PRENOM(S) ϟ Hunter Romeo, deux prénoms qui reflètent peut-être les deux facettes de la personnalité du jeune homme. A la fois brutal et bagarreur, c’est ce que l’on voit généralement en premier chez lui et l’aspect qu’il laisse le plus transparaitre. Mais aussi au fond, sentimental et charmeur, chose qu’il essaye de cacher au maximum. Il n’est pas bon de dévoiler ses sentiments quand on ne sait pas s’y prendre et que personne ne l’a jamais appris ; NOM ϟ Vaughan, comme le chef du chantier naval qui n’est autre que son père ; DATE DE NAISSANCE & AGE ϟ Un certain vingt-et-un Mars, il y a vingt printemps déjà ; DISTRICT ϟ Né dans le District quatre, et il s’estime d’ailleurs plutôt chanceux ; METIER ϟ Hunter travaille officiellement comme employé au chantier naval du district quatre. Son père est un des principaux chefs de chantier et c’est lui qui lui a permis d’avoir ce travail. Il n’a pas tellement de tache définie, il aide la où il peut. Un jour, les charpentes, l’autre jour, la peinture. Officieusement, c’est un carrière, il s’entraine intensivement pour les prochains jeux ; SITUATION CIVILE ϟ Célibataire ; ALLEGEANCE ϟ Hunter aurai plutôt tendance à être pro-capitole, disons qu’il n’a pas tellement à se plaindre de sa situation et il est vrai qu’il envie énormément les gens qui y vivent. Cela lui plairait vraiment de gagner les jeux pour pouvoir y habiter. Toutefois, il avoue être quand même assez neutre quand à cette histoire de rebéllion, advienne que pourra ; GROUPE ϟ SACRIFIED LAMBS ; CREDIT ϟ Icône et gifs de Tumblr. Avatar de Oculus Reparo.

