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 pumped up kicks ✈ feat Raziel [SAISON 1]

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CITOYEN DE PANEM
Bonnie Balsey
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ϟ 1ERE MOISSON : 26/02/2012
ϟ MESSAGE : 463
ϟ AVATAR : phoebs tonkin.
ϟ MULTICOMPTE : nope.
ϟ DISTRICT : originaire du deux, actuellement dans le treize.
ϟ AGE : vingt ans.
ϟ METIER : autrefois elle s'entraînait pour les jeux.
ϟ HUNGER GAMES : non
ϟ RÉBELLION : indécis
ϟ COMPÉTENCES : SURVIVOR
Bonnie Balsey
ADMINISTRATRICE DE DAUGHTER OF FIRE
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MessageSujet: pumped up kicks ✈ feat Raziel [SAISON 1]   pumped up kicks ✈ feat Raziel [SAISON 1] Icon_minitimeMer 29 Fév - 18:24
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FLASHBACK


    « Ashton et Kyle c’votre tour. » Le bateau s’arrêta dans un fracas sans nom. A son bord, toute la petite troupe me fixait d’un œil lubrique lorsque je retirais ma tenue. Etre la seule fille en maillot de bain attirait forcément le regard de mes camarades masculins. Nous étions arrivés dans la nuit. C’était le maire lui-même qui avait accueilli notre petite troupe. Froidement. Après tout, c’était un ordre venant d’en haut. Les concernés enlevèrent leurs chemises et sautèrent (comme ils pouvaient) dans l’eau. L’un manqua de se noyer et l’autre ne remonta que difficilement. J’eu un demi-sourire, presque moqueur. Reynolds bougonna quelques grossièretés. Les deux remontèrent sur le bateau, aidé par les pêcheurs visiblement amusés de l’état de mes camarades. « Bien. On va la faire à la manière du deux. Vous sautez. Moi j’repars vers le port avec le bateau et on s’retrouve là-bas avant c'midi. Et si vous n’êtes pas là-bas ben j’enverrai une carte et des fleurs à vot’ mère pigé ? » Mon sourire disparu presque instantanément. Aucun d’entre nous n’avait jamais mis les pieds dans une aussi grande étendue d’eau. Moi comprise. Reynolds nous fixa chacun à tour de rôle. Idiot avais-je envie de lui crier. Idiot obèse. Mais il semblait  plus têtu qu’à l’ordinaire. C’était sans doute un des effets secondaire de cette fichue brise marine. Deux d’entre eux sautèrent, et tentèrent (avec plus de réussite que les précédents) de nager. S’en suivit une file indienne de petits, grands, ridicules sauts. Les pêcheurs visiblement morts de rire taquinaient qui tentait de sauter dans le grain bain. J’ajustais mon maillot dès que le dernier d’entre eux sauta dans l’eau. N’ayant pas l’habitude de me promener dans une telle tenue, j’étais déjà naturellement mal à l’aise. Mais je n’allais pas leur donner la satisfaction de se moquer de ma personne. Reynolds s’avança vers moi. Son sourire tordu dévisageait son visage gras. « Balsey. Va pas te noyer, un mort dans ta famille c’est suffisant hein. » Ma tête se tourna d’un coup vers lui, si un regard pouvait tuer, Reynolds serait mort dans la seconde. Il se recula. Et je suppliais n’importe qui de bien vouloir me faire nager jusqu’à la rive. Mon saut était sans doute le saut le plus moche qu’ils n’aient jamais admiré. Les pêcheurs riaient à gorge déployés et sans chercher à se cacher. Je sortais péniblement la tête hors de l’eau, aspirant et expirant comme une débutante, mes bras et mes jambes battant dans l’eau, comme un chien. Les autres avaient peu progressé. Quelques-uns se débrouillaient toujours pour rester à la surface, d’autres tentaient de progresser vers la rive. Nous étions l’élite du deux. Nous étions ridicules. J’étais mentalement furieuse. Furieuse contre Reynolds et ses idées. Furieuse contre ce district puant le poisson et le sel. Furieuse contre moi-même. J’arrivais rapidement à me stabiliser dans l’eau, avec de grands mouvements de jambe. Au même moment le bateau redémarra. Créant par la même occasion un courant qui entraîna, moi et mes camarades à demi-noyés, plus près du rivage sans efforts. Mais il restait bien une centaines de mètres. Une centaine de mètres. J’inspire un grand coup. Au loin j’aperçois quelques garçons qui avancent en jetant leurs bras dans l’eau. Comme des rames pensais-je. Je restais quelques minutes sans bouger dans cette eau bien trop froide. Puis je me lançais. Brute, mais j’avançais. Lentement. En faisant de petits mouvements. J’avais mal au dos. Mais je tiendrais bon. Car Reynolds ne faisait pas demi-tour pour finir me chercher. Il ne faisait jamais demi-tour.  