"Plus fort !" La lame s'abattit dans un bruissement d'acier contre le mannequin.
"Encore." A nouveau la lame trouva la feinte dans la cuirasse et entailla l'alliage qui recouvrait le mannequin.
"Encore !" Une fois de plus l'épée siffla dans l'air et s'abattit sur sa victime immobile.
"Encore !" A nouveau l'épée se faufila sous la garde de son adversaire et heurta le corps du mannequin.
"Plus fort !" La sueur perlait sur son front et son souffle heurté témoignait de la violence et de l'effort que lui demandait de soulever encore et encore la lourde arme en acier pourtant, Asher frappait encore et encore le mannequin, dansant autour de lui, n'abaissant jamais sa garde, frappant toujours, toujours en mouvement. Il était insaisissable, infatigable.
"Encore !" D'un mouvement fluide du poignet l'épée changea de main, et d'un revers effrayant la lame siffla jusqu'au cou du mannequin. La tête de son adversaire roula jusqu'aux pieds de son mentor et entraîneur, le lieutenant Reynolds. D'un hochement de tête appréciateur l'ancien Pacificateur posa son pied sur le visage du mannequin.
"Doucement mon garçon. C'est fini pour aujourd'hui." Asher savait qu'il n'obtiendrait rien de plus de la part de son entraîneur, le simple fait qu'il l'appela "mon garçon" était le mieux qu'il pouvait espérer. Son entraîneur était satisfait Asher, lui, ne l'était pas. Il ne se contentait pas d'a peu près, il voulait se surpasser, être le meilleur. Il rangea l'épée à sa place à l'armurerie puis il chargea un sac à dos de poids et le glissa sur ses épaules, ainsi équipé il entreprit de faire des tours de piste supplémentaires, il n'avait alors que dix ans mais, sa volonté était aussi bandée qu'un arc, sa motivation aussi acérée qu'une flèche. Il était prêt à se dépasser un peu plus chaque jour pour être le meilleur. Pour surpasser tous les autres. Il était très jeune mais surpassait ses camarades les plus âgés. Un seul de ces camarades se hissaient à niveau, un seul de ses camarades étaient dignes de son amitié, de son intérêt, ce garçon qui était son aîné d'un an, ce même garçon qui le rejoignit dans sa folle course autour du stade. Ils n'échangèrent pas un mot, pas une parole ni un regard mais d'un accord tacite ils accélérèrent tous les deux l'allure. Il n'y avait aucune rivalité entre eux, s'ils s'affrontaient c'était sur la demande expresse de Reynolds, s'ils se défiaient c'était toujours pour forcer l'autre à donner plus encore. Ils ne s'affrontaient pas. Ils étaient unis par la même force, la même volonté, le même état d'esprit. Ils étaient des frères, des frères que ne liaient pas le sang mais l'âme. Ils se ressemblaient bien plus que génétiquement, ils étaient fait du même moule, du même acier, ils s'étaient reconnus au premier coup d'oeil et ces deux solitaires étaient devenus de véritable frères. Ils étaient les meilleurs, ils étaient ceux qu'on ne comprenait pas, ceux qu'on disait froid, insensible mais extrêmement talentueux, ils ne vivaient que pour une chose. Les jeux. Et la Victoire. La Gloire leur importait peu. Ce qu'ils voulaient, c'était gagné. Car ils n'étaient pas faits pour la médiocrité.
(...)
"Encore." Il esquiva habilement le coup de la fillette la désarmant une fois de plus. Un sourire taquin joua sur ses lèvres.
"Encore." Répéta-t-il en se mettant en garde, son épée de bois frottant contre celle de la petite fille. Un sourire amusé flottait au coin de ses lèvres d'une détente du poignet il passa sa garde et l'épée de bois vola.
"Toujours pas." Se moqua-t-il en ramassant l'épée.
"Tu es une fille morte. Il y'a encore du chemin à faire si tu veux défier Sam' à son retour." Ajouta-t-il sachant que ce commentaire plus qu'un autre pousserait la petite fille à se dépasser. Il esquiva le coup d'épée retord qu'elle lui adressa mais fut surpris par le croque en jambe qui le suivit, déséquilibré, il chuta lourdement sur le dos. La "pointe" de l'épée de bois se posa sur sa gorge. Un rire franc et joyeux échappa à l'adolescent tandis que le visage furieux de la petite fille le surplombait.
