de son regard, les ténèbres ont grandi, et les fantômes y dansent ou hurlent. Lui rappellant qu’il n’est qu’un monstre de foire, un assassin de plus. Il aurait dû y rester, il est mort dans l’arène. Galahad ne veut pas qu’elle puisse le dévisager, ni qu’elle y découvre sur les traits qu’il affiche maladroitement ; quelques séquelles de folie percutante et inchangée qui l‘imprègne. Dégénéré, il le sait. Et il abdique, face à ces salopes aux racines profondes. Colère et aliénation d’un esprit qui s’enfonce, tremble et brise les derniers morceaux valides. Un sourire pourrait naître sur sa frimousse amochée. Il n’en a pas le courage ni l’envie. Sa figure est un champ de ruines. Il ne peut pas s’en empêcher, il ne peut refreiner ses désirs de destruction et ses pulsions de mutilation, de démolition d‘un organisme qu‘il exècre. Alors, il frappe, il cherche les emmerdes là où il n’y en a pas. Et il tape, grogne, cogne. Indiscipliné. Il a préféré revenir vivre ici, dans son ancienne demeure, juste pour ne pas amener de problèmes quelconques à sa mère. Pour qu’elle ignore tous ses stupides agissements et qu’elle ne s’inquiète que pour les plus jeunes. Par ici, il y a toujours quelqu’un avec qui se battre, quand on cherche. Les ruelles à la nuit tombée ne sont pas des plus sécurisées, et les traine-tard ont souvent une bonne raison, finalement. Cracher leur haine et leur rancœur, sur le bitume et au milieu du sang, dans la terre et la suie. Manière de s’exprimer, manière d’expier les trop nombreux pêchés qu’ils gardent et dissimulent. L’âme est définitivement souillée. Le bel ange ploie, ses ailes lui ont été arrachées trop jeune, il ne pourra plus jamais voler. Voir le ciel ou croire pouvoir toucher les étoiles. Délire d’une mémoire qui s’évade et s’échoue. Rowan percute le silence qui s’est installé, elle parle calmement. Elle lui répond et dans sa voix résonne l’abominable colère qu’il connait tellement. Elle l’apprivoise tandis que lui la laisse constamment échapper. Devrait t’il lui demander la méthode à adopter ? Devrait t’il tout simplement la supplier de ne plus rien changer ? Le monde tourne trop rapidement, il n’y comprend fatalement que dalle. Il se perd et elle est le seul repère duquel il aimerait s’accrocher et voir évoluer avec lui. Elle a besoin de lui. Elle a besoin de lui, n’est-ce ? Il doute. Il s’agrippe à l’espoir. L’espoir le fera mourir. Il secoue son minois de gauche à droite, pour se sortir ses rêves avortés de la tête. C’est fini, Gal’, c’est terminé parce que tu l’as décidé. Parce que la vie a rendu son verdict. Il est négatif. Si tu la touches et l’approches, tu finiras par l’embarquer avec toi, là bas, tout au fond de ta psychose latente et de tes cauchemars, chaque nuit, renaissants. « Tu ne me ferais rien, rien de plus qui pourrait me blesser. » Certitude incrustée en elle, qui manque de le faire tomber. Ses genoux tremblent et il s’accroche un peu plus au fauteuil massif. Ses intentions sont ainsi voilées, et ses démons muselés. Stoïque, désenchanté, détaché. Il est froid comme de la glace ou une lame de métal faite pour tuer. J’aurai pu te tuer, tu sais. J’aurai pu te trancher la carotide et voir ton sang couler sans esquisser le moindre geste supplémentaire. Car la vue de l’hémoglobine, source purpurine, m’attire intensément. Et que le décès, est sans doute la plus belle libération qu’on offre à un individu. Tu le sais ça ? Tu le sais, j’en suis persuadé. Tue-moi. Tue-moi j’t’en supplie. Muet, il attend pourtant la suite, en relevant le menton et en tournant sa bouille tuméfiée vers la sauvage valkyrie. Elle tremble. La fièvre et le choc et la blessure. Le bandage s’est teinté de rouge. Elle vacille. Ses globes oculaires se troublent, ses paupières s’abaissent et ses mouvements vont au ralenti. Elle articule « Jace… Est-ce qu’ils l’ont trouvé… Est-ce que les Pacificateurs nous ont vu. » Galahad passe sa main dans sa tignasse hirsute aux reflets d’or. Il tire sur des mèches pour ne pas brailler. Et lui dire que tout va bien. Qu’elle se calme, qu’elle arrête. Le gosse n’a pas la force de lui vociférer d’insensibles paroles. Il fait un pas en sa direction. Elle chuchote. « Je suis là. » Il se fige instantanément. Elle est là. Elle est là, et elle n’a pas besoin de lui. « Ils patrouillaient, mais je t’ai intercepté avant eux. Ils n’ont rien vu, j’le jure. Ils n’ont rien vu. » Affolement incompréhensible de sa part. Il