Je ne sentais plus le bout de mes pieds, l’eau était d’un froid glaciale. Mais j’approchais du but. Le sable, et quelques autres ‘nageurs’ attendaient, essoufflés sur le sable jaune. Je sortais de l’eau –difficilement- lorsqu’un jeune de quinze ans m’attrapa le bras. Je me dégageais aussitôt. « C’était juste pour t’aider Balsey. » Je lui lançais un regard meurtrier. C’était encore un de ces ‘riches’ qui participaient à cette expédition. « Touche moi une seconde fois et je t’arrache les yeux avec les dents. » Il s’éloigna, visiblement mécontent de ma réponse. Au loin les autres semblaient faire du sur place. Je soupirais. A ce rythme-là, nous ne serions pas rentrés avant la nuit. « Il est où le port ? » Pour toute réponse, le jeune homme cracha par terre. Je ne savais vraiment pas y faire avec les gens. Il aida un autre à sortir de l’eau. Je n’avais pas besoin d’eux. Je n’avais besoin de personne. Personne d’autre que moi. Au fur et à mesure que je m’éloignais de mes camarades de fortune, je ressentais une sorte de soulagement étrange. La majorité d’entre eux étaient des fils à papa prêt à tout pour quitter le district. Histoire de passer des vacances. Il n’y avait que trop peu de personnes comme moi, et au bout de quelques minutes en compagnie des fils de riche, ils se ressemblaient –au final- tous. La plage se déroulait à perte de vue. Quelques barques étaient échouées comme des cadavres dans le sable. Au loin, quelques petites barques de pêcheurs. Et dans les hauteurs se distinguaient les maisons colorées de ce qui semblait être leur village. Je soupirais. Rien que l’idée de rejoindre ces gens insupportait. Je marchais au bord de l’eau. Toujours en maillot de bain. Gelée jusqu’aux os et profondément ridicule. Ce n’était ni la saison pour porter une telle tenue. Le vent soufflait en permanence, il eut tôt fait de s’attraper mal. Tellement différent du deux et de ses montagnes rassurantes. Ici, tout n’était que sable et eau. Et poisson.Je n’avais pas fait plus de dix mètres que la fatigue me rattrapa. J’avais surestimé mes forces en quittant si brusquement la plage. Profondément agacée et fatiguée voilà dans quel état je me trouvais. Je ne savais visiblement pas où mes pas m’entraînaient. Et je n’avais plus la volonté de continuer de toute manière. Brusquement, je m’assis dans le sable froid. Frigorifiée, tremblante et remontée. Le vent balayant mes cheveux encore mouillés. J’avais tout de même pris soin de m’assoir loin de l’eau. Une baignade forcée par journée me suffisait amplement.



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CITOYEN DE PANEM
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MessageSujet: Re: pumped up kicks ✈ feat Raziel [SAISON 1]   pumped up kicks ✈ feat Raziel [SAISON 1] Icon_minitimeLun 5 Mar - 6:22
2281 mots

« Je ne jouerai pas ça. » Il n’y eut pas de réponse. Nul soupir agacé, nul geste d’agacement ou d’acquiescement. Rien d’autre que le vide, total, lancinant. Une solitude crue. C’était son lot, désormais. Raziel lâcha sur la banquette les feuilles qu’il avait tenues en main. Sur le papier s’étalaient des lignes d’inepties, encre noire lamentablement échouée sur un désert de bon sens. Ce n’était pas que les paroles soient mal agencées, ou que les notes qui les accompagnaient semblent inappropriées… au contraire, même sans l’avoir encore jouée il savait pertinemment que cette musique plairait. C’était… c’était pas mal. Mais l’avouer lui aurait écorché les lèvres : le message véhiculé le heurtait au plus profond de l’âme. Cette carrière de musicien était sans aucun doute son purgatoire. Le Capitole avait su faire taire l’audace de l’ancien vainqueur et le narguait à présent en lui faisant interpréter des œuvres à sa gloire; et tout mécontent qu’il puisse être il savait qu’il n’était pas question de refuser. Le Capitole ne souffrait aucune rébellion. La mâchoire crispée, le jeune homme s’accota contre la vitre et se laissa bercer par le mouvement du train, cherchant vainement en lui le calme qui lui échappait depuis plusieurs jours. Il était resté trop longtemps à son goût loin de son district, à gratter les cordes lors des prestations de Junon, la dernière attraction du moment. Une jeune femme égocentrique, superficielle, détestable et prétentieuse ― tout ce qu’il exécrait. Tout ce qui faisait le bonheur de la foule, cependant.