QUE PENSEZ-VOUS DU CAPITOLE ?
Je dirai que le Capitole est tout simplement un mal nécessaire pour notre société. Il est impossible de concevoir Panem sans de vrais dirigeants, ce serait l’anarchie totale. Mon avis est totalement subjectif, c’est vrai. Je vis dans de bonnes conditions et mon père est pro-capitole, je ne vois pas vraiment pourquoi je m’en plaindrai. Les choses auraient surement été différentes si je vivais dans un autre district moins chanceux que le mien, mais je n’y suis pas. Je n’ai aucune raison valable qui justifierait mon ralliement à la rébellion. Se battre pour se battre ne sert à rien sans avoir une motivation suffisante pour le faire. Je considère qu’il prend les décisions qu’il faut. Les Hunger Games sont la meilleure chose que l’on ait inventée depuis bien longtemps, ça change un peu de la monotonie du quotidien et cela rappelle à tout le monde l’échec qu’avait été la précédente rébellion. Et puis, qui ne rêve pas de la récompense, honnêtement ? Je tuerai père et mère pour pouvoir vivre comme un roi au Capitole. Ils donnent aux gens l’espoir d’avoir une vie meilleure et rappellent qu’il faut se battre et travailler dur pour obtenir ce que l’on souhaite. C’est ce que je fais. Un jour, vous me croiserez là-bas.
QUEL EST VOTRE AVIS SUR LES JEUX ?
Les jeux, c’est sans aucun doute la meilleure chose que le Capitole ait instauré depuis bien longtemps. Ça casse un peu la routine de notre vie, on fait chaque jour la même chose, à force ça devient vraiment monotone. Les jeux nous donnent l’espoir de pouvoir changer notre quotidien du tout au tout, de faire de nous des stars, de vivre dans le luxe. D’être quelqu’un et de briller aux yeux de tous. Je ne me le cache pas, la récompense me fait rêver. A mon avis, elle fait rêver tout le monde, je ne vois pas qui voudrait rester une seconde de plus dans son district s’il avait la chance de pouvoir aller au Capitole. La seule chose qui les bloque, c’est la peur de mourir, de tuer. Garder son humanité ou survivre ? Je peux faire les deux. Je n’ai pas peur, je sais de quoi je suis capable. Je m’entrainerai chaque jour, je me briserai chaque os, je me taillerai chaque veine s’il le faut, mais la prochaine fois, le vainqueur ce sera moi.
QUE PENSEZ-VOUS DE LA MORT D'ARABELLA EVERGLADE ET DE SON MARI ?
Tres honnêtement, cette histoire ne me fait ni chaud ni froid. Les jeux d’Expiation sont les plus redoutés, il fallait s’attendre à un coup comme ça de la part du Capitole. On ne peut rien y faire, j’aurai tendance à dire que c’est le destin. On pleure pour des adultes expérimentés qui ont déjà gagné et on oublie les enfants innocents qui se font massacrer par dizaine chaque année. Ce que je trouve révoltant en revanche, c’est l’absence totale de gagnant. C’est indigne de ne proclamer personne alors qu’ils se sont battus pour cette victoire. Se retrouver avec du sang sur les mains en sachant que tout cela n’a servi à rien doit être une sensation abominable. Tu dois être rongé par les remords et hanté par les ‘si j’avais su avant…’ , en attendant, en plus, que le Capitole t’achève. Tout compte fait, il vaut peut-être mieux d’être achevé que de vivre avec ça sur la conscience. Enfin, je parle pas personnellement, je sais que je ne m’en voudrai pas de me salir les mains pour remporter la victoire. On ne peut pas tous avoir un mental d’acier comme moi. Tout ça pour dire qu’en un sens, le Capitole a surement eu raison. Un enfant élevé par des tueurs traumatisés et révolutionnaires de surcroît ? Vous imaginez ? De toute façon, ses parents étaient suffisamment riches, il ne manquera de rien.
QU'AURAIS REPRESENTE OU REPRESENTERAIS POUR VOUS DE PARTICIPER AUX JEUX ?
La question ne se pose même pas. Les jeux représentent absolument tout pour moi. Ils seront ma bouffée d’oxygène, celle qui me permettrait de me sentir en vie. Je ne sais pas si vous avez déjà eu l’impression que toute votre vie tournait, enchainée, autour d’une seule et unique chose et que le seul moyen pour vous en libérer enfin, de pouvoir vivre vraiment l’instant présent, c’était d’affronter cette chose. Pour moi, cette chose, ce sont les jeux. Je ne mange, je ne travaille que pour ça. Chaque battement de mon cœur, chacune de mes pensées y est dédié. On m’a fait m’entrainer dès le plus jeune âge, me brisant les os, me saignant les mains dans l’unique espoir d’un jour pouvoir y aller et les remporter. Je ne me sentirai libre et vivant que lorsque je serai dans l’arène et que je verrai enfin une lueur de fierté dans les yeux de mon père… Si je fais tout cela, c’est pour lui. Pour lui montrer que j’en suis capable. Lors de la prochaine moisson, je ne craindrai pas le tirage au sort. Quel qu’en soit l’issue, je lèverai fièrement le bras pour me porter volontaire, marquant ainsi le signe de ma liberté retrouvée.