"Je suis mort." Ajouta-t-il hilare en lui attrapant les jambes. La jeune fille tomba lourdement sur lui.
"Et toi aussi." Annonça-t-il en glissant les mains le long de ces côtes. Elle se tordit de rire sous lui, cherchant à lui échapper. A nouveau, ils avaient l'air d'enfants et non plus de futurs soldats s’entraînant à tuer. Ils paraissaient soudainement leur âge. Car, après tout ils n'étaient que des enfants. Des enfants préparés à une cruelle réalité. Les Hunger Games avaient fait d'eux des monstres en puissance.
(...)
Il se tenait immobile, les yeux fixés sur l'écran géant de la place principale du District 2. Il observait calmement l'arène et les déplacements de Samuel. Son frère. Bientôt ils seraient de nouveau réunis sans lui les entraînements étaient ennuyeux, prévisibles. Il manquait à Bonnie. Samuel leur manquait. Aucun d'eux n'en parlait. Ils se contentaient d'être présent l'un pour l'autre. Ce soir, ils combattraient comme chaque soir depuis la Moisson. Un sourire effleura ses lèvres, l'ombre d'une marque de joie qui s’effaça bien vite lorsqu'il perçut un mouvement dans le coin inférieur de l'écran. Samuel remplissait sa gourde à un point d'eau, inconscient du danger. Un cri d'alerte enfla dans sa poitrine, un cri qui resta bloqué au fond de son cœur lorsqu'il comprit qu'il ne pourrait rien faire pour empêcher la mort d'envelopper son meilleur ami de ses bras. Il sut avant que le coup de canon ne résonne dans l'Arène. Il sut que le coup était mortel et que Samuel ne reviendrait pas. Une seconde d'inattention avait suffi. Malgré les années d'entrainement, les dizaines de milliers d'heures passées à suer sang et eau dans un gymnase. Samuel reposait mort sur le sol marécageux de l'Arène. Il n'était pas mort en se battant. Il n'était pas mort l'épée au poing, défendant sa vie, il était mort à cause d'une seconde d'inattention. Il avait commis une erreur malgré leur entrainement, malgré son courage, il avait surestimé ses capacités. Il restait immobile, le regard fixé sur l'écran inconscient d'être devenu le centre d'intérêt général c'est alors que tous l'entendirent, ce cri inhumain, déchirant de douleur. Bonnie. Il réintégra brusquement la réalité. Samuel était mort. Samuel n'avait pas été indestructible. Il était le seul désormais à être lié par une promesse. Bonnie. Il n'avait pas la force de se porter à son secours. Leur entrainement n'était pas infaillible. Ils pouvaient échouer. Elle pourrait perdre un autre frère. Il semblait moins cruel de l'abandonner à présent alors, il tourna les talons et s'éloigna dans la direction opposée à son cri. De l'autre côté du District, en direction du Gymnase.
(...)
Le tube l'avait lentement élevé jusqu'à l'Arène. Les Tributs se faisaient face, répartis en cercle autour de la corne d'abondance. Asher se tenait droit, le regard fixe. Il n'évaluait pas ses adversaires, ne cherchait pas une porte de sortie, n'établissait pas de stratégie. Il s'était préparé à ce moment durant 12 ans. Il avait toujours su qu'un jour il se retrouverait ici. Son destin était de combattre dans l'Arène. Sa stratégie était prête depuis des années. Ses adversaires ? Il les avait évalué, jugé et classé lors de l'entrainement. Il avait décelé les failles, vu se forger des alliances qu'il serait facile d'ébranler. Il était serein. Confiant. Calme. Il était prêt. Il était le Tribut masculin du District 2. Il était Asher Yaxley. Un nom qui bientôt serait proclamé avec ferveur au Capitole. Il était le vainqueur des 66ème Hunger Games.