Le monstre de métal s’ébranla, marquant la fin d’un trajet passé à ruminer sans fin un mécontentement dont il ne verrait jamais le terme. Raziel récupéra son sac de voyage et le jeta sur son épaule, avant de fourrer dans la poste de sa veste l’ébauche de la nouvelle chanson écrite pour lui et de descendre. Des années auparavant, il avait affirmé crânement que le plus pénible, à la suite de sa victoire aux jeux, serait de retourner régulièrement à son district alors même qu’il aurait déjà goûté aux plaisirs offerts par le Capitole. Il était bel et bien intoxiqué par ce mode de vie, mais plus assez aveugle pourtant pour le considérer comme une fin en soi. Chacun de ses passages dans le quatre lui rappelait combien il avait eu tort. Rentrer chez lui… C’était comme parvenir à atteindre un oasis après la traversée de kilomètres de terres arides et desséchées. Sans même y penser, il prit la direction de la demeure qui l’avait vu naître et grandir, et franchit le seuil avec un brin de nostalgie. La porte débarrée tourna sur ses gonds à une simple poussée, révélant des pièces laissées dans la pénombre. Avec un froncement de sourcils, il constata que l’endroit avait été délaissé. Son père était assurément parti travailler tôt. Quant à sa mère, ce qu’elle pouvait bien faire était un mystère… il y avait des années qu’elle n’était plus vraiment en état de travailler. Des bruits de pas retentirent non loin de lui à l’instant même, signe qu’il s’était trompé en pensant la maison vide. Une seconde plus tard, sa mère apparaissait effectivement et lui offrait un sourire effrayant, les lèvres étirées mais le regard vide.

« Elijah, souffla-t-elle de sa voix éthérée. Tu es rentré. » Raziel se passa une main sur la nuque en se demandant vaguement quelle conduite adopter. Il y avait des années déjà qu’il n’avait plus d’identité propre, aux yeux de sa mère. Pour elle, il était définitivement son défunt frère, et les instants de lucidité étaient rares. L’entendre l’appeler d’un autre nom que le sien était aussi lourd qu’une chape de plomb lui pesant sur le cœur, mais nier ne changeait rien. Or lui donner raison n’aidait pas plus : il venait toujours un instant où il agissait d’une manière trop peu représentative de celui qu’il était supposé être, et ces écarts provoquaient quelques secondes de suspicion avant de provoquer une crise. Tu n’es pas mon fils!, lui hurlait-elle alors au visage. Les coups n’étaient pas physiques, avec elle. Ils étaient pires, endossant la forme d’un rejet auquel il ne s’était jamais habitué. Éternel second. Oublié, toujours. À côté de cet état de fait, le sentiment de solitude qui l’étreignait lors de ses exils au Capitole était presque agréable. « C’est Raziel, maman. Tu sais? Le cadet », badina-t-il avec un détachement feint en se délestant de sa veste. Elle s’empressa de la récupérer de ses mains pour la poser sur une chaise en hochant joyeusement la tête. « La pêche a été bonne aujourd’hui? Qu’est-ce que je raconte! Elle l’est toujours pour toi. Tu es si doué! Mais je ne t’attendais pas de sitôt. Regarde, il n’y a rien de prêt. Elle regarda autour d’elle d’un air désolé avant de se mettre à fouiller les placards, réfléchissant tout haut à ce qu’elle pourrait préparer. J’espère que tu n’as pas trop faim, ça risque de me prendre un peu de temps. Il pouvait tout aussi bien parler à un mur. Sans répondre, il s’assit derrière la table et la regarda s’activer, l’écouta s’adresser au mort vers lequel tendaient toutes ses pensées. C’était une scène habituelle, suffisamment pour qu’il arrive à occulter le fait qu’elle n’avait même plus conscience de son existence, et s’attendrisse de la voir se déplacer et agir « comme avant », elle qui n’était plus que l’ombre d’elle-même en temps normal. Tout va bien? », finit-elle par demander en s’inquiétant de son silence, abandonnant un instant les fourneaux pour se rapprocher de lui. « Je suis enfin chez moi, en compagnie de la meilleure des mères, et sur le point de profiter de ses inégalables talents en matière de cuisine. Est-ce que tu penses que je peux aller autrement que bien? » ― répliqua-t-il en se fendant d’un sourire amusé. La femme rougit et lissa des plis inutiles sur la veste restée accrochée à proximité d’elle. Ses doigts rencontrèrent un morceau de papier froissé qui attisa sa curiosité. « Qu’est-ce que c’est? » Il n’eut pas le temps de répondre qu’elle tirait la feuille de sa prison de tissu, tandis que son fils se tendait imperceptiblement. « C’est rien. Rien d’important, ne perds pas ton temps à ― » « Tu as écrit cette chanson? Elle était clairement incrédule. Quand as-tu trouvé le temps? Vraiment, tu m’étonneras toujours. » « Ce n’est pas ― » « Elle me plait beaucoup. Tu veux me la chanter? » Raziel déglutit difficilement en cherchant ses mots, pris de cours par cette requête inattendue. « Je ne l’ai pas… écrite. Et je ne pense pas un traître mot de ce qui est écrit sur ce torchon alors non, je ne peux pas. » Autant pour finesse. « Elle plaira sûrement au Capitole! Tu devrais la conserver soigneusement en vue du jour où tu seras sacré vainqueur de l’une des éditions des Jeux. Imagine combien ils t’acclameront quand ils se rendront compte qu’en plus d’être un bon combattant tu es aussi un parolier de génie! » « Est-ce que tu m’entends, parfois? l’interrompit-il en la lorgnant d’un oeil torve, sentant l’agacement enfler lentement mais sûrement. La patience n’avait jamais été sa principale qualité. Je ne suis pas l’auteur de ces conneries et je n’interpréterai pas cette chanson. Plaire au Capitole est bien le cadet de mes soucis. » « Ça ne te ressemble pas de parler ainsi. Qu’est-ce qui t’arrive? Gagner, être reconnu, ça a toujours été ton rêve non? Je ne comprends pas… » « Bon sang, marmonna-t-il en se décoiffant d’une main nerveuse. C’était le rêve d’Elijah, maman. Et je l’ai réalisé, tu entends? J’ai déjà gagné. C’était il y a huit putains d’années. » Les phalanges de sa vis-à-vis s’étaient crispées sur le dossier de la chaise, par-dessus la veste. « Je n’aime pas la façon dont tu parles. Tu ne m’as jamais parlé comme ça. Mon Elijah n’est pas ce genre de garçon… » Et la voilà qui reculait en le fixant d’un air craintif, comme s’il n’était qu’un usurpateur, un étranger. Raziel quitta prestamment son siège et s’empressa de la rejoindre, saisissant ses mains pour l’empêcher de s’éloigner. « Non, parce que je ne suis pas Elijah. Je te l’ai dit, tu t’souviens? Je suis Raziel. Regarde-moi… Il amena doucement la paume de la femme sur sa joue. Tu me reconnais? Je ne suis pas lui, mais je suis aussi ton fils… » « Non… laisse-moi, tu n’es pas Elijah… » Elle secouait la tête de droite à gauche et essayait d’échapper à sa prise. Ses yeux brillaient d’une lueur de panique qui annonçait une nouvelle crise ― ce fut ce qui convainquit Raziel de la relâcher. Ses bras retombèrent le long de son corps alors qu’il la regardait, impuissant, se réfugier dans un coin de la pièce en marmonnant une litanie de dénégations. « Je vais sortir, d’accord? Calme-toi. Je m’en vais, tu vois? » « Pars… pars! Je veux qu’on me rende mon fils… » Elle sanglotait tout bas à présent, et il serra les mains en poings, luttant contre un trop plein de désirs contradictoires. La serrer dans ses bras pour la réconforter. Lui cracher au visage que son précieux rejeton était mort et ne reviendrait jamais. La réveiller à coups de