PRENOM(S) ϟ La famille Dash est assez traditionnelle et se veut humble. Elle célèbre donc avec reconnaissance les patriarches passés de sa famille en offrant au garçon premier-né le prénom de son grand-père. De ce fait, les mâles de la famille recyclent perpétuellement les prénoms qu’ils donnent à leurs fils et le premier – et unique – fils de la famille Dash porte le prénom de son grand-père et celui de son père : Kenneth Emmett ; NOM ϟ On raconte qu’au début de la reconstruction de l’humanité en une société unie sous la dirigence du Capitol, certaines familles ‘sans nom’ furent renommées en fonction de caractéristiques de leurs membres. Ainsi, les Dash, dont Kenneth fait partie, sont réputés pour être des flèches lorsqu’ils délient leurs jambes pour courir. ; DATE DE NAISSANCE & AGE ϟ Cela fait vingt ans que Kenneth a vu le jour et ainsi redonné de l’espoir à son père malade. Il est le premier fils de ses parents et sa venue au monde était très attendue, cela n’a donc étonné personne qu’il soit né vers midi, un magnifique jour de mai, au début d’un printemps somptueux. ; DISTRICT ϟ Kenneth est originaire du district 11, où l’agriculture est l’activité principale des habitants. Pour beaucoup, dont Kenneth, la nature qu’ils entretiennent et s’offre magnifique à leurs yeux est un précieux réconfort contre les famines et les Hunger Games.  ; METIER ϟ  Au moment où son père, diabétique depuis son enfance, a perdu la vue, Kenneth n’a eu d’autre choix que de reprendre le métier de métayer de son père. Deux de ses sœurs plus jeunes l’aident parfois, mais au moment où il a repris le flambeau, à 16 ans, il était seul. Cette expérience l’a rendu très indépendant. ; SITUATION CIVILE ϟ  Il est fiancé depuis peu à une jeune femme gentille et belle. En somme, cela semble parfait. Mais il y a toujours le revers de la médaille.  ; ALLEGEANCE ϟ  Kenneth est très mitigé quant au Capitole, bien que le départ, il y a un an, de son béguin d’enfance, Emma, pour les jeux l’a profondément boulversé. ; GROUPE ϟ  SACRIFIED LAMBS, puisque le jeune homme a seulement vingt ans. Et plutôt deux fois qu’une vu le nombre de Tesserae qu’il a pris sur son nom. ; CREDIT ϟ TUMBLR

