PRENOM(S) ϟ Graham, Demeter le premier sublimant l'inventeur de génie qu'était celui du téléphone, le second renvoyant l'image de la déesse de l'agriculture et de la... Moisson. ; NOM ϟ Glimmer, qui souligne l'éblouissement et le rayonnement, ce qui corrèle relativement avec la nature bilieuse du peintre, et de ses tableaux. ; DATE DE NAISSANCE & AGE ϟ Un 22 Septembre, lors de l'équinoxe automnale. Depuis, il en a traversé 22. ; DISTRICT ϟ Il n'a jamais quitté le district premier. Né dans le luxe et la complaisance, il y demeure avec la plus grande vanité. ; METIER ϟ Pour nombreux de ces compatriotes, ses doigts sont d'or. A l'instar des cotations de ses toiles, plafonnant à des sommets les plus astronomiques, s'exposant dans les bâtisses des plus illustres personnages. Jouissant d'une chaleureuse notoriété, allant jusqu'à faire murmurer le capitole, il est désormais l'esquisse du plus grand des bijoutiers. ; SITUATION CIVILE ϟ Volage et frivole, aux quêtes et conquêtes alléchantes. L'artiste s'exprime aussi dans le charnel et dans l'inconstance. Il est malgré tout père d'une petite fille, qu'il méprise. ; ALLEGEANCE ϟ Le seul étendard sous lequel il admet se soumettre est celui de la sournoiserie la plus malsaine. Il est son porte-drapeau attitré. Capitole, résistance, deux entités qui ne lui dessinent pas le moindre sentiment d'appartenance. ; GROUPE ϟ Sacrified lambs. ; CREDIT ϟ Tumblr.

QUE PENSEZ-VOUS DU CAPITOLE ? Ces aristocrates à la bouche pleine de mégalomanie ? Je n'en ai cure, de leurs représentants, de leurs ambitions despotiques. Leurs intérêts corrèlent aux miens, en ce sens, ils ne sont pas encore l'écharde dans le pied de mon ascension. Davantage, leur régime me confère des opportunités, m'ouvre des boulevards dans l'accomplissement de mes desseins. Ils sont le coussin moelleux entre mon cul et le carrelage rude de la vie. Ils ont fait de moi un homme riche, célèbre et admiré. Ceci dit, viendra le temps où ils entraveront mon sentier, et, le peintre talentueux et ataraxique qu'ils imaginent contenir sera contraint de les écartés du tableau.
QUEL EST VOTRE AVIS SUR LES JEUX ? Les jeux, le premier palier. L'Avalon, l'Atlantide. Première étape d'un projet bien plus vaste. Je suis le carrière inavoué que mes peintures disculpent. Le temps s'écoule, me rapprochant inexorablement du délicieux moment où toutes ces vies se briseront sur ma volonté macabre, autant qu'implacable. Qu'il me parait éloigné le temps où j'étancherai enfin la violence que je ne confie qu'à mes toiles. Je verrai de l'arène ma plus belle oeuvre, une peinture effroyable et qui traversera les époques. Nul n'ignorera alors mon talent d'artiste, ni la beauté de mes pugilats. La machine est en marche, lente et assoiffée. J'ai paisiblement attendu d'être désigné pour le Hunger Games, ils en ont eut cure. Maintenant qu'ils pleurent leurs plus vaillants carrières, après que je leur ai aspiré leur dernier souffle de vie, j'apparais enfin comme le plus crédible des candidats.
QUE PENSEZ-VOUS DE LA MORT D'ARABELLA EVERGLADE ET DE SON MARI ? Pitoyable, méprisable. Et le monde s'offusque de sa mort ? Cette femme dont en vante le courage me frappe de nausée. L'honneur ? Dans la mort ? L'honneur, c'est de tuer. Le courage, c'est de faire d'un simple meurtre, un spectacle. Personne ne se chargerait du souvenir de cette chétive, si j'avais pu serrer mes doigts sur sa carotide. Sinon un sentiment de dédain total, sa mort, et ce qui l'a engendré, me confère d'une déception acide sur l'expiation. Une édition insipide et narcotique, romancée et romanesque. Le propre des jeux, c'est la purge, la délectation de l'instinct le plus profond de l'homme. L'amour n'est qu'une illusion.
QU'AURAIS REPRESENTE OU REPRESENTERAIS POUR VOUS DE PARTICIPER AUX JEUX ? L'aboutissement et le commencement. J'en ferais mon théâtre, j'en serais le principal personnage. Je dresserai au monde ma toile la plus étincelante et ferais de mes cadavres les plus envieux témoins du début de mon règne. Mon oeuvre se fera écho dans tous le crânes, nul ne s’indifférera de ma dénomination. Je ferais de mon jeu, le plus retentissant de l'histoire. J'illustrerai le propre de l'humanité, la chasse, l'assassinat. Nous sommes tous des meurtriers, des tueurs. Seul moi est un artiste. Mon art atteindra bientôt son paroxysme. J'offrirai au monde la plus belle peinture qu'il n'ait vu. Celle des limbes, des ténèbres et des abysses. Je serais pour le monde, ce que le diable est aux enfers.
QUELS SERAIENT OU A ETE OU AURAIENT ETE VOS ATOUTS DANS L’ARENE ? Il n'existe pas âme ayant foulée ces terres qui eut comme marionnettiste la volonté qui est mienne. Qui redoute le peintre silencieux autant que talentueux ? Qui saurait se targuer d'un machiavélisme d'envergure tel que le miens ? J'irai jusqu'à connaître connaître les moindres petits secrets de mes concurrents. Je déchirerai leurs cordes sensibles, j'anéantirai leurs coeurs et leurs âmes, avant me m'atteler à leurs enveloppes charnelles. Je ne retiendrai aucuns coups. Mineurs, majeurs, hommes, femmes, mère, enfant. J'ai déjà occis, et trépigne d'impatience à l'idée de m'y adonner à nouveau.
QUEL SERAIT L'OBJET PERSONNEL QUE VOUS EMPORTERIEZ DANS L’ARENE ?
Qu'aurai-je besoin d'emmener ? Les plus crédules diraient un pinceau, négligeant idiotement que je serais le pinceau. Que l'arène sera ma toile, et leur sang, ma peinture. Je n'ai nul besoin d'objet, d'une quelconque superstition ou fétichisme matériel. Je suis l'arme, la destruction. Poignards, flèches, haches, aucune d'entre elles ne me procurera la jouissance qu'est celle de se pencher sur un corps mort et contempler la vie s'évader de ses prunelles. Mes adversaires apprendront à leur dépend qu'ils ne pourraient se réfugier derrière le moindre métal aiguisé.
QUE PENSEZ-VOUS DE LA SPECIALISATION DE VOTRE DISTRICT, DE VOTRE NIVEAU DE VIE ? Le vice inavoué dans toutes ses formes, les plus désirables, aux courbes alléchantes et aux reins ardents. De l'argent, de la notoriété et de l'admiration. Artiste connu et reconnu pour ses facultés bilieuses et virtuoses. Nul humain ne saurait nier m'envié . Nul, sauf moi, dont l'ascension n'est qu'à sa genèse. Dont le talent n'est qu'à son aurore.