claques. Jouer le jeu et se faire passer pour l’autre. Endosser le rôle de l’ombre, encore et toujours, s’oublier pour la rendre heureuse. Ou la secouer en lui hurlant combien elle le blessait. Essuyer son rejet ou la lapider à coups de mots. Compassion ou colère? Douleur ou rage? En désespoir de cause, incapable de trancher, il finit par récupérer ses affaires à la va vite et fuir la maison et son atmosphère oppressante. La porte claqua entre elle et lui, le laissant au bord du gouffre, hagard, et il bascula la tête en arrière en fermant très fort les paupières. Ce n’était rien de grave. Rien de particulier. Ça ne lui pesait pas. Du tout. Des cris retentirent de l’autre côté de la cloison fine et il bondit en avant, ressentant le besoin furieux de s’éloigner autant que possible de cet endroit maudit. Ce n’était plus chez lui… Ce n’étaient que les décombres de ses souvenirs, les ruines des années qui lui avaient fait entrevoir le bonheur avant de le lui enlever. Le pire était qu’il l’oubliait à chacun de ses retours, permettant à cette vérité infecte de lui éclater à la gueule, à chaque fois, et de l’ébranler un peu plus, toujours. Le plus dur serait de revenir au soir, comme si de rien n’était; d’embrasser son père, de regarder en face cette mère qui aurait déjà tout oublié de leur rencontre précédente, et de jouer la comédie.

Ses pas le menèrent au bord de mer sans même qu’il ne s’en rende compte ― il n’en prit conscience qu’à l’instant où ses pieds s’enfoncèrent dans les dunes miniatures et où le sable envahit ses chaussures. Des voix retentirent plus loin, achevant de le tirer de ses pensées tortueuses; il ôta mécaniquement les souliers encombrants et se délecta de la sensation des grains fins roulant contre sa peau. Pour lui, la plage n’était pas apaisante. Elle était revigorante. Ce n’était pas un lieu où on trainait sa mélancolie comme des chaînes, mais le témoin d’une agitation perpétuelle. Cette fois encore, plusieurs personnes en troublaient le calme. Raziel avança de quelques pas, curieux de reconnaitre quelques visages familiers… mais s’interrompit bien vite, perplexe. Des étrangers se traînaient hors de l’eau tels des rescapés des flots, échoués en terre inconnue. D’autres se débattaient encore dans l’eau en une nage « grosso-modo », et autour de tout ce monde, nulle trace des habitants des lieux. Intrigué, l’ancien vainqueur remonta la plage pour les observer à l’abri d’une bordée d’arbres qui lui assurait une certaine invisibilité. À peine se fut-il masqué dans leur ombre qu’une autre fille accostait à son tour, crachotant comme chat détrempé. L’un de ceux qui l’avaient précédée tenta de l’aider ― en guise de remerciements, elle sortit les griffes. « Touche moi […] t’arrache les yeux avec […] dents. » Le spectacle avait quelque chose de cocasse et il s’y laissa prendre, content de cette distraction qui parvenait déjà à dissiper ses réflexions mornes. Il était un peu loin pour les entendre clairement et n’avait perçu que les mots sur lesquels elle avait mis l’emphase; par contre, il la voyait sans peine aucune, grelottante et dégoulinante, se drapant dans une fierté qui avait coulé à pic là où elle était parvenue à rejoindre la rive… Elle s’éloigna sans rien prendre pour se préserver des brises froides et persistantes qui ballotaient le sable et glaçaient les apprentis nageurs ― car il ne pouvait s’agir que de ça ― jusqu’aux os. Puis elle s’assit brusquement dans le sable à quelques pas de lui, à distance de l’eau; le bain n’avait pas dû lui plaire outre mesure. Avec un rictus amusé, Raziel foula le sable derrière elle en l’approchant, puis laissa tomber sa veste sur ses épaules laissées découvertes par son maillot.