QUE PENSEZ-VOUS DU CAPITOLE ?  Pendant longtemps, Kenneth a plutôt été du genre optimiste, pensant qu’un gouvernement centralisé et puissant pour maintenir tout le monde en vie était la meilleure solution. Cette pensée docile lui venait plutôt de son père qui, influencé par son père avant lui, était effrayé à l’idée de condamner sa famille au pire et inculquait donc à ses enfants une attitude pro-Capitol. Néanmoins, cela n’a pas duré très longtemps et la plupart de ses enfants, dont Kenneth, ont fini par penser différemment. Par exemple, Kenneth n’arrive toujours pas à assimiler  la déportation de son béguin d’enfance, Emma Ó'Bràdaigh, pour les jeux. Quel genre de monde envoie une personne aussi douce se battre contre d’autres jeunes adultes et parfois même enfants ? Ce n’est qu’avec son départ que Kenneth a commencé à voir le monde d’un œil différent et désillusionné. Ce n’est que depuis ce moment-là qu’il se demande où, bon Dieu, est sa liberté ? De ce fait, sa confiance en le Capitol a fortement chuté. Mais naïf et plutôt gentil, Kenneth n’en est pas encore au moment où il se révoltera ouvertement de son côté, bien qu’il se laisserait sûrement porté par une future rébellion, pour peu que cela ne mette pas sa famille en danger.
QUEL EST VOTRE AVIS SUR LES JEUX ? Kenneth sait que les deux années qui vont suivre sont cruciales pour lui. Il a sur son nom un nombre impressionnant de Tesserae qui le mettent fortement en danger. Il a commencé à en prendre un par membre de sa famille dès qu’il a eu douze ans. Or, les Dash sont une très imposante famille : une mère, un père invalide professionnellement parlant, une sœur plus âgée, une jumelle, et trois petites sœurs, en plus de Kenneth lui-même. Cette responsabilité lui a incombé très naturellement car il est le seul fils de ses parents, même s’il n’est pas l’ainé. Il est d’ailleurs assez surpris de ne pas avoir été sélectionné jusque là. Par ailleurs, Kenneth regrette beaucoup de ne pas avoir pu se porter volontaire – parce qu’il est un homme et que le candidat pioché était une femme –  pour la cousine d’Emma l’an dernier, lorsque cette dernière s’est elle-même portée volontaire.  Aujourd’hui, il craint d’aller dans les jeux, car il sait ce que cela signifierait : il mourrait certainement, en raison de sa grande gentillesse qui, de l’avis de tout à chacun, l’empêcherait de survivre au bain de sang ou de tuer qui que ce soit. Cependant, qui sait ? Le désir de retourner vainqueur et retrouver l’amour au pays pourrait lui en donner la force … mais à quel prix ? Sûrement celui de sa paix intérieure.
QUE PENSEZ-VOUS DE LA MORT D'ARABELLA EVERGLADE ET DE SON MARI ? Alors que beaucoup pensent à Arabella et son mari, Kenneth pense surtout à l’enfant qu’ils ont laissé derrière eux. Il n’est pas très étonné que des tributs meurent aux Hunger Games, bien que l’absence de vainqueur soit, selon lui, un beau pied-de-nez au Capitol. Cependant, il est beaucoup plus étrange, voire hors-norme que les victimes des jeux laissent derrière eux un enfant en bas âge orphelin. Des parents éplorés, une fratrie secouée, oui, mais pas un bébé. L’un des grands rêves dans la vie de Kenneth étant de former une famille heureuse et d’avoir ses propres enfants, cette tragédie l’a peut-être encore plus révolté que le départ d’Emma il y a un quelque temps.
QU'AURAIS REPRESENTE OU REPRESENTERAIS POUR VOUS DE PARTICIPER AUX JEUX ? Cela serait une tragédie : la famille Dash serait sans homme pour essayer de subvenir à ses besoins. Cependant, si on est dedans, autant essayé d’en tirer parti, n’est-ce pas ? Alors Kenneth essaierait sûrement autant que possible de gagner, dans un premier temps, afin de mettre sa famille à l’abri du besoin. Néanmoins, la question de « comment tuer un autre être vivant ? » tournoie dans la tête de Kenneth depuis qu’il a douze ans et que les jeux sont devenus pour lui une possibilité importante. Et, à ce jour, il n’a toujours pas trouvé de réponse à cette question, ce qui serait très certainement un désavantage pour lui dans l’arène et il en a pleinement conscience. L’approche de la moisson est toujours source de beaucoup de stress pour le jeune homme.
QUELS SERAIENT OU A ETE OU AURAIENT ETE VOS ATOUTS DANS L’ARENE ?  Soyons clairs, Kenneth n’aurait pas énormément d’atouts dans l’arène : les seuls qu’il aurait sont sa rapidité à la course, son endurance et sa grande force physique, résultat d’un labeur de plusieurs années dans les champs. Néanmoins, excepté les outils de la ferme, il n’a jamais tenu d’arme de sa vie et n’a pas de goût particulier pour le sang – au contraire. Son plus bel atout serait sans aucun doute la promesse de revoir l’amour, s’il l’a trouvé d’ici-là et y est fortement accroché, en ressortant victorieux de ces jeux.
QUEL SERAIT L'OBJET PERSONNEL QUE VOUS EMPORTERIEZ DANS L’ARENE ?  S’il en avait la possibilité, il emporterait sans aucun doute un objet qui lui rappellerait sa maison, son amour. Mais il ne possède pas encore de tel objet en sa possession. S’il n’en a pas de tel avant d’entamer les jeux, il irait sans rien dans l’arène, presque préparé à mourir.
QUE PENSEZ-VOUS DE LA SPECIALISATION DE VOTRE DISTRICT, DE VOTRE NIVEAU DE VIE ? Kenneth est satisfait de son métier. C’est sûr, ce n’est pas facile tous les jours, surtout avec la grande famille dont il sent qu’il a la responsabilité, mais la douceur de ses nombreuses sœurs et la générosité naturelle de ses parents font de lui quelqu’un d’heureux, assez préservé par la vie. Le manque de nourriture occasionnel ne le dérange pas spécialement, dans la mesure où il pense à cela comme à un ‘mauvais moment à passer’. Mais cette situation n’est pas aussi évidente pour tout le monde et il s’en rend bien compte. Quand ces conditions font souffrir ses proches, Kenneth se met à les haïr lui aussi.

On pique et on fait passer l’aiguille sous le tissue. L’autre main rampe sous celui-ci et vient attraper l’anguille amorphe, pendouillant, pour la repiquer vers le haut, transpercer sans heurt la toile rêche et tirer derrière elle son splendide fil de couleur rouge – une merveille presque hors de prix. De longs doigts fins faisaient faire à cette aiguille un ballet incensé, rythmé, qui laisserait bientôt derrière lui l’image d’un coquelicot épanouit, ouvert et resplendissant. Mais, contrairement à ce qu’on aurait pu pensé, les bras qui soulevaient ces mains, les épaules qui dirigeaient lesdits bras, tout cela n’appartenait pas à une demoiselle. C’était Kenneth Dash, six ans, qui apprenait à coudre avec sa mère et ses deux sœurs – Prudence, neuf ans, et Minnie, six ans. La broderie était réputée pour être une activité féminine, délicate et d’aucun aurait pu s’étonner qu’un jeune garçon s’y adonne au lieu d’être occupé à jouer au football avec d’autres enfants. Cependant, Kenneth baignait dans une atmosphère douce et protectrice, remplie de femmes depuis toujours. Son père était aux champs, la plupart du temps, et lui restait avec ses sœurs et sa mère, à aider à s’occuper de la maison, de la cuisine, où à remplir avec sa mère des commandes clandestines de couture et de broderie – un luxe maigre mais apprécié par les personnes aux moyens réduits.

