lonesome road.
Habituée à l'irresponsabilité de sa mère, elle ne trouva pas ces quarante-huit dernières heures particulièrement longues. La trentenaire disparaissait souvent dans la nature quelques jours, généralement en agréable compagnie, et c'était dans ces moments que Lissa se résolvait - avec une pointe de déception - à accepter que celle qui l'élevait était bel et bien sa génitrice. Au moins, elle savait d'où lui venait son caractère indépendant et parfois un peu trop solitaire. Son absence commença cependant à lui peser lorsqu'un matin, alors qu'elle profitait du silence pour dormir quelques heures de plus que d'habitude, on vint frapper à sa porte. « Tes parents sont là, gamine ? » L'adolescente secoua timidement la tête en guise de réponse. L'homme qui lui faisait face n'était pas particulièrement imposant, mais son teint rougeâtre d'alcoolique ne lui inspirait pas confiance. Il lâcha un soupir grossier avant de s'approcher un peu plus, de sorte à ce que sa main vienne s'appuyer sur le bahut de l'entrée. Instinctivement, Lissa eut un mouvement de recul et songea à refermer violemment la porte lorsqu'il repris. « Il doit bien y avoir des économies qui traînent ? Elle est où ta mère ? » Qu'était-elle censée dire ? Dans tous les cas, elle sentait que ce gros plein de soupe avait dans l'idée d'entrer dans sa forteresse, et cette idée ne lui plaisait pas du tout. Alors elle lança la première idiotie qui lui vient avant de le regretter immédiatement. « À un enterrement. » Un long silence suivit son affirmation et, afin d'y mettre un terme, la blonde commença à doucement refermer la porte. « Donc ... Je peux rien faire pour vous. Au revoir. » L'inconnu retint la porte avec son pied, ce qui surpris Lissa qui croyait en être débarrassée. Elle sursauta mais essaya de dissimuler sa décontenance. « Je veux mon fric. Je repasserais pour prendre ce qui me revient. Passe le message à ta mère. » Elle hocha la tête et, soulagée, claqua la porte avant de la fermer à clef ainsi que d'aller verrouiller toutes les autres portes de la maison. Elle se dirigea ensuite dans la pièce où dormait ses frères et soeurs afin de vérifier qu'ils étaient toujours endormis. Mieux valait qu'ils dorment, ainsi Lissa pouvait se permettre de quitter la maisonnée quelques instants, juste le temps d'aller ramasser quelques baies à l'orée du bois qui constituerait leurs petit-déjeuner en attendant qu'elle aille chasser quelque chose de plus nourrissant. Généralement elle confiait leurs gardes aux voisins deux ou trois heures mais avec l'apparition de ce type qu'elle trouvait bien trop louche elle préféra faire une exception et décida de les prendre avec elle une fois qu'ils seraient tous réveillés. D'ici là elle trouverait bien quelque chose à dire afin de ne pas éveiller leurs soupçons. Avant, il fallait qu'elle passe voir Odele : son amie de toujours et la seule avec laquelle elle pouvait se permettre de discuter de presque tout. C'est à elle qu'elle aurait confier la garde de ses frères et soeurs si la jeune fille avait eu des parents moins envahissants. La plupart du temps Lissa ne se rendait pas compte que la présence de parents était quelque chose de normal, son père était décéder des mois plus tôt succombant à une maladie infectieuse qui ne put être soignée correctement avec le peu de moyens que possédait les Wilshire, quant à sa mère... L'absence d'autorité supérieure était devenue si habituelle qu'elle en venait à se demander à quoi pouvait bien servir les parents des autres jeunes de son âge. Ceux d'Odele n'étaient pas franchement sympathiques de toute manière. Atrappant sa gibecière et la veste en cuir de sa mère qu'elle enfila en vitesse, la blonde jeta un coup d'oeil furtif par la fenêtre afin de s'assurer que l'inconnu avait bel et bien mit les voiles puis rejoint l'extérieur en prenant soin de bien refermer à clefs derrière elle.

Son amie était en train de tisser un panier lorsque Lissa pénétra dans l'entre des Barnes située à quelques kilomètres seulement de son domicile. Sans dire un mot elle alla s'asseoir à côté d'elle puis, lorsqu'elle se sentit prête à cracher le morceau, elle lâcha à une vitesse folle : « Ma mère n'est pas rentrée. » Odele la dévisagea un instant, perplexe, avant de lui faire subir un véritable interrogatoire : Depuis combien de temps l'attendait-elle ? Avait-elle de ses nouvelles ? Avait-elle un moyen de la joindre ? La blonde répondit sagement à toutes les questions avant de soupirer, se rendant enfin à l'évidence. « Je crois que ma mère la vue hier soir. » affirma la brune, tout en se redressant, abandonnant son panier. « Viens, elle est à l'atelier tu devrais aller lui parler. » Lissa s'exécuta, à contre coeur et suivit Odele à travers les pièces de la maison Barnes. Elle fut prise d'une soudaine appréhension lorsque son amie la conduisit devant la porte close du dit atelier. « Vas y. Je t'attends là, si je viens elle va encore me disputer parce que je n'ai pas finit de tisser. » L'adolescente s'exécuta sans se faire prier et, après un bref regard échangé avec la jeune brune, pénétra dans la pièce à pas de loup. C'était plutôt mal agencé, peu éclairer et il flottait dans l'air une odeur de renfermé qui lui fit froncer le nez de dégoût. Elle fit lentement le tour de la pièce d'une oeillade circulaire lorsque la voix aiguë de la mère de son amie vient l'interrompre. « Bonjour, entre Lissa. » La blonde s'approcha un peu plus près et découvrit une femme assise sur une chaise en pleine lecture. Elle vit s'agiter sous les doigts calleux de la trentenaire les pages froissées d'un livre à la reliure abîmée, soulevant un nuage de poussière qui manqua de la faire éternué. « Je peux vous parler ? » questionna t-elle poliment en ravalant sa salive, croisant ses mains dans son dos et croisant alors le regard froid de son interlocutrice. « Je crois savoir ce qui t’amène ici. C'est au sujet de ta mère n'est-ce-pas ? » La lueur de tristesse qu'elle vit briller dans les prunelles grises de la femme la décontenança, c'était un sentiment qu'elle pensait être étranger à ce bout de femme à l'air constamment froid et menaçant. Cela lui mit tout de suite la puce à l'oreille et une boula se forma dans son ventre tandis que du chagrin vient peindre ses traits tirés. « Odele ne ta rien dit ? Je suis désolé de te l'apprendre comme ça mais ta mère est partie pour le Capitole hier soir, elle va être exécutée pour acte de rébellion. » Le coeur de Lissa se serra alors qu'elle sentit son monde s'écrouler.