comprend ce qui ne va pas. Il cerne le problème et essaye de le refouler, sans y parvenir. Elle n’a pas besoin de lui. Mais lui a besoin d’elle. Elle tourne de l’œil. Il ne veut pas qu’elle s’en aille et le laisse sans plus rien que de la poussière et des souvenirs ternes. Ses guibolles se tordent, ses articulations craquent. Il est déjà à côté d’elle. Accroupi, il retient une crise, en ravalant sa rage soudaine. Il ne contrôle plus ses excès et ses perceptions. Ses deux mains en coupe autour de l’arc de son visage, il presse ce petit bout de fille, ce cadeau qu’Owen lui a laissé. Il n’a pas le droit, ni le pouvoir, de la garder. Mais il ne peut pas s’en défaire non plus. Bloqué. Issue de secours impossible à emprunter. La panique. Et le jeune homme cassé devient un enfant perturbé. Galahad appuie sa joue contre celle de Rowan. Il la soulève, encercle son buste mince et le presse désespérément contre le sien. Il l'étreint et ne parvient nullement à se raisonner, à lâcher ce corps meurtri qu’il a tenté de soigner. « Me laisse pas tout seul. Me laisse pas dans le noir, me laisse pas Row', me laisse pas. » Répète t’il en gémissant, les larmes salissant ses pommettes et tâchant de crasse la peau délicate à laquelle il se colle comme un forcené. « Je ferais tout ce que tu veux. J’le jure. Je ferai tout ce que tu veux. Me laisse pas. » Elle s’est évanouie et il chiale comme le môme blessé qu'il est.
***
Évanouissements à intervalles irréguliers. Elle émerge et replonge. Galahad l’a replacée avec soin dans le lit, d’où il nettoie et éponge la sueur sur son front. Dépose de l'eau entre ses lèvres blêmes. Il observe, il tâtonne. Une journée entière sans qu’elle ne soit vraiment là. Une nuit ensuite. Et il lorgne attentivement sa proie ou sa survie. L’état se dégrade ou est-ce l’inverse ? Une journée supplémentaire. Le soleil file à l’horizon. Descend. Il n’en sait rien. Perdu, sans réelles connaissances en la matière. Il attend, simplement. Il contemple et examine le corps étendu sur la couche sans savoir comment s'y prendre, en pathétique conclusion. La faim lui tenaille le ventre, il la refoule hargneusement. Les courbatures le font souffrir. Des cernes grisâtres se forment sous ses yeux bleus, aux veines visibles. Sorte de toile d’araignée écarlate. La fatigue l’assomme. Il lutte, ne veut pas la perdre de vue ; Elle pourrait s’effacer dans un coup de vent précipité. N’être qu’une hallucination de sa cervelle malade. Ainsi, retourner à cette tangibilité qu’il déteste serait le pousser irrémédiablement dans l’abîme. Clignant des paupières, il répète. « T’es là. » Il répète, encore, toujours, interminablement. « T’es là. » Il répète pour ne pas s’endormir et pour qu’elle ne parte pas. « T’es là. »
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ϟ 1ERE MOISSON : 18/02/2012 ϟ MESSAGE : 1384 ϟ AVATAR : Jennifer Lawrence ϟ MULTICOMPTE : A. Hadès Yaxley / Daniel Brunet ϟ DISTRICT : District 12 actuellement prisonnière du 11 ϟ AGE : 21 ans ϟ METIER : en fuite ϟ LIFESTYLE : Difficiles mais subvient à ses besoins ϟ HUNGER GAMES : oui ϟ RÉBELLION : pour ϟ COMPÉTENCES : HUNTER
Elle s’était débattue, longuement avant de réussir à lui échapper. Furieuse elle détala dans les bois, des larmes brouillant sa vue. « Rowan ! » Il l’appelait, sur ses talons, il aurait pu la rattraper, elle le savait, il le savait pourtant, il la laissait courir, épuiser la rage qui bouillonnait en elle. Elle était perdue, dévastée. Si jeune, si vulnérable, si triste. Elle n’avait pas pleurée, elle n’avait pas tenté d’échapper à son étreinte lorsqu’Owen était monté dans le train menant au Capitole mais lorsqu’elle l’avait vu verser le sang sur l’écran de leur petit salon elle avait fui. Elle ne le supportait pas. Pas Owen. Son frère. Tuer un lapin, une biche, des oies sauvages, c’était une chose, tuer un être humain pour revoir les siens en était une autre. Elle avait l’impression d’étouffer, l’homme qu’elle avait vu sur l’écran n’était plus son frère et elle avait eu peur, terriblement peur. Owen changerait, s’il revenait il aurait changé, pour elle parce qu’elle lui avait demandé de gagner, de revenir. Ses pieds heurtèrent une pierre, incapable de rétablir son équilibre elle s'effondra sur le sol, sa tête heurtant le sol avec une violence contenue, ses mains lancées en avant ayant freinées sa chute. Son visage souleva un voile de poussière autour d’elle. Elle le voit, juste avant