Ainsi, toute personne connaissant un tant soi peu Kenneth savait qu’il avait toujours été ainsi : il possédait un fond profondément féminin. Ses passions allaient de la contemplation de la nature à la broderie et ses rêves étaient tous centrés sur la trouvaille du Grand Amour qu’il rendrait heureux et qui ferait son propre bonheur en retour. Déjà dès son plus jeune âge, Kenneth avait l’aspiration d’une vie simple et tranquille, sans remous. Il semblait purement ignorant des menaces de sa condition d’enfant de district. Il profitait d’une vie maigre de vivres, mais remplie d’amour, contrairement à sa grande-sœur plus terre-à-terre et mature, plus pessimiste.

Tandis que ses mains continuaient leur danse improbable, allignant les points de broderie fine, il sourit à sa sœur jumelle, Minnie qui lui rendit son sourire, délaissant du regard sou ouvrage. Ces moments simples seraient sûrement parmi ceux que Kenneth garderait précieusement dans son cœur jusqu’au dernier jour – fut-il dans l’arène ou dans son lit, à nonante ans.

MINNIE - « Aïe, je me suis piquée ! »

S’écria sa sœur en lâchant la taie d’oreiller qu’elle brodait de pissenlits jaunes et en portant son doigt où perlaient quelques fines gouttes de sang à ses lèvres. Kenneth attrapa son doigt avant qu’il n’atteigne son objectif et lui fit un regard faussement désapropateur.

KENNETH - « Tu sais pourtant bien que ta bouche contient plus de bactéries que celle d’un chien ! Il faut passer cette blessure sous l’eau et mettre un pansement dessus ! »

En disant cela, il chercha les yeux de sa mère pour avoir leur approbation. Quand il les croisa, tendres et chaleureux, il sut qu’il avait leur entier support. Cela lui donna le courage de s’occuper de la main de sa sœur, en l’enrobant dans une fine couche de coton et de gaze.

Kenneth n’avait pas beaucoup traîné avec sa grande-sœur depuis qu’elle avait officiellement rejoint le rang des enfants susceptibles de se faire moissonner. Ce n’est que lorsque lui-même passa ce cape et pris sous son nom plusieurs tesseraes que sa sœur le regarda à nouveau sous un autre jour. Prudence pensait toujours que son petit-frère était naïf et vulnérable, qu’il avait besoin d’être protégé, mais la détermination dont il faisait preuve pour aider la famille la rendit plus conciliante et, bientôt, elle lui proposa de venir avec elle sur le chemin de l’école. Quelque part, dans un coin de son esprit, elle pensait qu’elle ne pourrait jamais aussi bien regarder après son frère qu’en le tenant près d’elle.

Ils s’étaient à peine mis en route que sa sœur bifurqua dans une rue qui ne semblait pas mener à l’école. Kenneth lui lança alors un regard interrogateur. Toutes ses interrogations pouvaient se lire facilement sur son visage. Il en avait toujours été ainsi : les émotions du jeune garçon se peignaient avec une netteté saisissante sur son visage encore légèrement jouflu et n’importe qui, pour peu qu’il n’aie pas de la bouse de vache dans les yeux, pouvait savoir en un coup d’œil ce qu’il pensait. C’était une chose que Prudence adorait chez son petit frère : cet air gai et franc, cette innocence qui transperçait à travers tous les pores de sa peau.

Elle lui répondit avec un sourire tout aussi franc :

PRUE - « On fait un détour, le temps de rejoindre une amie, et on fonce à l’école. Ça va être short, j’espère que t’as pas peur de courir un peu. »
KENNETH - « Bien sûr que non, j’ai pas peur ! »

Prudence s’adressait à son frère avec un clin d’œil, pleine d’assurance, de telle sorte que Kenneth n’osa pas lui avouer que, si, l’idée d’arriver à l’école transpirant l’angoissait un peu. Et si on se moquait de lui et qu’on le traitait encore de fillette ? Rien que d’y penser, il dû combattre une envie de pleurer. Mais il se ressaisit. Presque instantanément après cela, Kenneth aperçu à une dizaine de mètres une jeune fille blonde, aux allures d’ange, sortir d’une petite maison plus loin sur la gauche. En la voyant trottiner vers eux, un sourire aux lèvres et ses cheveux d’or légèrement décoiffés, il se dit que le détour en valait la peine.