QUELS SERAIENT OU A ETE OU AURAIENT ETE VOS ATOUTS DANS L’ARENE ?
Je pense déjà que mon premier atout c’est la confiance indéfectible que j’ai envers mes compétences. Je suis persuadé de pouvoir gagner, j’ai toutes mes chances et je le sais. Pour pouvoir avancer, il faut partir optimiste, c’est ce que je me dis. Ça ne sert à rien d’entrer dans l’arène en te disant que de toute façon, tu vas finir avec une épée dans le torse, c’est tout ce qui pourra t’arriver, c’est sur. Je préfère me dire que c’est moi qui tiendrai l’épée à ce moment-la. D’ailleurs, oui, c’est moi qui la tiendrai. Etant un carrière, j’ai testé une multitude d’armes mais l’épée, la machette et la hache sont mes armes favorites. Assez encombrantes, peut-être, mais très puissantes. J’ai suffisamment de force pour pouvoir les porter lors de mes déplacements. J’ai aussi une carrure plutôt imposante, ce qui fait que le combat au corps a corps ne me gêne pas. Je trouve ça plus honorable que de jeter une lance à 5 mètres de distance. Ces armes sont même plutôt utiles pour dégager le chemin si l’arène est une forêt par exemple. Un coup de machette dans les branchages et la voie est libre. Etant donné que je suis amené a beaucoup travailler le bois pour les charpentes au chantier naval, ces armes-la n’ont aucun secret pour moi. D’ailleurs, je pense que cette expérience peut m’être bien utile pour me construire un abri solide. Quant au type de terrain, j’aurai tendance à dire qu’un milieu côtier avec des rochers et la mer m’aurait avantagé puisque j’ai une bonne connaissance du terrain et des ressources qu’on peut y trouver. L’environnement est très important. Les concurrents aussi. Je pense que je pourrai m’allier avec quelques carrières au début pour éliminer les autres districts plus rapidement. Vaut mieux m’avoir dans ses amis que dans ses ennemis, et je peux me montrer tres coopératif et sympathique quand j’en ai envie. J’arriverai facilement à en embobiner quelques uns pour m’en débarrasser quand je n’aurai plus besoin d’eux.
QUEL SERAIT L'OBJET PERSONNEL QUE VOUS EMPORTERIEZ DANS L’ARENE ?
Je ne suis pas vraiment superstitieux. Je doute sérieusement qu’une sorte de grigri puisse m’être d’une quelconque utilisé une fois dans l’arène... Je ne pourrai compter que sur moi, et sur moi seul. Cependant, il y a bien un objet que je garde constamment sur moi, c’est la chaine en argent de ma mère. Elle le portait le jour de l’accident de bateau. C’était l’un des rares bijoux qu’elle possédait d’ailleurs. Elle n’aimait pas vraiment en mettre. Je l’ai récupéré lorsque l’on a remonté son corps à la surface quelques jours plus tard. J’ai du tirer sur la chaine pour le prendre, la fermeture était bloquée par une sorte de rouille, et malheureusement, elle s’est cassée. Je l’ai nettoyé et frotté comme un fou pour la restaurer. La chaine me fait office de gourmette à présent, je ne la quitte pratiquement jamais. Elle a une valeur inestimable à mes yeux. C’est le seul souvenir qu’il me reste de ma mère chez moi, depuis que mon père s’est remarié… Même si elle ne l'a jamais vraiment montré, je sais qu'au fond, elle m'aimait.
QUE PENSEZ-VOUS DE LA SPECIALISATION DE VOTRE DISTRICT, DE VOTRE NIVEAU DE VIE ?
Le District Quatre est un des districts les plus favorisés et je m’estime réellement chanceux d’y être né. La vie y est paisible et les conditions sont plus que convenables. Notre position, au bord de l’océan, nous a donné un avantage considérable. Nous avons le monopole pour tout ce qui est produits de la mer et c’est ce qui fait notre force. Tout y est beau et frais. J’aime ce contact avec la mer, ça ouvre l’esprit, ça donne envie de savoir ce qui se cache par-delà, ça donne des rêves d’évasion. Je travaille sur le chantier naval, près du port, avec mon père. En général, je monte les charpentes des bateaux mais je ne suis pas forcément spécialisé là-dedans. J’aide là où il y a besoin, là où il y a des choses encore à faire ou lorsque ce sont des incapables qui en sont chargés. Ça m’est arrivé de devoir repeindre les coques des bateaux par exemple. Mon père étant un des chefs du chantier, il me donne pas mal de liberté, notamment des horaires plus que flexibles pour me laisser le temps de m’entrainer avec mes tuteurs en vue des jeux.