« Déjà fatiguée de patauger? Il se moquait clairement, mais on ne pouvait décemment pas appeler ça de la nage. D’abord la semi-noyade, maintenant le défilé en tenue légère… je ne regrette pas d’être passé, ça valait le coup d’œil! Mais j’dois dire que la chair de poule a un côté disgracieux, sans vouloir te décevoir. Pour ruiner le sex-appeal on fait pas mieux. » Petit sourire en coin pour couronner le commentaire. Il avait bien eu le temps de constater qu'elle n'avait pas besoin de grand-chose pour sortir de ses gonds mais honnêtement... qui, a sa place, résisterait à l'occasion de la taquiner? C'était simplement trop tentant.

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ϟ 1ERE MOISSON : 26/02/2012
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MessageSujet: Re: pumped up kicks ✈ feat Raziel [SAISON 1]   pumped up kicks ✈ feat Raziel [SAISON 1] Icon_minitimeLun 5 Mar - 21:39
    Les autres sortaient petit à petit de l’eau. Et aucun d’entre eux ne se risqua à venir me déranger. Moi, la fille étrange. Ils m’avaient collé ce surnom dans le train. L’étrange Bonnie. Car je ne riais pas. Je ne les regardais même pas. Ce qui vexait sans doute leurs égos surdimensionnés. Et depuis ce long trajet, ils m’ignoraient. Comme pratiquement tout le monde pensais-je. Personne ne faisait plus attention à mes faits et gestes. Je me souviens lorsque je n’étais qu’une petite fille, j’aimais parler aux gens, demander des nouvelles à mes voisins. Et même parfois sortir et jouer comme une gamine normale. Je serais sans doute normale s’il n’y avait pas eu Samuel. Il était parfait pensais-je. Ses cheveux bruns coupés courts, ses grands yeux noirs qui se plissaient lorsqu’il était heureux, ses bras puissant qui me soulevaient, sa bouche continuellement tordu dans un rictus dont lui seul connaissait la signification. Il n’avait peur de rien. Alors que je pleurais lorsque l’orage s’abattait sur le deux, il était toujours de marbre. Lorsque père oubliait de payer les factures en hiver, lorsque maman ne nous achetait plus de vêtements, il ne se plaignait pas. Il trouvait toujours une solution. Il m’emmenait voir Asher et je les regardais jouer à se battre ou à se lancer des couteaux de cuisine, sous le regard médusé des passants. Certain parlaient de lui comme étant un génie. Surdoué à l’école, il ramenait toujours des notes exceptionnelles, alors que je galérais à obtenir la moyenne. Mes yeux devinrent rapidement mouillés, et une larme fugace s’en échappa. Le vent me rassurais-je. Cela ne peut être que le vent. Le vent et le sel. Car Samuel m’avait tellement souvent répété, pleurer n’arrangera rien. Pleurer, je laissais cette occupation à maman et à son autre fille. C’est lorsqu’il fut tué. Mère ne s’en remit jamais. Elle est dans une sorte de dépression nous disait papa lorsqu’elle hurlait. Cara ne comprenait pas. Elle était bien trop jeune. Pour elle, Samuel n’était que de passage. Père quant à lui commença doucement à s’isoler. Jusqu’à ne redevenir lui-même. Il n’allait plus travailler. Et c’est moi qui gérais l’argent. Du haut de mes onze ans. Je m’inscris l’année suivante aux Tessarea. Sans regrets. Sans pleurs. J’essuyais vigoureusement mes yeux d’un revers de main. C’est la fatigue qui te fait délirer ma pauvre Bonnie. C’est simplement la fatigue. Mais jamais mon père ne m’interdisait de partir vers la mairie et de signer ces contrats. Jamais ma mère ne refusait le pétrole que je lui ramenais. Le vent se calma un peu. Laissant apparaître quelques rayons de soleil bienveillants. Le soleil fit frissonner ma peau de plus belle. Est-ce qu’ici aussi on pleure les morts ? Ils sont comme toi Bonnie. Ce sont des carrières. Ils ne vivent que pour la gloire. Comme toi. Comme Samuel. Comme Asher. Je soupirais doucement. Je n’étais plus que cela désormais. Un simple souvenir. Une simple image qui se répète chaque jour. Encore et encore.