de fermer les yeux pour faire barrage aux larmes. Sa main se pose sur sa joue et elle ferme les yeux. « Rowan. » Instinctivement l’enfant qu’elle est encore se blottit contre lui. Galahad. Il est pour elle comme un frère, le meilleur ami d’Owen. « Ne me laisse pas toute seule, je t’en supplie, ne me laisse pas toute seule. » Murmura-t-elle en se serrant contre lui, secouée par les larmes et la peur qui la rongeait de l’intérieure. « Me laisse pas tout seul. Me laisse pas dans le noir, me laisse pas Row', me laisse pas. » Galahad ? Galahad où es-tu ? Gal ? Elle était seule dans la clairière, si seule et un froid glacial l’entourait, elle sanglotait. Jace où était Jace .... JACE !!! GALAHAD !!! OÙ ÊTES-VOUS ? Elle se redressa, chancelante dans ce corps si frêle qui n’était plus le sien depuis des années. Galahad, où était Galahad ? « Je ferais tout ce que tu veux. J’le jure. Je ferai tout ce que tu veux. Me laisse pas. » GALAHAD !!! Elle tournait comme un lion en cage dans cette clairière, incapable de se décider par où aller, la voix de Galahad semblait venir de partout et d’ailleurs en même temps. Elle ne savait pas quoi faire. Il fallait qu’elle le retrouve, il était tout ce qu’il lui restait désormais. Galahad où es-tu ? Par moment il lui semblait apercevoir son visage entre les arbres immenses qui l’entourait mais lorsqu’elle clignait des yeux pour faire le point sur son visage il n’était déjà plus là. Elle l’aperçu brusquement et se mit à courir dans sa direction. Ses pieds heurtèrent une pierre, elle chuta lourdement sur le sol. Il y eut un craquement puis le noir.
« T’es là. T’es là. T’es là. » La voix de Galahad lui parvenait comme dans un rêve. « T’es là. T’es là. T’es là. » Elle sentait sa main dans la sienne, l’eau sur ses lèvres mais, elle n’arrivait pas à le rejoindre, à l’atteindre. « T’es là. T’es là. T’es là. » Ses yeux étaient lourds si lourds, tout comme son corps. Elle se sentait si bien allongé ici, pourquoi devait-elle se réveiller. Pourquoi ? Elle avait déjà oublié, pourtant petit à petit elle revenait à elle, suivant le fil de la pensée qui avait fait sortir de l’hibernation son esprit. Elle devait poser une question, obtenir une réponse, ensuite elle plongerait à nouveau dans l’oubli. Ouvrir les paupières, quelques secondes, arrivé à parler. L’oubli trop vite revenu, emporté par le vide, elle sombre de nouveau. « T’es là. T’es là. T’es là. » Un nouveau réveil, plus conscient cette fois, moins embrumé par un rêve sans fin où la hante l’image d’un amant perdu. Elle n’arrive pas à se rappeler. A quoi bon lutter. Elle sait au plus profond d’elle-même qu’elle est en sécurité. Le néant l’aspire à nouveau. Qu’il est bon d’oublier jusqu’à sa propre conscience.
« T’es là. T’es là. T’es là. » Elle ouvre les yeux doucement, encore groggy, dans un état de semi conscience. Et, il est là. Il n’est pas partit, il ne l’a pas abandonné. « Galahad... » Souffla-t-elle en tendant les doigts vers son visage. Des cernes ourlent ses yeux, il a l’air épuisé, malade, un peu fou, perdu. Elle l’aime, c’est une certitude. Il a veillé sur elle, il n’est pas parti, il ne l’a pas abandonné. « Galahad. » Son visage se penche vers le sien, elle y lit de l’inquiétude, de la douleur, du soulagement mais aussi de la méfiance. Comment n’a-t-elle pas comprit plutôt ? Pourquoi n’a-t-elle pas voulu le voir ? Elle glisse ses doigts derrière la nuque et presse doucement ses doigts contre sa peau, comme pour l’attirer vers elle, il semble comprendre et ploie jusqu’à son visage. « Ne me laisse pas... Ne me laisse jamais je t’en supplie. » Elle cédait, elle renonçait, elle ne pouvait pas continuer seule, elle souffrait trop, elle avait besoin de lui. Le reconnaitre la déchirait de l’intérieur, lui faire confiance était difficile mais il était Galahad, elle était Rowan. Toute sa vie il avait été là pour elle. Sauf une fois, une seul et unique fois. Et elle semblait comprendre désormais. « Galahad. » Elle murmurait son prénom comme une prière, son bras retomba sur le matelas mais sa bouche réussit à caresser la sienne, une seconde, une fraction de seconde. « Reste avec moi. » Murmura-t-elle en accrochant ses doigts aux siens. « De l'eau... » Plus qu'une requête, ses lèvres desséchées réclament de l'eau. Elle ne ferme pas les yeux, pas cette fois, elle a assez dormi, assez fuit. Elle devait rester consciente. Ils avaient besoin d'elle. Jace, Galahad, les autres.