11...10...9...8
Les battements de son coeur se stabilisèrent doucement, il ne quittait pas la corne d'Abondance du regard. Contrairement à d'autres Tributs Asher ne se sentait ni nerveux, ni excité, il était calme. Il était prêt. Il était prêt depuis des années. Il pressa machinalement l'arc d'acier qui enserrait son biceps. Il ne pria pas, ne supplia pas, ne s'adressa à aucun dieu, il avait foi en lui, en ses capacités. Il savait qu'il triompherait, une étincelle barbare brillait dans son regard d'acier. Il savait qu'il gagnerait, qu'il n'échouerait pas. Il était prêt. Sa volonté était bandée tel un arc vers une seule direction. La victoire ou la mort. Il n'y avait pas de gris dans son univers. Tout était tout blanc ou tout noir. Il triompherait.
7...6...5...4
Il pensa à Bonnie. Pour la première fois en un an, l'image de la petite fille qu'il avait abandonnée derrière lui, lui traversa l'esprit. Il la revit riant sous lui, se tordant de rire, essayant d'échapper à ces chatouilles. Il pensa à Samuel. Il pensa à Bonnie. Un sourire féroce effleura ses lèvres. Pour eux, il se devait de triompher. Il en avait fait la promesse. Il n'avait que douze ans, il était le plus jeune candidat de cette édition, celui qui avait obtenu la meilleure note. Il était un soldat du district 2. Il ne saurait faillir. Il était prêt. Il effleura la chaîne en or enroulée autour du Disque d'acier encerclant son biceps. Pour eux.
3...2...1...0
"Que les 66ème Hunger Games commencent." Il s'élança. L'épée étincela dans sa paume, il fit décrire à la lame un arc de cercle meurtrier. La lame entailla la peau délicate d'un cou et continua sa course pour se ficher dans la poitrine d'un jeune garçon. Il n'y avait aucune hésitation, aucune peur, aucune joie dans le regard d'Asher. Il faisait ce pourquoi il s'était entraîné toute sa vie. Gagner. Tuer. Triompher. Il était là où il devait se trouver. L'arène était son élément. L'enfer de certains transformé pour lui en Paradis. Il était un tribut. Il était un Vainqueur. Il triompherait. Pour lui. Pour Bonnie. Pour Samuel. Rien ne l'arrêterait car, il avait perdu son innocence en venant au monde. Il était ce que le Capitole avait fait de lui. Un tueur.
(...)
Sa main remonta lentement le long d'un dos féminin. D'un geste vif il prit ces cheveux dans sa paume tirant sur sa longue chevelure brune, faisant ainsi ployer sa nuque vers l'arrière. Lentement, il approcha sa bouche de son oreille et murmura. "Tu es une fille morte." D'un geste vif et sans marquer la moindre hésitation il trancha la gorge de la jeune femme. Le sang gicla, carmin, agressif, tâche de couleur dans le crépuscule. Le dernier coup de canon retentit dans l'Arène lorsqu'il relâcha le corps de la jeune femme. Bonnie était morte. Il avait gagné. Il se redressa haletant le coeur au bord des lèvres. La lame qu'il avait inconsciemment saisit et dégainé brillait devant ses yeux, éclairée par le claire de lune. La Muette venue le réveiller tremblait, la lame pressée contre sa gorge, il lisait la terreur dans ses yeux. Il abaissa le poignard. Dégoûté de lui-même. Ce n'était qu'un cauchemar. Un stupide cauchemar. Le même depuis des mois. Il n'avait pas côtoyé Bonnie depuis près de dix ans. Elle ne risquait rien de lui. Pourtant, il continuait inlassablement à faire le même rêve.