    L’eau était à bonne distance de ma personne. Je n’aimais pas cette étendue de liquide. L’eau n’était pas quelque chose de naturelle pour moi. Je connaissais l’eau, lors d’entraînement dans les montagnes nous croisions souvent des torrents ou des cascades. Mais rien de comparable à cela. A cette chose étendue à l’infini. J’en avais peur. L’infini, l’inconnu, tout cela m’effrayait. Comme elle effrayait Samuel. Le sable avait une teinte des plus étranges. Jaune pâle. Mais contrairement à l’eau, le contact du sable m’était agréable. J’enfouis mes pieds dedans, comme une enfant de cinq ans. Et je me surpris à sourire pour moi-même. La plage continuait de s’agiter. On remontait les derniers nageurs sur la rive tandis que d’autres partaient vers le village qui bordait la côté. Sans doute pour trouver des serviettes pensais-je. Eux au moins ils y ont pensé. Le vent reprit de plus belle. Apportant avec lui une odeur chargée d’iode qui déboucha mes sinus. J’avais beau détesté cet endroit, il avait quelque chose, une sensation, qui m’obligeais à lui reconnaître quelques bienfaits. Je fermais les yeux. Dans l’espoir de stopper les quelques larmes qui commençaient à sortir. Je touchais brièvement le bout de mes cheveux. Presque secs. Au loin, quelques bateaux lançaient des filets monstrueux. Un coin de pêche pensais-je. Un coin poissonneux. J’en faisais un drôle de poisson. A moitié nue et échouée sur le sable. Grelotante et le nez commençant doucement à couler. Mais ce n’était rien. Rien en comparaison de ce qui attendait dans l’arène. Le froid je pourrais le connaître, de même qu’un simple rhume pouvait rapidement devenir une grippe handicapante. C’était sans doute ma plus grande peur. Mourir malade. Ce n’était pas dans nos coutumes de mourir dans un lit, alitée comme certains le font. Le deux ne laisse pas les gens être ainsi humiliés. Parfois, le malade demande lui-même la mise à mort. Certain condamne cette pratique. Mais où est le mal, lorsqu’une personne mourante ne souhaite pas se voir souffrir. Non. Samuel avait souffert lui. Lorsque ces flèches lui traversèrent le thorax et l’abdomen. Il n’était pas mort de suite. Une longue agonie. Retransmise en direct. Plus de cinq minutes où il toussait un sang pourpre. Je me souviens encore du hurlement de mère. Des yeux fermés de père. Du regard inquiet de Cara. Et je sombrais dans les bras d’Asher. Qui m’enveloppa. Mais aucunes larmes ne voulaient couler. La mort était la finalité. Et mon cœur était désormais de pierre. Jamais je ne souffrirais comme lui.

    Je m’étais sans doute trop détendue. Je n’avais pas remarqué la présence d’une autre personne. Il ou elle posa sa veste sur mes épaules. Comme Asher faisait lorsqu’il pleuvait. J’ouvrais brusquement les yeux. Sans toutefois tourner mon regard vers l’individu. La veste sentait un parfum bien masculin. Elle était magnifique quoiqu’un peu usée et sentant légèrement le poisson. Mais elle n’était sans doute pas originaire de ce district. Les points étaient bien trop soignés. « Déjà fatiguée de patauger? » Question que ne méritait qu’un haussement de sourcils de ma part. Je ne pouvais clairement pas lui dire que je ne savais pas nager. Ma stupide fierté m’en empêchait. « D’abord la semi-noyade, maintenant le défilé en tenue légère… je ne regrette pas d’être passé, ça valait le coup d’œil! Mais j’dois dire que la chair de poule a un côté disgracieux, sans vouloir te décevoir. Pour ruiner le sex-appeal on fait pas mieux. » Je me levais d’un bond. Faisant face à l’individu qui venait de blesser mon immense orgueil. Un orgueil digne d’une stupide carrière. Il était plus grand que moi, des cheveux blonds en bataille lui donnaient un air plutôt sûr de lui. Son timbre était plein d’assurance. Il était plutôt mignon. On pourrait même le qualifier de bel homme. Un charme assuré, une attitude qui devait séduire plus d’une vendeuse de poisson. Les traits de son visage m’étaient –étrangement- familiers. Je scrutais son visage, sans rien dire, repensant dans quelles situations ce visage m’était apparu. Une illumination. Les soixante-septièmes jeux. Raziel Fawkes. Un fin sourire se dessina sur mon visage. Le vainqueur.