J’avançai. Laissant ma physionomie légère se fondre avec les alizés éphémères des terres abruptes qui servaient de décor à mon ascension. Pas un son n’émanait de ma course quiète, sans esquisses de troubles, d’imprévisibilité, d’infortune. Ma déambulation glaciale n’avait pas de prédateur ayant déjà foulé les contrées de ce monde. Ici, plus qu’ailleurs, les mistrals étaient mélomanes. De leur chant s’élevait une connotation de vigueur mais de délicatesse. Comme une apocalypse savoureuse, une lune rayonnante. Leur orchestre m’accompagnait dans ma marche méridionale en une mélodie orpheline d’opacité, qui sifflait à mes tympans les doux secrets d’un règne à mes fondations. Je savourai les charmes de cette région pour ces symphonies capricieuses, ces caractères extravagants. Elles en venaient à rendre insignifiant les désagréments des pavés, rugueux et terne. Le District 1 était une lande appréciable. Mes pas aux allures de lévitations marquaient le sol poudreux, déjà témoin de crime odieux et hérésie mégalomane. Des empreintes aux armoiries néfastes, au sceau de la détermination la plus cintrée, la mienne.

Précédant ma divine présence, une silhouette plus exigüe. L’harmonie de ses pas était trop résonnante pour que je ne la remarque pas. N’étais-je pas là pour ça ? Même allure, même prestance sombre, même étendard. Les nuages écarlates n’étaient plus masqués par la discrétion. Dès lors sa présence signalée et qu’elle le perçu, elle sautilla juvénilement à ma rencontre, plein d’espoir futile, de naïveté déchirante. De songe de gloire et de victoire, elle partageait les miens. Alors que le rideau tombait, que la scène s’effaçait, les acteurs continuaient la tirade et l’action. Un huit-clos d’apaisement et d’aveuglement, de liberté convenue par une absence de regard. Le crépuscule venait de tirer ses ficelles et d’abattre ses cartes. Il gagnait la partie, en résulterait la nuit. Je me laissais prendre dans son manteau, taisant l’ironie qui le saisissait : Aussi flamboyante pouvait être la lune, ce soir, sa condisciple venteuse, la brume, la relèguerait au rang de spectatrice. Il n’y avait maintenant que l’esquisse des étoiles, faisant de leur faible halo une luisance tout juste suffisante pour distinguer deux silhouettes, deux ombres. J’étais l’aura ténébreuse, la lame qui incisa ses viscères. En une gerbe vermillonne, il se courba, m’exposant son échine en une prosternation forcée. Légitime, j’étais désormais la majesté en ces steppes.