"Désolé" Marmonna-t-il en se redressant. Il était au Capitole. Il avait quitté l'Arène des années plus tôt. Il n'était pas en danger. Il était en sécurité mais, le savoir ne changeait rien. On ne quittait jamais réellement l'Arène. Jamais. Il se sortit du lit et suivit la jeune Muette jusqu'au salon de son appartement du Capitole. Il n'était là que pour quelques jours, le temps de présenter son nouveau recueil de poésie, une obligation des Vainqueurs, s'exhiber régulièrement pour amuser la Galerie Capitoline. Il ne portait qu'un simple pantalon de toile souple lorsqu'il s'installa devant l'appareil de vidéo conférence, un étrange sourire apparut sur ses lèvres lorsque la connexion fut établit. Il n'était en rien un être sociable et charmeur, il était considéré comme un fou, un ermite au sein de son District, il sortait peu de chez lui si ce n'était pour s'entraîner dans le petit stade mis à sa disposition et à celle des autres Mentors dans le Village des Vainqueurs. Une seule personne savait qu'il ne se trouvait pas dans le 2. Une seule personne savait tout de lui, le surveillait étroitement et ce depuis des années.
"Bonsoir Lieutenant." Son correspondant le toisa en silence quelques secondes avant de lui adresser un vague hochement de tête.
"Asher." Peu était ceux qui l'appelait encore ainsi, pour beaucoup il était devenu Hadès. Dieu de la mort et des enfers, lors de la 66
ème édition des Hunger Games.
"Rentre par le premier train. Tu as assez amusé ces bouffons de Capitolins." Une phrase qui ne laissait envisager aucun refus.
"Au Gymnase. 8 heures." Même après toutes ses années lorsque le Lieutenant Karlisth Reynolds donnait un ordre, il obéissait. Heureux de rentrer chez lui. Loin de toute cette mascarade, loin de ses souvenirs de tribut.
(...)
"Choisit ton arme." L'ordre de Reynolds ne le surpris pas avec les années il avait appris à connaitre le vieil homme et ses habitudes. Il se leva et s'approcha du râtelier pour en tirer une épée émoussée mais pas suffisamment pour ne pas entailler la peau si le coup portait fort. Reynolds ne maternait pas ses élèves, Asher l'avait appris durant son propre entrainement, il devait sa vie à cet homme, il en avait conscience. Il testa l'équilibre de son arme et noua le fourreau autour de ses hanches, il ôta sa chemise pour demeurer en simple maillot de corps noir. Quelques soupirs féminin furent audible, il ne releva pas, son corps avait été forgé, taillé par des années et des années de disciplines, d'entraînements, son corps était à ses yeux une machine bien huilée capable de tuer sur commande, infaillible. Il se plaça au centre du cercle qui symbolisait la zone de combat, il s'attendait à ce que Reynolds s'emparent d'un glaive à son tour mais son vieux mentor le surpris.
"Basley." Il prononça simplement son nom et Bonnie se redressa et s'empara d'une épée. Un sourire malicieux éclaira les yeux de leur "maître d'arme". Ainsi, le vieux Reynolds lisait encore dans son élève comme dans un livre ouvert. Il avait surpris le regard que le Vainqueur avait posé sur la petite Basley. Asher s'autorisa à le foudroyer du regard avant de concentrer son attention sur Bonnie qui se mettait en garde à son tour. Il ne souriait plus son attention concentrée sur l'arme son cauchemar lui revint alors de plein fouet. La gorge tendre de Bonnie s'ouvrant dans une mare de sang, son visage livide, ses yeux torves, morte, de sa main. Sa prise se crispa sur son épée. Ce n'était qu'un rêve. L'épée était émoussée. Il ne lui ferait pas de mal. Il ne lui ferait rien. Il l'avait promis à Samuel. Les lames s'entrechoquèrent, comme autrefois, ils s'affrontèrent du regard, comme autrefois. Il réalisa alors qu'elle n'était plus la petite fille qu'il avait quitté il y a près de dix ans. Elle était devenue une femme. Et quelle femme. Son frère aurait été fier d'elle. Tout comme lui-même était fier d'elle mais, une part de lui-même était également effrayé à l'idée que bientôt elle le quitterait, tout comme Samuel, comme lui avait-elle. L'arène vous transformait. Le premier coup d'Asher lui entailla le mollet, le second la cuisse. Il fut surpris de récolter à son tour de petites blessures, elle visait ses mains. Il sourit. Elle n'avait pas oublié ses leçons. Elle avait grandie. Elle n'était plus la fille morte d'autrefois. Peut-être aurait-elle des chances de lui revenir ?