    La soixante-septième édition ne m’était pas aussi familière que certaines. Je n’avais que dix ou onze ans lorsqu’elle fut diffusée. Et c’était l’année qui suivait la victoire d’Asher. Je ne me souviens que des images marquantes de cette édition. Celles que le Capitole daigne parfois nous montrer lors des jeux. Je me souviens de l’arène, une île entourée d’une vaste étendue d’eau. Je me souviens qu’il avait un allié, district douze ou onze je ne me souviens plus. Et que le dernier combat opposa les deux ex-alliés. C’était ce combat qui passait le plus souvent. Il faut dire qu’il était spectaculaire. Je ne baissais pas la tête pour autant. Sa victoire datait. Et depuis, il paraît qu’il chantait quelques chansons aux belles dames du Capitole. Un vainqueur en 'carton' pensais-je. « Vous n’avez rien d’autre à faire que d’ennuyer les jeunes demoiselles dans ce fichu district. » Ma voix était posée, mais il y avait un petit air faussement agacé. Sans emportements toutefois. Je baissais la tête, toujours avec ce fameux sourire au bord des lèvres. « Raziel Fawkes je me trompe ? » Non tu ne trompes pas. Tu l’as vu. Avec Reynolds, tu as étudié les méthodes qu’il a utilisé pour gagner, lui comme tant d’autres. Il ouvrit lentement la bouche. Pour me répondre. Mais je n’attendais pas de réponse. « Je ne me trompe pas. » le coupais-je sèchement. J’étais désormais couverte de sa veste. Mes grelottements disparaissaient progressivement. Je le dévisageais lentement. Puis je m’avançais doucement vers lui. Mon regard toujours rivé sur ses yeux clairs. « Je n’ai rien d’une demoiselle en détresse ser Fawkes. » Ronronnais-je. Fausse séductrice. Ma main glissa doucement sur son épaule carrée et musclée. Caressant doucement celle-ci. Elle descendit doucement vers sa main, mon corps se rapprocha doucement du sien. Ma séduction en était presque indécente. « Vraiment rien. » Au même instant ma main serra son poignet, je me glissais rapidement dans son dos le bloquant avec une vulgaire clé de bras. Il esquissa une grimace. Ma jambe nue s’enroula autour de la sienne, et je le poussais suffisamment en avant pour qu’il trébuche dessus. Il tomba en même pas quinze secondes. Et je me retrouvais à genoux sur son dos son poignet toujours emprisonné par le mien. Une secousse me secoua. Ce fut comme un coup de massue dans l’estomac. Un rire léger s’échappa de ma bouche. Je relâchais le poignet de mon ‘prisonnier’ et je tombais à côté de lui. Morte de rire.

    Je ne riais jamais. Le rire n’était pas un comportement politiquement incorrect dans un district aussi sérieux que le deux. Et encore moins, lorsque vous apparteniez au centre d’entraînement de Reynolds. Parfois Reynolds riait. Mais ce n’était pas ce genre de rire. Son rire n’était que moquerie et humiliation. J’enfouis mon visage dans mes mains. Oubliant pendant quelques secondes l’ancien vainqueur qui sans doute se demandait quelle mouche me piquait. Je riais à gorge déployée désormais. Mes yeux étaient plissés et mon ventre se serrait. Je haïssais cette sensation. Mais en même temps, elle était tellement libératrice. Je m’assis en tailleur. Plongeant mon regard dans le visage qui fut enfouis dans le sable quelques instants plus tôt. Il m’en voudrait. Et repenser à cette chute, si basique. Je riais encore doucement. « Bonnie... » soufflais-je interrompue par un rire incontrôlable. J’inspirais, j’expirais profondément. « Bonnie Balsey. District deux. » Je le regardais, ses cheveux blonds plein de sable. « Je dois dire que le sable dans les cheveux à un côté disgracieux. Sans vouloir te décevoir. Pour ruiner un sex-appeal de vainqueur, on ne fait pas mieux je suis sûre. » Et le fou rire revint brièvement.


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