« Non. »

Cette histoire comme beaucoup d’autres, commence par un non. Bref, concis et froid. Rien de plus, rien de moins. Ce simple mot le faisait grincer des dents. Mais il l’avait trop souvent entendu pour pouvoir se mettre en colère. Il avait appris à se résigner et accepter que tout ne pouvait pas toujours lui être permis. Il avait d’autres priorités, comme on lui disait souvent. Pourtant, le jeune Hunter était loin d’être un enfant pourri gâté, comme il en voyait parfois dans son district. Certes, il n’avait réellement besoin de rien, il mangeait a sa faim, vivait dans des conditions suffisamment décentes, mais il lui manquait une certaine liberté. La liberté de rire et s’amuser comme les autres. D’aller flâner sur la plage le soir, de jeter des bouts de pain aux poissons, de sauter dans l’eau du haut des digues. Ce n’était pourtant pas grand-chose, mais c’était pourtant ce qu’on ne pouvait pas lui offrir ici. Il ne demandait rien de plus que de pouvoir vivre sa jeunesse.

Mais ici, à Panem, on ne la vit pas. On la subit. Et ça, Hunter l’avait vite compris lorsque ses parents se mirent à recruter des tuteurs pour l’entrainer en vue des tristement célèbres Hunger Games. Il allait devenir ce que l’on appelait dans le milieu un Carrière. Il s’agissait des mieux entrainés de tous, provenant des districts les plus riches. Et même si s’entrainer pour les jeux de la faim était normalement illégal avant d’être sélectionné et de rejoindre le Capitole, ils ne se gênaient pas pour le faire. Le Capitole fermait les yeux, après tout, cela leur donnait de très bons candidats, la plupart du temps des gagnants. Ses parents voulaient qu’il en devienne un. Pour cela, il devrait s’entrainer du matin au soir, se forger des muscles d’acier, savoir manier les armes avec dextérité. Hunter savait à quoi il devait s’attendre, on le lui rabâcher des dizaines de fois par jour. On lui bourrait la tête de rêves et d’espoirs. On lui disait qu’il deviendrait le meilleur, le plus fort et le plus rusé. A force, il s’était mis à attendre avec une impatience malsaine que commencent ces fameux entrainements qu’on lui avait tant promis.

« Tu t’amusera bien assez plus tard lorsque tu participera aux jeux, Hunter. »

Bien. Il avait compris le message. Cette fois-ci encore, il resterait sur le quai avec son petit-frère. Le jeune Vaughan n’avait jamais le droit de partir à la pêche avec eux. En réalité, il n’avait jamais rien le droit de faire en leur compagnie. C’était à croire qu’ils voulaient l’éloigner exprès, faire naitre en lui une certaine méprise. Une rancœur. Il avait beau chercher dans les tréfonds de sa mémoire, il ne se souvenait pas de la dernière fois qu’ils lui avaient adressé le moindre geste tendre, le moindre mot gentil. Lui payer des tuteurs pour les jeux ne justifiait certainement pas leur amour. Ils comptaient surtout sur lui pour leur apporter la gloire et la richesse qu’ils désiraient tant. Mais Hunter ne le voyait pas ainsi. Ils étaient, d’après lui, trop occupés avec leur travail et leur petite dernière pour perdre leur temps avec lui. Etant le plus âgé des trois enfants, il devait nécessairement recevoir moins d’attention que les autres. Cela lui semblait normal. Peut-être même que sa position lui était bénéfique en un sens. Hunter avait toujours été bien plus mature et sérieux que les autres enfants de son âge. Il avait du très tôt apprendre à s’occuper tout seul.

Il s’assit silencieusement sur un rocher, perché en haut d’une des digues du port. Surplombant l’océan qui s’étendait au loin à l’infini, il observait le reflet du bateau disparaitre peu à peu. Il lui venait parfois à l’esprit l’envie d’en prendre un et de partir d’ici, traverser la mer et découvrir d’autres choses. Il ne comprenait d’ailleurs pas que personne n’ait jamais tenté de le faire, de s’enfuir. De quoi avaient-ils peur ? Du Capitole ? Hunter ne connaissait alors pas encore le pouvoir et la réputation qu’il avait. Pour lui, à cette époque, ce n’était qu’un district plus riche que les autres qui organisait des jeux pour distraire le reste de la population. Rien de bien cruel. Hunter posa la tête sur ses genoux, pensif, lorsqu’une étrange lueur embrasa l’ombre du bateau sur lequel se trouvait ses parents et sa jeune sœur. Il se releva d’un coup, entendant des cris se fondre dans l’eau au fur et à mesure que l’embarcation s’y enfonçait, dégageant un immense nuage de vapeur au contact du feu qui s’était déclaré.

Son père y avait survécu. Sa sœur y avait réchappé. Sa mère y fut repêchée, noyée, dans les jours qui suivirent.

Des murmures étonnés parcouraient les rangs serrés des jeunes carrières du District 4. Ils étaient armés d'une détermination à toute épreuve, d'une rage dévastatrice. Lorsque le jeune homme se fit voir, le silence retomba d'un coup sur la cohorte. Il était grand, plutôt grand, et ses épaules développées venaient compléter ce que son regard de glace laissait derrière lui, ce regard qui était, la plupart du temps, terrifiant. Le soleil laissait des reflets cendrés sur ses cheveux d'un blond terne et il avait la tête bien haute, tandis que ses pas lents et mesurés le menaient au centre des élèves. Il sentait la dizaine de paires d'yeux rivés sur son visage aux traits durs, attendant tous que l’entrainement commence enfin avec la crainte de se retrouver face à lui. La plupart lui accordait un énorme respect, voire une assez grande admiration. Mais que savaient-ils, que savaient-ils vraiment du jeune homme ? Il n'avait jamais raconté son histoire à personne. Tout simplement parce qu'ils n’avaient pas à savoir.