Pour la première fois de toute sa vie, Dash prit réellement conscience de son cœur qui palpitait à toute allure dans sa poitrine. Il regarda la demoiselle les rejoindre et sentit ses paumes devenir moites. Etait-ce parce qu’ils allaient se mettre à courir ? Une sorte d’effet indésirable en avance ? C’était étrange. Il essuya maladroitement ses paumes humides contre son pantalon tandis que la demoiselle lui offrait simultanément un sourire resplendissant et sa main tendue.

EMMA - « Salut, tu dois être le frère de Prue. Moi c’est Emma. »
KENNETH - « Enchanté. Moi c’est Kenneth, madame. »

Répondit-il en rougissant à vue d’œil en attrapant délicatement la main tendue. Une fois qu’il l’eue en main, il angoissa, se demandant que faire avec. Une poignée de main ? N’était-ce pas quelque chose qui ne se faisait qu’entre hommes ? C’est ce qu’il avait cru comprendre en voyant faire son père. Sa mère recevait généralement une bise légère de la part d’autres hommes. Pris dans l’urgence de prendre une décision, la main d’Emma déjà logée dans la sienne, il fit un compromis sans vraiment décider de le faire : il porta les doigts fins de la blonde à ses lèvres et effleura du bout des lèvres ceux-ci, dans une caresse aérienne.

Sa sœur et Emma rigolèrent gentiment. Il rougit davantage. Elle retira sa main sans précipitation. Elle devait le considérer comme un gamin. Pour elle, il était un gamin mignon et ridicule, sûrement. C’est alors qu’il sentait pour la première fois son cœur virevolter dans sa poitrine alors qu’il tombait amoureux au premier regard que Kenneth ressentit pour la première fois le désir de grandir et de devenir un homme pour se rapprocher d’elle.

EMMA - « Je sais. Et tu peux me tutoyer. »

Avec pas moins de septante-neuf tesseraes sur le dos et un travail depuis ses seize ans, Kenneth s’était considérablement endurci. Le travail du sol, en tant que métayer, particulièrement, l’avait aidé à bâtir son corps et à lui octroyer une grande force physique. Laquelle avait aidé le jeune homme à avoir son petit succès auprès des jeunes femmes de son district, ce qui avait le chic pour le mettre mal à l’aise. Mais, depuis quelque temps, il n’était plus la proie des sollicitations des jeunes filles, car il avait succombé aux charmes de l’une d’entre elles il y avait de cela à peu près un an et, depuis qu’Emma était partie pour les Hunger Games, sans jamais avoir fait attention à lui, Kenneth avait pris la résolution de faire sa demande en mariage à sa petite-amie.

Il était transporté par un besoin féroce de vivre à toute allure, de ressentir des sentiments forts, avant qu’il ne soit moissonné sans jamais avoir pensé au futur. Le départ d’Emma le perturbait chaque jour un peu plus, le bouleversait. Elle n’était pas encore rentrée dans l’arène, mais cela ne tarderait pas. A chaque fois qu’il était forcé à la regarder se dépêtrer face aux interrogations de César, sur l’écran familial, il devenait malade et pâlissait à vue d’œil. Comment sa petite-amie pouvait-elle avoir la patience nécessaire pour supporter cela et rester avec lui ? Quelqu’un pourrait-il jamais autant l’aimer que cette jeune femme qui pressait affectueusement sa main pour l’encourager, quand elle savait qu’il regardait Emma, son premier amour à sens unique, partir vers la mort ?

Il ne pourrait peut-être jamais l’aimer autant, mais il veillerait à ce qu’elle soit heureuse. Il construirait son bonheur brique par brique, car cette femme avait un cœur immense et l’aimait d’un amour si puissant que Kenneth était persuadé qu’il ne le méritait pas. Il caressait la bague dans son écrin dans sa poche. Elle n’avait rien d’extraordinaire. Elle était en or, certes, et surmonter d’un très léger diamant, certes – mais même pas un brillant. Mais c’était le bas de gamme parmi le haut de gamme. La petite crotte dans la vie des habitants du Capitole. Mais, ici, au district onze, c’était une merveille. Il avait économisé des années pour acheter une bague de fiançailles. Dans ses jeunes années, il avait pensé que ce serait pour l’offrir à Emma. Mais, plus le temps avait passé, plus il était devenu évident qu’elle ne se souciait pas de lui. Aujourd’hui, c’était pour sa petite-amie depuis plus d’un an, et pour personne d’autre, qu’il avait acheté ce petit bijou, ce cadeau sans prix.

Un témoignage d’amour humble et de culpabilité dévorante.