we will survive this, together.
La nuit était tombée depuis plus de quatre heures. Installée dans son lit à regarder la télé sans y prêter réelle attention, Lissa n'exprimait rien lorsque la porte de la maison s'ouvra. Don se dirigea naturellement vers elle en prenant place à ses côtés et déposa un léger baiser sur sa joue. Sans ciller une seule seconde, elle se contenta de regarder les formes et les couleurs qui se mouvaient sur l'écran. « Tu fais la gueule ? » C'était peu de le dire aux yeux de Lissa. « Je croyais que tu finissais tôt aujourd'hui. » soupira-t-elle toujours sans lui adresser un seul regard. Elle avait horreur de passer pour une fille collante. « J'ai eu un empêchement, tu t'inquiétais pour moi ? » L'ironie était son fort. Sentant la dispute, il se retira et sortit de sa poche un paquet de cigarette d'où il en sortit une comme si elle ne lui avait pas répété un peu trop souvent qu'elle ne voulait pas qu'il fume à l'intérieur. « C'est quoi son nom à celle là cette fois ? » Sur un ton blasé, elle attrapa finalement la télécommande et éteint le poste en posant pour la première fois depuis son arrivée les yeux sur lui. Un rictus au coin des lèvres lui donna l'impression qu'il se fichait d'elle, et dans le fond elle savait que ce n'était pas qu'un sentiment. « Tu sais comment c'est entre nous. Ça ne te dérange pas quand je quitte ma copine pour venir te voir toi. » Elle se pinça les lèvres, d'une certaine manière il n'avait pas tort, ça avait toujours été si compliqué entre eux mais elle ne pouvait s'empêcher d'être énervée par la situation. « Et ça te paraît normal ? Tu vas voir ailleurs pendant que je t'attends ici ? » Le ton monta sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte. Elle rejeta la couverture sur le côté et sortit du lit d'un bond. « Tu me prends pour qui au juste ? Je suis pas une fille que tu peut te permettre de venir voir uniquement quand tu as besoin. » Ses mots résonnèrent dans l'air, inutiles. Il l'entendait mais ne l'écoutait pas, parce que ce n'était pas la première fois que c'était ainsi entre eux, c'était toujours pareil, le même cinéma, le même schéma, la même erreur qu'ils répétaient encore et encore. L'un se disait lasser mais l'était-il réellement ? Lissa l'était et elle savait que c'était pour de bon cette fois-ci. « Tu devrais t'en aller. » Il ria et se lèva à son tour pour se rapprocher. « Ouais... Je vais te laisser quelques heures pour que tu te calmes. On se verra demain. » Il s'approcha encore pour l'embrasser mais elle le repoussa violemment. « Non, dégage d'ici Don, je ne veux plus te voir. » Il fut pris au dépourvu par le sérieux de la jeune fille et finit par lui obéir, non sans lui lancer un regard noir avant de partir. « Tu le regrettera Lissa, crois moi. » Elle ne l'entendit pas, elle avait déjà refermer la porte sur lui, les yeux emplit de larmes qui ne cessait de couler bien malgré elle.

« Lissa ? Que fais...» Sa jeune amie ne termina pas sa phrase, ouvrant grand la porte pour permettre à Lissa d'entrer. Celle-ci était trempée de la tête aux pieds, les yeux ruisselants de larmes alors qu'elle baissait la tête honteusement. Machinalement la jeune brune vient la soutenir en passant un bras derrière son dos, l'incitant à la suivre jusque dans le salon où elle l'installa sur un vieux sofa en lui promettant de revenir avec quelque chose de chaud à boire. Une petite minute plus tard, la jeune fille était effectivement de retour, tendant à Lissa une tasse fumante que si d'ordinaire elle aurait refuser ne se priva cette fois pas pour l’attraper, humant le breuvage avant d'en boire quelques brèves gorgées à s'en brûler la langue. « Que ce passe t-il ? » la questionna son amie avant de prendre place près d'elle, posant une main chaleureuse sur son épaule afin de pouvoir la regarder dans les yeux. « Don... » renifla la blonde sans s'étalée plus. « Oh... » répondit son amie sous la surprise. Elle la laissa poser sa tasse sur le rebord du sofa puis la prit dans ses bras. « Ça va aller, je te le promets. » chochota la jeune fille en laissant Lissa pleurer dans ses bras.

Bienvenue
Bon courage pour ta fiche (:
Et amuses toi bien sur DOF :hiiiih:

Bienvenue et bonne chance pour ta fiche.

NOMDEDIOU ! Teresa
Bienvenue parmi nous et bonne chance pour ta fiche