Hunter avait murit, surmontant la tragique disparition de sa mère en silence. Ce fut une période particulièrement difficile pour toute la famille Vaughan. Son père passa par la case alcoolisme de nombreuses fois, se remettant puis rechutant quelques temps plus tard. Hunter n’avait pas vraiment réalisé ce qui s’était passé sur le moment. Dans la panique qui suivit l’accident, lui n’avait pas bronché. Il attendait que sa mère rejoigne le quai, et plus le temps passait, plus une intuition lui disait qu’il ne la reverrait jamais. Ses dents avaient une nouvelle fois grincé, resserrant sa mâchoire. Même si elle ne lui avait jamais vraiment apporté toute l’affection dont il avait eu besoin, elle restait sa mère et il l’aimait. Hunter du s’occuper de sa fratrie, le temps que son père se remette de la perte de sa femme. Il ne mit étrangement pas plus de deux ans avant de faire son deuil et de retrouver l’amour. Ce n’était pas une demoiselle très sympathique mais au moins, elle était là pour s’occuper des enfants lorsque lui était au travail. Hunter ne voyait guère plus en elle qu’une simple baby-sitter, à qui il ne parlait que très peu. De toute façon, il était trop occupé à s’entrainer avec les tuteurs qu’on lui avait engagés. Le décès de sa mère n’avait pas anéanti le désir de son père de faire de Hunter un vainqueur des jeux, un carrière.

Il n'y avait, sans aucun doute, aucun autre endroit au monde où Hunter ne se sentait mieux que sur un terrain d'entraînement. Dès qu'il y mettait le pied, dès que sa main se refermait autour du manche de son épée fétiche, toutes ses pensées semblaient s'effacer, ou plutôt se fondre et n'en former plus qu'une : combattre. Pour son père, pour sa mère. Peu lui importait si l’adversaire était un être humain ou un simple mannequin en carton, il s'y donnait corps et âme, calculant chaque geste, prévoyant ceux de l'adversaire. C'était avec une frénésie certaine qu'il s’était rendu à ce cours en groupe. Même s’il s’entrainait également avec un tuteur privé parfois, il aimait se mêler aux autres pour observer leur avancement, pour leur faire peur quelque part aussi. Il appréciait leur montrer qu’aucun d’entre eux ne lui arrivait à la cheville et que le prochain tribut, ce serait lui. Hunter brulait d’envie de pouvoir se battre réellement contre quelqu’un, comme s’il se trouvait déjà dans l’arène mais cela était bien évidemment formellement interdit. Il devait se contenter de dégainer son épée pour mettre en pièce les fausses cibles.

Le jeune homme prenait alors un malin plaisir à torturer l’esprit des autres garçons qui suivaient le même entrainement. En prenant toujours un ton particulièrement menaçant, il tentait de les dissuader de se porter volontaire le jour de la prochaine moisson. Il désirait avoir le champ libre et faisait tout pour qu’ils perdent confiance en eux. Quant aux filles carrières de son district, il avait toujours eu l’habitude d’y prêter une attention toute particulière depuis quelques années. L’une d’entre elles serait surement avec lui un jour dans l’arène. Avec ou contre, d’ailleurs. Il n’y aurait qu’un seul gagnant et s’il devait se retrouver seul avec elle à la fin, il n’hésiterait guère longtemps avant de décider de mettre fin à ses jours. Hunter pouvait être particulièrement stratège quand il le voulait et aimait bien se rapprocher d’elles pour discerner leurs atouts et leurs faiblesses. Il pensait que cela lui serait toujours utile à un moment ou à un autre. Connaitre l’adversaire pour mieux le combattre, c’était son crédo.

Hunter n’avait jamais craint jusqu’alors de finir par s’y attacher et de ne pas réussir à s’en débarrasser le moment venu. Du moins, jusqu'à ce qu’il rencontre Joyce, ou Joli'Joy comme il aimait l'appeler, deux ans plus tôt. Une carrière, au caractère bien trempé, qui ne le laissa pas indifférent au fil du temps. Une étrange relation s’était créée entre eux, presque indéfinissable, qui le laissait d’ailleurs dubitatif. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il tenait à elle bien plus qu’il ne pouvait se l’imaginer et qu’il craignait désormais de la perdre lors des prochains jeux…