Démiurge d’une transcendance nouvelle, d’un sens opportun. Mes facultés s’imprimaient dans le néant et donnait vie. Vie à la couleur, à l’équivoque. D’où tire-je mes bilieuses aptitudes ? Quelconque génie inné ? Un héritage congénital, foncier ? Mon père n’était qu’un inventeur vulgaire, piteux et pathétique. Ma mère, rachitique, pâle, méprisable et abjecte définition de l’amour. Qu’en est-il de leurs aubes, je ne saurai le révéler, tant mon ignorance me sied. J’ai l’instinct d’Hadès, la pugnacité d’Osiris, les flammes de Lucifer. Enfanté par les limbes pour devenir l’apôtre des ténèbres. Je ne gonfle les poumons que pour transmettre, est-il ségrégatif de me qualifier de monstre, quand je ne chercher qu’à transmettre ? Occire est une toile, le fluide carmin est la peinture. Je suis l’artiste des abysses.



Une demi-douzaine de fois avait dut être retourné le sablier depuis le départ de cette entrevue impromptue. L’ordre avait été donné, l’exécutante avait obéit. Un songe bien amer mais nécessaire. Elle avait fait quérir mon avis, une moindre mesure, une illusion douce qui marchait néanmoins sur son esprit qui se pouvait magnanime lorsqu’il s’agissait d’esquisser sa dévotion à mon égard. Son aura n’était pas terne comme les entités croisant mon sillage, elle était un panache de feu et d’argent. Sur bien des rides, nous étions semblables, seule condition à notre cohabitation. L’existence démentait ce qu’elle incarnait aux yeux des autres. Elle n’était pas ma sœur, nos relations charnelles et spirituelles supplantaient la fraternité, la filiation. Elle était isolée lorsqu’elle m’a débusqué. Une toile vierge, qu’il m’a fallut peindre. Davantage, un miroir, mon authentique reflet. Elle est devenue ma plus belle œuvre d’art. Le District 1 était théâtre d’événement macabre. En bons maîtres du chaos, notre présence était un pré requît plus que prévisible. L’assassiné portait le masque de l’effroi lorsque les perles rubicondes tachetèrent mon faciès d’une ataraxie démente. Il garderait ce souvenir ancré dans sa rétine, et ce pour le perpétuel. J’étais euphorique, j’étais une plaie tourmentant mes entraves. Amusant. D’un mouvement d’œil qui paraissait aussi infime que gracieux, je vrillai sur ma seconde. Dans une palabre murmurée, je fissurai le silence, fixant mon regard dédaignant sur l’homme que j’avais fait cadavre :

« Le carrière favoris s’est heurté à quelques arias il semblerait. »

Teintée par une désinvolture frissonnante, ma phrase s’associait à l’image d’une ambition implacable, ardente. Un incendie d’où planait une fumée funèbre qui flottait sur mon avenir certain. Il n’en fut guère plus pour qu’une demi-lune naisse sur mon visage désormais bichromé. Mon attitude posée n’était qu’un leurre parfait en comparaison du brasier d’excitation qui faisait flamber mes entrailles. Dans mes prunelles azuréennes se reflétait l’arène frappée par le drame. Sous mon rictus narquois, je peignai déjà les contours d’une œuvre impérissable, imperfectible. J’enjambai le macchabé, lui accordant un regard désintéressé. Humant l’odeur de la mort qui régnait désormais au pied de cette bâtisse.

Il n’eut guère de temps à l’hésitation. Les meurtres suffisaient à un itinéraire précis, celui de l’hérésie, de l’aliénation. Corps après corps, dégâts après dégâts, avec une prestance royale et un dédain hautain, mon sentier s’éclaircissait, celui des autres s’obscurcissait. Et posant le regard à sa gauche, il trouva sans mal en sa partenaire, le responsable de cette apocalypse… L’art.

« Lulabee. Tu es mon œuvre la plus aboutie. »

Perspicace, était une qualité stérile présentement. Elle rampait aux pieds de son créateur, de celui pour qui elle donnerait sa vie considérer le spectre de l’hésitation hanter ses actes. La conclusion était claire, sa déchéance affichée. Je baladai mon regard sur ses courbes délectables, sur la flammèche de son regard, essayant de l’index le liquide rubicond qui l’avait éclaboussé aussi. Phénomène révélateur. Je savourais le climat de menace qui planait désormais sur l’ensemble du district, sur la disparition de ces carrières. L’opinion publique s’en offusquait, s’en anéantissait, laissant toutefois leurs pupilles s’écarquiller d’émerveillement en contemplant des peintures colorées par le sang qu’ils eurent versé. Une ambition avec pour seul frontière un cadavre... Deux enfants du tourment, deux soldats du chaos unis pour la volonté d’un seul, la mienne. Je calmai mon envie pugilistique, attrapant le visage de mon interlocutrice et l’embrassant du coin des lèvres.