(...)
Il l'avait embrassé. Une fois. Une seule et unique fois. Ils se battaient tels des chiffonniers sur les tapis de lutte du gymnase. Il était tard, ils étaient seuls. Il avait pris le dessus, il avait pris ses lèvres. Il avait embrassé la sœur de son défunt meilleur ami. Une limite qu'il n'aurait pas dû franchir. Il se savait maudit. Il savait ce qu'était l'existence d'un vainqueur, il savait ce qu'était ses nuits, les cauchemars, la pression du Capitole. Il ne désirait l'imposer à personne. Surtout pas à elle. Mais, il n'avait pas pu résister, ses courbes féminines se pressaient sous lui, elle fulminait, impuissante, immobiliser, jamais encore elle n'avait été aussi désirable, tentante. Il avait fait ce qu'il s'était interdit de faire pendant quatre ans. L'approcher, la retrouver, l'aimer. Il l'avait relâché, interdit. Il s'était relevé, éloigné. Elle l'avait rattrapé, elle l'avait embrassé à son tour. Il avait tenté de résister, de laisser ses lèvres inertes sur les siennes mais, cela lui était impossible. S'il était déjà bon pour aller brûler en enfer au premier baiser, autant qu'il en profite une seconde fois. Il la saisit, et l'attira à lui en la soulevant légèrement. Elle émit un son, mais avant qu'elle ait eu le temps d'articuler, il captura sa bouche qu'il mordilla sans plus attendre, un geste prompt et impatient auquel Bonnie, surprise, répondit en entrouvrant les lèvres. Elle était innocente. Mais, plus rien n'avait d'importance, à présent que leurs langues se mêlaient, et que le goût de sa bouche envahissait ses sens comme une décharge électrique parcourant ses veines. Dans ses mains, il saisit son épaisse chevelure, la forçant à renverser la tête. Une autre scène lui revint brusquement, une scène dans laquelle il empaumait sa chevelure et lui tranchait la gorge. Il frissonna et échappa à l'étreinte de la jeune femme. Il ne pouvait pas. Il devait ... Mais, toute pensée rationnelle s'évaporait tandis qu'elle tardait sur lui ses yeux embrumés de désir. Quand il redressa la tête pour parler, pour la repousser, elle se contenta de secouer la tête et de le ramener contre elle. On n’échappe pas à son destin. Tout comme Samuel elle était destinée à entrer dans sa vie, dans son cœur. Tout comme Samuel elle devrait le quitter. Il le savait mais, il l'aimait et contre l'amour il ne pouvait rien faire.
(...)
"Tu vas prendre ma suite." Méthodiquement Asher continua de marteler le sac de sable qui oscillait devant lui. Il frappait à mains nues, du sang tachait les bandages qui enserraient ses articulations mais, ses coups ne faiblissaient pas, il gardait le rythme, dépassant la douleur, la fatigue et son environnement, il se concentrait sur l'objectif, savourant la sensation de puissance qui se dégageait de chacun de ses mouvements.
"Demain." Rien dans l'attitude du jeune vainqueur ne laissait entendre qu'il écoutait ce que lui disait son mentor, son visage était figée, ses yeux fixés sur son "adversaire". Alors que son interlocuteur semblait perdre patience le jeune homme lâcha un simple.
"Si vous n'avez rien à me dire que j'ignore vous pouvez retourner vous occupez de vos filles." Il arrêta soudainement de marteler le sac de frappe et se tourna vers son mentor.
"Comment as-tu su ?" Répondre à une question par une autre question était une habitude pour le Lieutenant aussi Asher ne s'en formalisa pas.
"Vous m'avez fait revenir ici. Il ne pouvait pas y avoir d'autres raisons." Répondit-il simplement en essuyant la sueur qui ruisselait sur son front.
"Pourquoi moi ?""Parce que tu n'es pas comme Samuel. J'ai toujours su que se serait toi." Il serait celui qui l'enverrait à la mort. Celui qui la préparerait, celui qui l'enverrait se faire tuer. Celui qui ne saurait jamais la retenir car, c'était leur destin.